Aurélie Filippetti – Les idéaux

(Roman politique / 2018)

Couverture du roman Les idéaux d'Aurelie Filippetti

Quatrième de couverture

Une femme, un homme, une histoire d’amour et d’engagement.
Tout les oppose, leurs idées, leurs milieux, et pourtant ils sont unis par une conception semblable de la démocratie.
Au cœur de l’Assemblée, ces deux orgueilleux se retrouvent face aux mensonges, à la mainmise des intérêts privés, et au mépris des Princes à l’égard de ceux qu’ils sont censés représenter.
Leurs vies et leurs destins se croisent et se décroisent au fil des soubresauts du pays.
Lorsque le pouvoir devient l’ennemi de la politique, que peut l’amour ?

Commentaire

Présenté comme un roman, « Les idéaux » rencontre un étonnant écho dans un passé récent.

Fille du peuple, issue du monde ouvrier de la sidérurgie lorraine, l’héroïne du livre (qui n’est jamais nommée mais qui ressemble énormément à Aurélie Filippetti) a gravi les échelons politiques jusqu’à l’assemblée nationale. Députée, elle décrit avec émotion son arrivée dans l’hémicycle, chargée à son tour d’œuvrer pour la France et surtout pour les Français qui l’ont amenée à ce poste et qui comptent sur elle pour défendre leurs intérêts. Elle se sent une responsabilité vis-à-vis de ce peuple qui subit toujours sans avoir voix au chapitre.

Contre toute attente (elle en est la première surprise), elle entretient une relation amoureuse clandestine avec un député de l’autre camp. Ils échangent avec passion sur leur vision de ce que devraient être la et les politiques. Elle pointe les manquements à leurs devoirs envers le peuple des hommes en place de son camp à lui, l’aveuglement de ceux qui sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche face à la précarité des autres, le mépris affiché par ces nantis de droite au pouvoir depuis trop longtemps à son sens. Les amants débattent de leurs idéaux.

D’interminables années de frustration et d’impuissance s’achèvent enfin : son camp à elle reconquiert à nouveau le pouvoir suprême dans notre pays. Après les grandes attentes, les grandes espérances, l’euphorie, l’entrée au gouvernement, la solennité des grands débuts, c’est le drame : le programme voté par le peuple n’est pas mis en application par les élus.

Elle assiste, incrédule et stupéfaite, à un improbable retournement de veste.

Les promesses sont oubliées, les militants sont snobés, les usines de sa région sont sacrifiées, les idéaux fondent comme neige au soleil chez ses pairs autour d’elle. Trahison suprême. Espoirs déçus. Incompréhension.

Des gens riches et influents s’immiscent dans leur vie politique et dans les décisions prises par son propre camp, les mêmes qui agissaient ainsi avec l’autre camp lorsque celui-ci était à la manœuvre. Les représentants du Peuple, élus par le Peuple, oublient le Peuple et profitent sans vergogne du système.

Pour couronner le tout et pour ne pas changer, les femmes sont toujours moins considérées que les hommes, à ce niveau de responsabilités comme ailleurs.

Elle finit par démissionner, dépitée.

Aurélie Filippetti nous présente une œuvre courageuse, intime, touchante, qui aurait pu s’intituler « La Grande Désillusion », tellement nous la sentons désabusée par l’après-victoire aux élections, l’envers du décor, la trahison de ses amis politiques par rapport aux engagements initiaux, le constat sans concession qu’argent, soif de pouvoir et corruption ne sont pas l’apanage d’un seul camp. La réalité la frappe de plein fouet : peu importe quel camp est au pouvoir, les autres gagnent toujours parce que ce sont toujours les mêmes qui tirent les ficelles derrière le rideau, les riches intouchables. Un constat d’échec. Le Flanby a un arrière-goût amer.

Un livre qui impose le respect, peu importe ses convictions politiques. Bravo et merci Aurélie Filippetti.

Extraits

C’est cela le pire : pas d’échouer, mais de ne pas oser. (p.327)

 Où placer l’équilibre entre le respect dû à celui qui avait porté des idées et le respect dû à ceux qui les avaient crues ? (p.339)

L’auteure et son œuvre

Romancière et enseignante, Aurélie Filippetti a été députée de Moselle (de 2007 à 2012 et de 2014 à 2017) et ministre de la Culture et de la Communication (de 2012 à 2014). Elle a notamment publié « Les Derniers Jours de la classe ouvrière » en 2003.

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Donald Kingsbury – Parade nuptiale ♥

(Science-fiction / 1982 / Courtship rite)

Couverture du roman Parade nuptiale de Donald Kingsbury

Quatrième de couverture

Lointains descendants d’une diaspora humaine, les habitants de Geta, une planète aride et inhospitalière, ont adapté leur existence à ce milieu hostile en brisant l’ultime tabou. L’anthropophagie est devenue pour eux plus qu’un rite : une obligation religieuse, un moyen de survivre. Dans cet univers où la lutte pour le pouvoir passe par la sélection génétique, une cellule conjugale de cinq personnes – le chiffre idéal – tombe collectivement amoureuse d’une femme qu’elle souhaite épouser. Mais on lui en impose une autre… Chassé-croisé amoureux, intrigues politiques, aventures meurtrières se succèdent au fil de ce planet opera grandiose, comparé à sa parution aux fresques de Frank Herbert et d’Ursula Le Guin. Parade nuptiale a remporté le prix Locus du meilleur premier roman.

Commentaire

« Parade Nuptiale » de Donald Kingsbury est un petit bijou de science-fiction. Un roman fascinant et passionnant. Un voyage dépaysant. Un livre riche en sujets de réflexion. Un de mes romans de science-fiction préférés.

Donald Kingsbury a inventé un monde, Geta, avec une société, des codes, des mœurs et des lois complètement différents des nôtres. La survie de l’espèce et les contraintes du milieu ont nécessité de briser des tabous chez les premiers habitants de cette planète pauvre en ressources naturelles. Des pratiques que nous jugerions révoltantes sur notre bonne vieille Terre ont ainsi été instaurées par la force des choses. Donald Kingsbury ne nous décrit pas Geta dans le détail avant de nous lancer dans l’aventure des protagonistes de son roman. Au contraire, il plonge de manière très habile le lecteur directement dans l’histoire et lui fait découvrir au fil des pages cette étonnante société de Geta, ses particularités, sa violence, sa logique, ses règles et son concept de kalothi.

Des âmes sensibles pourraient être choquées par certains aspects du roman, notamment la banalisation du cannibalisme dans des contextes bien précis, en cas de famine par exemple. Au fil des pages, Donald Kingsbury parvient à humaniser les us et coutumes de Geta et de ses clans et, en comparaison, à pointer du doigt la cruauté, l’absence de bon sens et l’hypocrisie qui ont cours sur notre propre planète. Le lecteur revoit peu à peu sa position par rapport à son ressenti initial. Les barbares ne sont pas forcément là où on pourrait le penser !

Une oeuvre originale

Loin des surenchères technologiques, Donald Kingsbury réinvente la religion, la cellule familiale, la politique, les manières de gouverner, les castes, les sentiments, le sacrifice pour la communauté, l’art de ne rien gaspiller, le rapport à la mort.

Une cellule de trois frères et deux femmes souhaitent agrandir la famille avec une épouse 3, sauf qu’on leur impose pour raisons politiques une Hérétique en lieu et place de la femme qu’ils avaient déjà choisie. Donald Kingsbury utilise cet imbroglio amoureux sur fond d’oppositions de croyances, de rituels, de luttes de pouvoir et de conquêtes territoriales pour dérouler son histoire, palpitante du début à la fin. Sa créativité et sa précision rendent l’ensemble cohérent et crédible, ce qui constitue une jolie performance en soi.

La richesse des descriptions des personnages et des relations entre les uns et les autres contribue à la grandeur de ce roman.

Je n’ai rien lu de comparable.

Un petit chef d’œuvre d’intelligence, d’imagination et d’écriture.

« Parade Nuptiale » figurait dans la sélection finale du Prix Hugo 1983, en compagnie d’Arthur Clarke et d’Isaac Asimov.

Extraits

Sanan, leur frère qui, lui, n’avait pas su tricher avec le destin et qui avait fini sur la table du dîner et à la tannerie. (p.31)

 Lorsque le message lui était parvenu par la tour, annonçant la mort de son père, elle avait couru jusqu’à épuisement pendant trois aurores, dormant de temps en temps entre les courroies d’un Ivieth qu’elle avait engagé, pour assister à son banquet funéraire. Elle avait envié ceux qui s’étaient partagé sa chair sans avoir connu son énergie, sa gentillesse et son humour. Elle conservait toujours quelques lambeaux séchés et salés de sa viande qu’elle ne mangeait que lorsqu’elle avait besoin d’une force surhumaine. Son meilleur manteau était fait de sa peau et le manche de son couteau de l’un de ses os. (p.46)

 Quelqu’un qui est sûr d’avoir raison n’éprouve pas le besoin de persécuter les autres. (p.120)

 Une société assure sa stabilité en s’attaquant à ceux qui sont le moins à même de se défendre. (p.179)

 La tradition est un ensemble de solutions pour lesquelles nous avons oublié les problèmes. Laisse tomber la solution et tu retrouves le problème. Parfois, le problème s’est transformé ou il a disparu, mais il est souvent encore présent dans toute sa force. (p.263)

 Il tuait plus de gens qu’il ne pouvait en manger. C’était donc un imbécile. (p.366)

 Le drame n’est pas que de tels hommes existent, mais que d’autres leur aient permis d’occuper des positions importantes. (p.374)

 L’homme qui a eu peur toute sa vie croit que la peur est la seule stratégie qui puisse apporter la victoire car il a été vaincu par la peur. Ainsi, lorsque l’opprimé se révolte, il devient oppresseur. (p.385)

 La loi, c’est ce qu’on lit, pas ce qui est écrit. (p.501)

 L’auteur et son œuvre

Donald Kingsbury, né le 12 février 1929 à San Francisco, est un auteur de science-fiction américano-canadien.

Il a enseigné les mathématiques à l’université McGill à Montréal de 1956 à 1986.

Donald Kingsbury est l’auteur de 3 romans et de 8 nouvelles.

Outre « Parade nuptiale », il a écrit « The Moon Goddess and the Son », un roman court, et « Psychohistoire en péril » (Psychohistorical crisis), un roman qui se raccroche à l’univers de la psychohistoire et des fondations d’Isaac Asimov.

Il a également commencé un autre roman se déroulant dans l’univers de Geta, « The Finger Pointing Solward ». Il ne l’a malheureusement pas terminé. Une nouvelle en a été extraite et publiée en 1994 : « The cauldron ».

Une autre de ses nouvelles a pour cadre le monde de « Parade nuptiale » : « Shipwright », publiée en 1978.

Seuls « Parade nuptiale » et « Psychohistoire en péril » existent en traduction française à l’heure actuelle.

Je n’ai lu que « Parade nuptiale » de cet auteur.

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Abé Kôbô – La femme des sables

(Roman / 1962 / Suna no onna)

Couverture du roman La femme des sables d'Abé Kôbô

Un homme marche dans les dunes à la recherche d’un insecte des sables. Il arrive à proximité d’un village en partie ensablé. Avant de comprendre ce qui lui arrive, il se retrouve prisonnier dans une maison au fond d’un trou, en compagnie d’une femme, chargé lui aussi de charrier inlassablement le sable envahissant qui menace les habitations.

Commentaire

« La femme des sables » est un roman étrange. Fascinant aussi. Il semble hors du temps. Ses protagonistes sont à peine nommés, ou pas nommés du tout. Des descriptions. Beaucoup de questions.

« La femme des sables » peut donner lieu à des interprétations multiples. Certains y verront l’inéluctable temps qui passe. Pour d’autres, il symbolisera la vacuité de la vie. Ou alors l’élévation de l’esprit. D’autres relèveront la faiblesse de l’homme. Ou sa petitesse, son insignifiance dans l’univers. L’impuissance de l’homme face aux éléments. La mort qui n’épargne personne. Chacun s’y retrouvera, en fonction de son vécu, de son état d’esprit, de ses propres réflexions.

Ce roman me fait penser, alors que les histoires et les styles d’écriture sont complètement différents, à d’autres ovnis littéraires : « Cent ans de solitude » de Gabriel Garcia Marquez, « La Caverne des idées » de José Carlos Somoza ou « Le désert des tartares » de Dino Buzzati. Génial dans son genre.

Extraits

Peut-il être, en vérité, plus horrible réponse que l’absence de réponse ! (p.72)

Si la femme lui était tout un difficile problème, cela ne tenait pas à la simple donnée qu’elle était une femme : cela devait tenir, jugeait-il, à cette position qu’elle prenait, la face contre la natte et les reins relevés. D’avoir jamais rien vu d’aussi indécent, non, en vérité, il ne s’en souvenait pas. (p.73)

De même que la grenouille en hibernation abolit l’existence de l’hiver, il s’essayait à se convaincre qu’il était possible, de par sa seule immobilité à lui, d’abolir, dans le même temps et en toutes choses, la somme des mouvements qui se manifestent dans le monde. (p.73)

Il n’est jamais si gros poisson que celui qu’on vient de manquer ! (p.279)

Car seul le naufragé qui vient à grand-peine d’échapper à la noyade est à même de comprendre, lui et nul autre, tout le désir qu’on peut avoir de rire, simplement parce qu’il vous est donné de pouvoir encore respirer et vivre. (p.297)

L’auteur et son œuvre

Kôbô Abé, né le 7 mars 1924 à Tokyo, est un romancier, dramaturge et scénariste japonais.

Il passe son enfance en Mandchourie. Fils de médecin, il étudie lui-même la médecine, mais aussi les mathématiques. Il est par ailleurs passionné d’étymologie (il avait sa propre collection d’insectes dans sa jeunesse), de littérature et de philosophie.

Après avoir abandonné la médecine, il se consacre totalement à l’écriture. Son œuvre comporte une quinzaine de romans, des nouvelles, une pièce de théâtre, des essais, des poèmes. Il obtient des prix littéraires prestigieux. Son roman le plus connu est « La femme des sables ».

Kôbô Abé meurt le 22 janvier 1993 à Tokyo d’une faiblesse cardiaque.

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Christel Petitcollin – Je pense trop (comment canaliser ce mental envahissant)

(Bien-être et psychologie / 2010)

Couverture de Je pense trop de Je pense trop - Christel Petitcollin

(+) attention, ceci n’est pas une fiction ayant naturellement sa place dans ma collection de beaux romans et de belles histoires, mais un bonus qui m’a paru suffisamment intéressant pour le partager avec vous ici.

Vous vous dites souvent : « J’ai l’impression de venir d’une autre planète. »
Vous avez l’impression de réfléchir en permanence et de ne pas savoir fermer ce robinet.
Vous vous remettez régulièrement en question et ruminez certaines décisions passées, avec des « Et si j’avais… »
Vous culpabilisez pour un rien.
Vous avez parfois le sentiment d’être nul.
Vous avez aussi l’impression d’être trop lucide.
Vous abandonnez certains de vos projets, en concluant par : « À quoi bon ? »
Vous êtes sujet à des accès de tristesse inexplicables.
Vous avez certains sens plus développés que les personnes de votre entourage.
Vous vous interrogez fréquemment sur le sens de la vie.
Vous avez du mal avec certains actes du quotidien qui paraissent anodins aux autres.
Vous aimeriez souvent simplement « Être comme tout le monde. »
Vous vous demandez ce qui ne va pas chez vous.

Si vous vous reconnaissez dans ces affirmations, je vous conseille la lecture de ce livre. Il ne vous guérira pas de vos problèmes, parce que vous n’êtes pas malade. Il vous aidera à vous comprendre et à vous sentir moins seul au monde.

L’auteure et son œuvre

Christel Petitcollin est Conseil et Formatrice en communication et développement personnel, conférencière et écrivain. Passionnée de relations humaines, elle sait donner à ses livres un ton simple, accessible et concret. Son précédent ouvrage « Échapper aux manipulateurs » a rencontré un vif succès auprès de ses lecteurs. (extrait de la quatrième de couverture)

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Lucas Griesmar – Cycle « Death Earth » ♥

(Science-fiction / 2020-…)

Couverture du roman Death Earth - Notre rendez-vous de Lucas Griesmar

La Terre est plongée dans la peur et la terreur. Un virus inconnu décime l’humanité. Les victimes de la pandémie sont transformées en zombies agressifs. Ces êtres répugnants tuent les personnes non atteintes par la maladie.

Dans ce nouveau monde privé de gouvernements et d’Internet, les survivants s’organisent. Leur priorité : la survie.

Très vite, d’autres menaces mortelles surgissent. Le meilleur et le pire de l’Homme cohabitent dans cet univers cauchemardesque et sans pitié.

Commentaire

Ce cycle post-apocalyptique mélange habilement baston (mais qui sera l’espèce dominante en fin de compte ?) et réflexions (sur l’origine de l’Homme, les ponts, le 7e sens, …).

Le tout est agrémenté de personnages hauts en couleur et de clins d’œil décochés çà et là (références entre autres à une saga célèbre de science-fiction, un écrivain français et une personnalité de l’Antiquité).

Jusqu’aux révélations finales de chaque tome (en attendant des suites ?), étonnantes et bien trouvées.

Une bien bonne surprise, en ce qui me concerne !

Romans du cycle « Death Earth »

A ce jour, ce cycle est composé de trois courts romans :

Death Earth : Notre Rendez-Vous (2020)
Death Earth : L’Enfant Terrible (2020)
Death Earth : L’Amorce (2021)

Extraits

Le réveil a été brusque et dur. Ma tête a percuté le crâne d’un zombie alors que je peinais à reprendre mes esprits. Sous le choc, la tête du monstre s’est détachée de son corps. Elle a roulé sur le tableau de bord.

Notre choix sera forcément le bon puisque c’est le nôtre.

 En devenant avocat, j’ai décidé de défendre les coupables et de sauver les innocents.

 L’échec commence par l’abandon, la réussite par l’essai.

 La justice est ce que nous décidons être juste. Ni plus, ni moins.

 – Le dernier arrivé est un zombie mouillé !

 Il existe deux types de questions. Celles pour découvrir et celles pour vérifier.

L’auteur et son œuvre

Lucas Griesmar, né en 2000, est mon fils. ♥

Le cycle Death Earth est sa première œuvre.

Couverture du roman Death Earth - L'enfant terrible de Lucas Griesmar

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Val McDermid – Série « Tony Hill et Carol Jordan »

(Policier / 1995-…)

Couverture du roman Le chant des sirènes de Val McDermid

Série de romans policiers présentant des enquêtes menées par Carol Jordan et son équipe de choc, secondés par le profiler Tony Hill. L’action se déroule principalement à Bradfield, grande ville fictive du nord de l’Angleterre.

Carol Jordan et Tony Hill traquent des fous furieux, des sombres brutes, des êtres machiavéliques et des organisations sans scrupules. Ils sont parfois eux-mêmes des cibles directes des truands. Les dégâts collatéraux ne sont pas rares. Ils ont fort à faire et s’emploient sans relâche à mettre les (très) méchants hors d’état de nuire, tout en traînant leurs propres casseroles.

Commentaire

Une série de polars passionnants, une de mes préférées. Attention, âmes sensibles : Val McDermid ne fait pas dans la subtile demi-mesure. Son monde est noir, violent, sanguinolent, sans pitié.

Les enquêteurs bataillent contre la lie de la société. Ils sont amenés à élucider des crimes horribles, effrayants. De plus, ils ont à faire face à leurs démons personnels, aux ambitions et jalousies de brigades voisines, à des luttes intestines au sein de la hiérarchie ou même de l’équipe. Les rapports entre les personnages évoluent au fil du temps et des circonstances.

L’atmosphère de la série est sombre, les crimes parfois dérangeants. L’apport du profiler et de ses raisonnements est intéressant.

L’écriture de Val McDermid est brillante. Ses personnages sont complexes, attachants, très travaillés, admirablement décrits. Les enquêtes sont captivantes, bien documentées.

Efficace. Addictif.

Les personnages de Tony Hill et Carol Jordan sont les protagonistes d’une série TV, « La fureur dans le sang », adaptation de romans de ValMcDermid enrichie d’épisodes inédits non tirés de son œuvre.

Romans de la série

À ce jour, cette série est composée de 11 romans.

Le chant des sirènes (1995 / The mermaids singing)
La fureur dans le sang (1997 / The wire in the blood )
La dernière tentation (2002 / The last temptation)
La souffrance des autres (2004 / The torment of others)
Sous les mains sanglantes (2007 / Beneath the bleeding)
Fièvre (2009 / Fever of the bone)
Châtiments (2011 / The retribution)
Une victime idéale (2013 / Cross and burn)
Les suicidées (2015 / Splinter the silence)
Voyages de noces (2017 / Insidious intent)
Ainsi parlent les morts (2019 / How the dead speak)

L’auteure et son œuvre

Val McDermid est née le 4 juin 1955 en Écosse. À 17 ans, Val McDermid est la première étudiante d’une école publique écossaise à fréquenter le St Hilda’s College à l’Université d’Oxford. Elle a travaillé pendant quinze ans comme journaliste.

Écrivaine féministe et engagée, elle a obtenu de nombreux et prestigieux prix littéraires.

Val McDermid dénonce la misogynie et la discrimination envers la population homosexuelle. Lesbienne elle-même, elle défend et met en valeur des femmes aimant d’autres femmes, dans un monde loin d’être tolérant envers les minorités.

Elle a écrit plus de 40 livres, essentiellement des romans policiers. Outre la série « Tony Hill et Carol Jordan », elle a trois autres séries policières à son actif : « Lindsay Gordon » (sa première série), « Kate Brannigan » et « Karen Pirie », ainsi que des polars indépendants.

Le style de Val McDermid, fluide, fouillé, précis, est au service de ses histoires noires.

Un régal pour les amateurs du genre.

Mon Val McDermid ++

Je n’ai lu que deux romans de Val McDermid en-dehors de la série « Tony Hill et Carol Jordan ». J’y ai pris beaucoup de plaisir.

Au lieu d’exécution

(1999 / A place of execution)

En décembre 1963, Alison Carter, treize ans, disparaît dans son petit hameau perdu au fin fond de l’Angleterre.

Un roman indépendant. Une histoire haletante.

Quatre garçons dans la nuit

(2003 / The distant echo)

Dans un coin paisible d’Écosse, quatre étudiants prennent un raccourci après une nuit de beuverie et découvrent un cadavre en pleine nature. La police, faute d’autre piste, les considère rapidement comme suspects.

Un roman indépendant à l’époque où je l’ai lu et qui est devenu le premier d’une série (« Karen Pirie ») que j’ai bien envie de poursuivre.

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Cornelia Funke – Cycle « Coeur d’encre »

(Fantasy / 2003 – 2007)

Couverture du roman Coeur d'encre de Cornelia Funke

« Coeur d’encre » est une trilogie de fantasy. Les personnages de Cornelia Funke naviguent entre notre monde et un monde fantastique. Suspense, rebondissements, pouvoirs magiques, aventures, sentiments, émotions, personnages hauts en couleurs, révélations et bien plus encore sont au rendez-vous de cette formidable histoire.

Quatrième de couverture du premier tome

Meggie, douze ans, vit seule avec son père, Mo. Comme lui, elle a une passion pour les livres. Mais pourquoi Mo ne lit-il plus d’histoires à voix haute ? Ses livres auraient-ils un secret ? Leurs mots auraient-ils un pouvoir ? Un soir, un étrange personnage frappe à la porte. Alors commence pour Meggie et Mo une extraordinaire aventure, encore plus folle que celles que racontent les livres. Et leur vie va changer pour toujours…

Commentaire

Ne vous laissez pas berner par l’étiquette « Jeunesse » collée à cette trilogie. Limiter la lecture de cette merveille aux jeunes serait comme condamner « Harry Potter » à ne jamais être lu par des adultes. Ce serait une grave erreur.

« Coeur d’encre » fait partie de ces œuvres qui rassemblent les générations, qui se lisent avec autant de plaisir par petits et grands (à partir de 11 ans est écrit sur ma quatrième de couverture). Ces œuvres qui, cerise sur le gâteau, permettent d’échanger sur des lectures communes entre générations.

Une fois qu’on plonge dans les aventures de la petite Meggie, on a du mal à refermer le livre et cette porte ouverte sur un univers fantastique. Puis le deuxième tome. Et enfin on est triste quand se termine le troisième volume, tellement on était heureux de partager les bons et les moins bons moments avec les héros de cette épopée.

A lire absolument par les amateurs du genre.

Le cycle

Il est composé de trois romans :

Cœur d’encre (2003 / Tintenherz)
Sang d’encre (2005 / Tintenblut)
Mort d’encre (2007 / Tintentod)

L’auteure et son œuvre

Cornelia Funke est née le 10 décembre 1958 à Dorsten, en Allemagne. Elle est une auteure célèbre dans son pays et dans le monde (traduite en au moins 37 langues), spécialisée dans la littérature pour la jeunesse.

Après avoir exercé comme éducatrice pour enfants pendant trois ans, Cornelia Funke a travaillé en tant qu’illustratrice de livres pour enfants, puis s’est mise à écrire ses propres histoires. Avec succès.

Cornelia Funke a écrit plus de 70 livres à ce jour.

Mon Cornelia Funke ++

J’ai lu deux autres romans de Cornelia Funke, « Le prince des voleurs » et « Le cavalier du dragon ». La qualité est toujours au rendez-vous. Par contre, ces livres s’adressent (uniquement ?) à un lectorat jeune.

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Jane Austen – Raison et sentiments ♥

(Roman / 1811 / Sense and sensibility)

Couverture du roman Raison et sentiments de Jane Austen

À la mort d’Henry Dashwood, sa femme et ses trois filles sont obligées d’abandonner le domaine de Norland au profit du fils du défunt né d’une première union. Elles s’installent chez un parent généreux John Middleton. Dans leur nouvelle société, Elinor et Marianne, les filles aînées au caractère diamétralement opposé, vivent leurs premiers émois amoureux, entre grandes espérances et terribles désillusions.

Commentaire

Jane Austen réunit dans ce roman tous les ingrédients qui caractérisent son œuvre. Un style d’écriture riche et précis, des passages très drôles, de l’ironie, de l’émotion.

Elle nous présente la petite gentry de la fin du 18e siècle, les aspirations des uns et des autres, les vilenies également.

Jane Austen décrit à merveille l’une des préoccupations principales des femmes en âge de se marier, à savoir trouver un mari convenable et suffisamment fortuné pour assurer confort et bien-être à la famille. La condition sociale, le rang et l’éducation reçue jouent un rôle important dans ces exercices de rapprochements et d’alliances. L’attirance physique et l’inclination entrent également en compte dans ce jeu de relations. Même si les sentiments sont parfois sacrifiés lorsque les circonstances et la réussite d’un arrangement recherché l’exigent.

Des personnages austéniens

Jane Austen a créé une jolie palette de personnages illustrant la complexité de l’âme humaine. À commencer par les deux sœurs unies par une indéfectible affection et pourtant si différentes. La sage et réfléchie Elinor ne livre que peu ce qu’elle éprouve au fond de son cœur. Prudente, les pieds sur terre, elle essaye de toujours raison et contrôle garder. Marianne, au contraire, s’abandonne à ses sentiments, prête à s’enflammer pour les beaux yeux d’un charmant prétendant. Romantique, elle aime passionnément, sans détour. La première obéit aux règles de bienséance, tandis que la seconde n’hésite pas à outrer les esprits conservateurs de l’époque.

Les autres personnages balayent un large spectre de traits de caractère : la sottise, la gentillesse, l’avarice, la cupidité, l’honnêteté, la timidité, l’esprit calculateur, l’étroitesse d’esprit, l’absence de scrupules, le désintéressement, la mesquinerie, la générosité. Toujours avec humour, esprit et une grande capacité d’analyse psychologique.

Bien entendu, les intrigues et les retournements de situation sont au rendez-vous dans ce magnifique « Raison et sentiments ».

Extraits

« Cher, cher Norland, disait Marianne en se promenant seule devant la maison, le dernier soir, quand cesserai-je de te regretter ? Comment pourrai-je me sentir chez moi ailleurs ? O heureuse maison ! peux-tu savoir ce que je souffre en te regardant de cet endroit d’où, peut-être, je ne te verrai jamais plus ? Et vous, mes arbres familiers ! Mais vous resterez les mêmes. Pas une feuille ne tombera à cause de notre départ et pas une branche ne restera immobile parce que nous ne serons plus là pour vous voir ! Non, vous resterez bien les mêmes, ignorant le plaisir ou le regret dont vous êtes cause, et insensibles au changement de ceux qui se promenaient sous votre ombre ! Mais qui donc restera pour vous admirer ? » (p.30)

 Faut-il rejeter toutes les probabilités parce que ce ne sont pas des certitudes ? (p.81)

 Je souhaite, comme tout le monde, être parfaitement heureux ; mais, comme pour tout le monde, il faut que ce soit à ma propre façon. (p.93)

 – Je me suis souvent surprise moi-même à faire ce genre d’erreur, dit Elinor, à me méprendre sur quelque aspect d’un caractère ; on s’imagine que les gens sont plus gais ou plus graves, plus ingénieux ou plus stupides qu’ils ne le sont en réalité, et il est difficile de dire comment et en quoi l’erreur a pris naissance. Parfois, on se fonde sur ce qu’ils disent eux-mêmes et, plus fréquemment, sur ce qu’en disent les autres, sans se donner à soi-même le loisir de réfléchir et de juger. (p.96)

 Lorsqu’on ne souhaite pas être convaincu d’une chose, on trouve toujours des raisons d’en douter. (p.172)

 Un homme qui ne sait que faire de son temps ne se fait pas scrupule de le faire perdre aux autres. (p.202)

 Mrs Dashwood plut également à lady Middleton. Il y avait chez toutes les deux un égoïsme et une sécheresse de cœur qui les attiraient mutuellement ; et elles communiaient, l’une, l’autre, dans une insipide correction et un manque complet d’intelligence. (p.228)

 Elle ne parlait pas beaucoup, car, à l’inverse de beaucoup de gens, elle mesurait le nombre de ses paroles à celui de ses idées. (p.231)

 Le mal est maintenant irréparable et c’est entièrement votre œuvre. (p.248)

 Il regrette ce qu’il a fait. Et pourquoi le regrette-t-il ? Parce que cela ne lui a pas réussi. (p.346)

L’auteure et son œuvre

Jane Austen est née le 16 décembre 1775 à Steventon en Angleterre, avant-dernière de la fratrie. Elle a six frères et une sœur, Cassandra, qui sera sa meilleure amie tout au long de sa vie et qui, comme elle, mourra sans être mariée et donc sans descendance. Son père est pasteur et sa mère compte un lord-maire de Londres parmi ses ancêtres. La famille n’est pas riche mais vit confortablement.

Les Austen apprécient la littérature. C’est donc naturellement que Jane écrit dès son enfance, à cette époque pour amuser ses proches. Elle prend plaisir à se moquer des romans sentimentaux à la mode.

En 1783, les deux sœurs passent par Oxford pour parfaire leur éduction. Puis elles reviennent vivre au domicile familial. Jane y a accès à la l’importante bibliothèque familiale.

Elle est fortement marquée par le décès de son père en 1805.

Outre ses histoires de jeunesse regroupées dans les « Juvenilia », Jane Austen écrira neuf romans dont deux resteront inachevés et une pièce de théâtre.

Elle décède de maladie le 18 juillet 1817, avant d’avoir réussi à terminer son roman « Sanditon ».

Le style Austen

On retrouve dans l’ensemble de l’œuvre de Jane Austen son style pétillant, son art à manier l’humour et l’ironie, son réalisme, sa critique sociale, habile mais sans concession, et sa large panoplie de personnages bien brossés, allant de la jeune fille attachante et pleine de bon sens au baronnet vaniteux déconnecté de la vraie vie.

Austen aujourd’hui

Jane Austen est un des fleurons de la littérature anglaise. Elle est mondialement reconnue et appréciée.

De nombreux écrivains ont rendu hommage à Jane Austen, soit en imaginant une fin à ses romans inachevés, soit en situant leurs propres romans dans l’univers austénien, comme P.D. James dans « La mort s’invite à Pemberley ».

Ses œuvres ont connu de multiples adaptations, au cinéma et à la télévision.

Mon Jane Austen ++

J’ai lu les 9 romans de Jane Austen, tous très recommandables, et une œuvre extraite des « Juvenilia ». Mes préférés, outre « Raison et sentiments », sont « Orgueil et préjugés », « Emma », « Persuasion » et l’inachevé « Les Watson ».

Orgueil et préjugés

(1813 / Pride and prejudice)

Mr et Mrs Bennett habitent la campagne et ont cinq filles à marier. L’arrivée dans le voisinage de riches héritiers leur ouvrent des perspectives intéressantes. Jane et Elizabeth tireront-elles leur épingle du jeu ? S’entendront-elles avec les sœurs de Charles Bingley ? De son côté, Darcy paraît trop fier et hautain pour plaire. Le cousin Collins ou Wickham, l’ami de Darcy, brouilleront-ils les cartes ? Kitty et Lydia Bennett se mêleront-elles des relations amoureuses de leurs grandes sœurs ? L’orgueil des uns et les préjugés des autres empêcheront-ils des alliances de voir le jour ?

Un classique

« Orgueil et préjugés » est le roman le plus connu de Jane Austen. L’attachante Lizzy Bennett en est l’héroïne. Une jeune fille dans la grande tradition des personnages de Jane Austen, pleine de bon sens, jolie, intelligente, spirituelle.

Comme dans « Raison et sentiments », l’auteure nous dépeint la complexité pour les jeunes filles de parvenir à un bon mariage, à la fois pour assurer une sécurité financière et un rang dans la société et, pourquoi pas, y trouver leur bonheur côté cœur.

Un roman magnifique. Si seulement Darcy était un peu moins arrogant et un peu plus marrant.

Extraits

Je lui aurais volontiers pardonné son orgueil s’il n’avait tant mortifié le mien. (p.37)

 La vanité et l’orgueil sont deux choses bien distinctes, bien que les mots soient souvent utilisés l’un pour l’autre. On peut être orgueilleux sans être vain. L’orgueil a trait davantage à l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes, la vanité à ce que nous voudrions que les autres pussent penser de nous. (p.38)

 À ceux qui ne changent jamais d’opinion, il incombe particulièrement de bien juger du premier coup. (p.106)

 Depuis le commencement, je pourrais dire dès le premier instant où je vous ai vu, j’ai été frappée par votre fierté, votre orgueil et votre mépris égoïste de sentiments d’autrui. Il n’y avait pas un mois que je vous connaissais et déjà je sentais que vous étiez le dernier homme du monde que je consentirais à épouser. (p.194)

Mansfield Park

(1814)

Issue d’une famille miséreuse, Fanny Price est âgée de dix ans quand elle est adoptée par son oncle maternel, Sir Thomas Bertram, qui va prendre en charge son éducation. Accueillie dans le domaine de Mansfield Park, Fanny est élevée avec ses cousins et cousines qui, à l’exception d’Edmund, la traitent avec indifférence ou mépris. (début de la quatrième de couverture)

Un roman déroutant. Tous les ingrédients nécessaires à un très grand roman semblent présents dans « Mansfield Park » : une écriture toujours aussi soignée, une ironie savamment distillée, un décor bien planté, une belle histoire, des personnages nombreux et approfondis, des analyses sociales, de l’amour, de l’argent, des rebondissements, du suspense à la Jane Austen. Mais à côté de ces belles promesses, j’ai noté deux grains de sable qui empêchent ce roman d’être parmi mes préférés de l’auteure. D’une, un début un peu laborieux, avec des longueurs sur une représentation de théâtre qui prête à scandale avec trop d’insistance. De deux, Fanny Price et Edmund, personnages très sympathiques au demeurant, sont un peu mous et coincés. On a parfois envie de leur botter le derrière pour les réveiller. Du reste, un lourd conformisme pèse constamment dans cette histoire, malgré les sourires provoqués (contre son gré) par cette chère madame Norris.

Emma

(1815)

Emma Woodhouse, vingt-et-un ans, est belle, riche et intelligente. Et désœuvrée. Elle vit avec son père, veuf, âgé et hypocondriaque. Ils habitent à Hartfield, vaste demeure située près du gros village de Highbury. Ils fréquentent un cercle d’amis fidèles. Pour s’occuper, Emma s’imagine des talents d’entremetteuse. Mais les efforts qu’elle déploie pour rapprocher les uns des autres n’aboutissent souvent pas aux résultats escomptés.

Un beau roman qui mélange les intrigues et les rapports amoureux à la Marivaux et le style travaillé, empreint de retenue et d’humour de Jane Austen. Peu d’action. Un jeu de pistes subtil parsemé d’indices pour aider à comprendre avant son terme qui finira avec qui. Un roman initiatique aussi pour la jeune Emma. Et une peinture soignée de l’importance des différences de classes de l’époque. Une lecture très agréable pour qui est sensible à ce genre d’œuvre.

Northanger Abbey

(1818)

La jeune et crédule Catherine Morland, férue de romans gothiques, découvre la ville de Bath, dans le Sommerset. Elle y rencontre Henry Tilney, qui l’invite à séjourner à Northanger Abbey, propriété de son père. Lieu au nom évocateur, que son imagination présage étrange et inquiétant… (début de la quatrième de couverture)

Jane Austen a écrit ce roman entre 1798 et 1799. Elle l’a finalisé en 1803. Il n’a pu être publié de son vivant à cause de sombres soucis avec son éditeur. Tout ça pour dire que même s’il est paru à titre posthume, « Northanger Abbey » est presque une œuvre de jeunesse de Jane Austen.

« Northanger Abbey » est un roman initiatique, l’apprentissage de la vie de Catherine Morland qui découvre le monde. Jane Austen y dénonce avec beaucoup d’ironie les romans gothiques, la vanité, la vantardise et les pôles d’intérêt très limités (les chevaux) des hommes, la superficialité, l’imagination débordante et la passion des toilettes des femmes, la cupidité et les intrigues intéressées des uns et des autres. Elle s’appuie sur deux personnages pour montrer que tout n’est pas pourri en ce bas monde : le sage Henry Tilney et sa sœur fidèle en amitié Eleanore. Jane Austen défend également avec force le roman. Le tout dans des jeux de piste amoureux dont elle a le secret.

Pas la meilleure œuvre de l’auteure, mais néanmoins distrayant.

Persuasion

(1818)

La très jeune Anne Elliot s’est laissé persuader de rompre ses fiançailles avec Frederick Wentworth, ce dernier n’étant ni assez riche ni assez titré. Il lui faudra traverser plus de sept années de douloureuse inexistence – long automne où elle pense à jamais rester enfermée – avant qu’une seconde chance lui soit offerte. (début de la quatrième de couverture)

Tournant dans l’œuvre de Jane Austen

« Persuasion » est le dernier roman achevé de Jane Austen. Il a été publié à titre posthume en 1818. Il est intéressant à plus d’un titre.

Son ton, tout d’abord. Plus grave qu’à l’accoutumée, mélancolique, un brin désabusé. L’ironie ne prête pas à rire comme habituellement, mais est utilisée pour souligner des traits guère flatteurs de certains personnages, des constats amers et cruels plutôt que des invitations à s’en amuser.

L’écriture ensuite. Si elle n’a rien perdu en finesse ou en précision, elle a cependant évolué. Le ressenti des personnages est davantage mis en avant, les descriptions aussi, au détriment des dialogues, moins nombreux.

La construction du récit est remarquable également. Anne Elliot, l’héroïne, n’est pas une jeune fille romantique qui apprend la vie et la raison au fur et à mesure de l’avancement du récit. Au contraire, très jeune, elle a obéi aux convenances et aux conseils sages de l’autorité, et a par la même occasion détruit son bonheur futur tel qu’elle l’envisageait. Et huit ans plus tard, elle se prend à rêver de manière romantique à recoller les morceaux. Le monde à l’envers. Loin d’un schéma habituel qui part d’un chaos romantique pour finir sur une idylle raisonnable, parfois inattendue, après des expériences et des rebondissements divers et variés.

Du classique, malgré tout

Les thèmes abordés, classiques : des sentiments contrariés, les convenances, les classes sociales, les intrigues, les jalousies, la vanité.

Les personnages, classiques également : le baronnet stupide et vaniteux, la sœur hypocondriaque et envieuse, les intrigants, les sympathiques, mais aussi spécifiques à ce roman : les protagonistes amoureux qui ne suivent pas le cheminement standard puisqu’ils se quittent d’abord avant d’essayer de se retrouver huit ans plus tard, et les marins portés en étonnante haute estime (Jane Austen avait deux frères marins, ceci expliquant peut-être cela).

Inspiration

La mélancolie qui se dégage de ce roman et l’importance donnée au ressenti et aux réflexions des personnages pourraient suggérer que Jane Austen s’est inspirée d’un vécu pour brosser ce tableau un tantinet désabusé, orchestré par des convenances en passe d’être abandonnées (l’ouverture d’esprit des Musgrove pour leurs filles illustre cette évolution des mentalités). L’espoir final d’une seconde chance pourrait être ce qu’elle aurait elle-même souhaité mais pas obtenu. Un doux rêve coiffant sur le poteau une triste réalité.

Extraits

On l’avait contrainte à la prudence dans sa jeunesse et, en prenant de l’âge, elle apprenait à aimer le romanesque, suite naturelle d’un commencement contre nature. (p.79)

 Anne, cependant, pouvait imaginer, en accord avec Lady Russell, qu’un mariage mieux assorti aurait pu apporter beaucoup à Charles, une femme véritablement intelligente ajouter à l’estime dans laquelle il était tenu, ainsi que rendre plus utiles, plus raisonnables et moins communes ses activités et ses habitudes. (p.95)

 « Selon moi, monsieur Elliot, la bonne compagnie est celle de personnes intelligentes, bien informées et ayant beaucoup de conversation.
– Vous vous trompez, corrigea-t-il avec douceur, cette compagnie-là n’est pas la bonne mais la meilleure. La bonne compagnie ne requiert que de la naissance, de l’instruction et des manières ; pour ce qui est de l’instruction, elle ne se montre pas trop exigeante. La naissance et les bonnes manières sont essentielles, mais un peu de savoir ne constitue nullement un danger dans la bonne compagnie ; au contraire, il passera fort bien. (p.226)

Lady Susan

(1871)

Lady Susan est une veuve jolie et intelligente qui paraît dix ans de moins que son âge. Elle maîtrise l’art de la séduction et ne s’embarrasse pas de morale. Ni lorsqu’elle flirte avec des soupirants, beaux pour le plaisir ou fortunés pour assurer l’avenir. Ni quand elle tente de forcer sa fille de seize ans à épouser un personnage riche et stupide. Elle-même a un bon parti en vue. Le fait que l’homme en question soit marié ne semble pas représenter un obstacle insurmontable.

Court roman épistolaire écrit vers 1793 mais publié qu’en 1871. Lady Susan est très éloignée des jeunes filles bien élevées, héroïnes aux mœurs (presque) irréprochables, rencontrées dans les autres romans de Jane Austen. Je ne m’attendais pas à trouver une telle manipulatrice égoïste, sans cœur et sans scrupules chez cette auteure. Roman court mais passionnant. Une réussite !

Les Watson

(roman inachevé / The Watsons)

Emma Watson, dix-neuf ans, retourne auprès de sa famille de condition modeste, quatorze ans après l’avoir quittée. Élevée dans l’opulence, elle est obligée de rejoindre les siens lorsque sa tante suit son nouveau mari en Irlande, deux ans après la mort de son oncle.

Elle est invitée à un bal et y rencontre différents personnages, notamment les Edwards, amis aisés de la famille, les nobles et fortunés Osborne, Howard, l’ancien tuteur de Lord Osborne et le séduisant mais superficiel Tom Musgrave.

Jane Austen a débuté la rédaction de ce roman en 1804. Elle a abandonné ce projet en 1805. The Watsons a été publié pour la première fois en 1871.

Il est dommage que Jane Austen n’ait jamais terminé ce roman très prometteur. Emma Watson, le personnage principal, est un savant mélange d’Emma Woodhouse, d’Elizabeth Bennett, de Fanny Price et des sœurs Dashwood. Elle paraît gaie, intelligente, sensée, bienveillante, empathique, dotée d’humour, la jeune fille pas loin d’être parfaite.

Les temps changent : dans ce roman, un jeune homme n’est pas jugé assez bien pour épouser la fille Edwards parce qu’il n’est que… chirurgien !

La fin de l’histoire imaginée par Jane Austen serait connue grâce à son neveu James Edward Austen-Leigh et à sa biographie de la romancière. Des fins ont ainsi été écrites par différents écrivains (John Coates, etc). Un exercice sympathique mais sans doute périlleux. Je n’ai lu aucune de ces fins.

Sanditon

(roman inachevé)

Les Parker, associés à une riche veuve, Lady Denham, tentent de transformer Sanditon, une petite bourgade au bord de la mer, en une station balnéaire à la mode.

Jane Austen écrit ce roman alors qu’elle est gravement malade. Elle doit d’ailleurs l’interrompre à cause de sa santé défaillante et meurt avant de pouvoir l’achever.

La romancière souhaitait-elle écrire une histoire drôle, presque caricaturale ? Ou, sentant la fin proche, s’est-elle lancée, désabusée, dans un dernier récit dénonçant la bêtise humaine dans toute sa splendeur (le totalement naïf Mr. Parker, le potentiellement superficiel Sidney Parker, les hypocondriaques à l’extrême Diana, Susan et Arthur, l’avare Lady Denham, les héritiers hypocrites tournant autour d’elle, les inepties de la mode) sous l’œil plein de bon sens et sans concession de Charlotte Heywood, une jeune femme proche d’Elizabeth Bennett, d’Emma Watson et peut-être de Jane Austen elle-même ? Elle n’a malheureusement pas eu le temps de terminer son œuvre, ni de nous indiquer où elle souhaitait en venir. Ces questions resteront sans réponse.

Comme pour les Waltons, d’autres auteurs ont imaginé des fins à ce roman, notamment Marie Dobbs. Je n’ai lu aucune de ces fins.

Amour et amitié

(Love and friendship)

Un court roman épistolaire de Jane Austen. Une oeuvre de jeunesse (14 ou 15 ans ?), destinée certainement à faire rire la famille. Jane se moque des grandes histoires sentimentales à la mode à cette époque. Dans cette parodie, elle se livre sans retenue à l’ironie et à l’exagération. Une curiosité.

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Michel Bussi – Nymphéas noirs

(Policier / 2011)

Couverture du roman Nymphéas noirs de Michel Bussi

Giverny reste figé dans le temps. Des milliers de touristes visitent chaque année ce paisible village normand qui a vu Claude Monet peindre encore et encore ses Nymphéas. Une vieille dame surveille les allées et venues des autochtones et des gens de passage. Une jolie femme rêve d’amour et d’évasion. Une fillette se passionne pour la peinture.

Un meurtre salit soudain ce décor de carte postale. Les deux inspecteurs chargés de l’enquête en perdent leur latin. Seul le fidèle chien Neptune semble insensible aux drames qui se jouent et aux secrets qui se dénouent.

Commentaire

Ce roman policier sort de l’ordinaire. Michel Bussi joue avec nos nerfs, distille ses indices au compte-gouttes, nous parle peinture et nymphéas noirs, nous émeut, nous mène en bateau, avant d’époustouflantes révélations finales. J’en suis resté bouche bée. Et ravi de l’expérience.

Je n’en dévoilerai pas davantage. Je ne peux que conseiller aux amateurs de suspense et de retournements de situation d’embarquer dans cette aventure singulière.

L’auteur et son œuvre

Michel Bussi est né le 29 avril 1965 à Louviers, en Normandie.

Géographe, professeur à l’université de Rouen, spécialiste de la géographie électorale, il est également un des écrivains français les plus lus en France depuis le succès de « Nymphéas noirs » et de ses successeurs. Il a publié à ce jour, entre autres, une quinzaine de romans et un recueil de nouvelles.

Michel Bussi est le roi du rebondissement. Ce conteur-né prend un malin plaisir à brouiller les pistes. Il mène le lecteur par le bout du nez, pour mieux le surprendre lors du dénouement de chaque histoire. Divertissant, souvent instructif et toujours surprenant !

Mon Michel Bussi ++

Outre « Nymphéas noirs », j’ai beaucoup aimé deux autres romans de Michel Bussi.

Et puis, j’ai bien ri aussi en découvrant que Michel Bussi avait réussi à mentionner « Borussia Mönchengladbach » dans un de ses romans, sans expliquer de quoi il s’agissait. Un défi personnel ? Un pari gagné ? Quoi qu’il en soit, bravo !

Un avion sans elle

(2012)

23 décembre 1980. Un crash d’avion dans le Jura. Une seule survivante : un bébé de trois mois. Deux familles se l’arrachent, l’une riche, l’autre pas. La justice tranche et le bébé retrouve une identité.

Dix-huit ans plus tard, un nouveau rebondissement relance l’affaire. À 18 ans, la rescapée est replongée dans un passé plus trouble que jamais.

Gravé dans le sable

(2014)

Juin 1944. La veille du débarquement, Lucky croit en sa chance et prend tous les risques en échange d’une hypothétique fortune.

La veuve de Lucky apprend le pacte fou vingt ans plus tard. Entre la Normandie et les États-Unis, elle part à la recherche de témoins capables de corroborer la réalité de l’incroyable promesse. Mais certains n’ont pas envie de déterrer une vérité embarrassante.

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Markus Zusak – La voleuse de livres

(Roman / 2005 / The book thief)

Couverture du roman La voleuse de livre de Markus Zusak

Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller Sa curiosité. Liesel Meminger y est parvenue. (début de la quatrième de couverture)

En janvier 1939, Liesel Meminger a presque dix ans. Elle vit dans l’Allemagne nazie. Son existence prend un nouveau tournant : elle est adoptée par Hans et Rosa Hubermann. Elle grandira dans un monde en guerre, dans un univers ponctué de « Saumensch ! », de « Saukerl ! » et de « Dummkopf ! », attirée irrésistiblement par les livres.

Commentaire

Un roman atypique. La narratrice ? Markus Zusak a offert ce rôle non pas à la petite Liesel, mais à la Mort. Loin d’être sanguinaire, violente ou perverse, la Mort se contente de faire son travail, recueillir des âmes. Et ce n’est pas le boulot qui manque à partir de 1939.

Un roman merveilleux. L’auteur nous fait vivre des épisodes de l’horrible deuxième guerre mondiale au cœur même de l’Allemagne, à travers une galerie de personnages touchants, certains autant victimes du nazisme, voire davantage, que des civils de pays alliés. Il dose savamment l’émotion et l’humour pour nous narrer avec talent le quotidien d’anonymes, adultes et enfants, pris dans l’engrenage de la grande Histoire. Leur courage, leurs faiblesses, leurs ambitions, leurs drames, leurs rêves, leurs questionnements, leurs tracas et leurs hantises. Avec toujours présents, la Mort, les cauchemars, l’incertitude du lendemain, les tragédies de la guerre, les livres et le pouvoir des mots.

À chaque page de « La voleuse de livres », le lecteur craint pour ses héros. Il est ballotté entre l’accordéon et le bruit des bottes. Il a hâte de terminer le roman, de s’assurer que les personnages auxquels il s’est attaché survivront au conflit meurtrier, tout en redoutant le moment où il quittera définitivement le petit monde de la rue Himmel.

Exceptionnel !

« La voleuse de livres » a été adapté au cinéma en 2013 par Brian Percival.

Extraits

Ce dont les humains sont capables, c’est une chose qui m’échappera toujours… (p.33)

Une boule de neige en pleine figure est certainement la meilleure entrée en matière pour une amitié durable. (p.59)

Il y a pire qu’un garçon qui vous déteste. Un garçon qui vous aime. (p.63)

Comme beaucoup de malheurs, cela commença par l‘apparence du bonheur. (p.101)

C’est plus facile d’être près du but que de l’atteindre. (p.105)

Pour souffrir, tous les lieux se valent. (p.174)

On peut faire beaucoup de mal à quelqu’un en le laissant vivre. (p.291)

« Je suis un idiot. »
Non, Papa.
Tu es juste un homme. (p.463)

Parfois, ça me tue, la façon dont les gens meurent. (p.537)

Les humains ont au moins l’intelligence de mourir. (p.566)

Elle était en train de lui dire adieu et elle ne le savait pas. (p.596)

Les mots. Pourquoi fallait-il qu’ils existent ? Sans eux, il n’y aurait rien de tout cela. Sans les mots, le Führer ne serait rien. (p.600)

L’auteur et son œuvre

Markus Zusak est né le 23 juin 1975 à Sydney, en Australie, d’un père autrichien et d’une mère allemande. Il est le plus jeune d’une famille de quatre enfants. Spécialisé dans la littérature pour la jeunesse, il a écrit six romans à ce jour. Je n’ai lu que « La voleuse de livres » qui peut aussi bien être lu par des adolescents que par des adultes.

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