Markus Zusak – La voleuse de livres

(Roman / 2005 / The book thief)

Couverture du roman La voleuse de livre de Markus Zusak

Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller Sa curiosité. Liesel Meminger y est parvenue. (début de la quatrième de couverture)

En janvier 1939, Liesel Meminger a presque dix ans. Elle vit dans l’Allemagne nazie. Son existence prend un nouveau tournant : elle est adoptée par Hans et Rosa Hubermann. Elle grandira dans un monde en guerre, dans un univers ponctué de « Saumensch ! », de « Saukerl ! » et de « Dummkopf ! », attirée irrésistiblement par les livres.

Commentaire

Un roman atypique. La narratrice ? Markus Zusak a offert ce rôle non pas à la petite Liesel, mais à la Mort. Loin d’être sanguinaire, violente ou perverse, la Mort se contente de faire son travail, recueillir des âmes. Et ce n’est pas le boulot qui manque à partir de 1939.

Un roman merveilleux. L’auteur nous fait vivre des épisodes de l’horrible deuxième guerre mondiale au cœur même de l’Allemagne, à travers une galerie de personnages touchants, certains autant victimes du nazisme, voire davantage, que des civils de pays alliés. Il dose savamment l’émotion et l’humour pour nous narrer avec talent le quotidien d’anonymes, adultes et enfants, pris dans l’engrenage de la grande Histoire. Leur courage, leurs faiblesses, leurs ambitions, leurs drames, leurs rêves, leurs questionnements, leurs tracas et leurs hantises. Avec toujours présents, la Mort, les cauchemars, l’incertitude du lendemain, les tragédies de la guerre, les livres et le pouvoir des mots.

À chaque page de « La voleuse de livres », le lecteur craint pour ses héros. Il est ballotté entre l’accordéon et le bruit des bottes. Il a hâte de terminer le roman, de s’assurer que les personnages auxquels il s’est attaché survivront au conflit meurtrier, tout en redoutant le moment où il quittera définitivement le petit monde de la rue Himmel.

Exceptionnel !

« La voleuse de livres » a été adapté au cinéma en 2013 par Brian Percival.

Extraits

Ce dont les humains sont capables, c’est une chose qui m’échappera toujours… (p.33)

Une boule de neige en pleine figure est certainement la meilleure entrée en matière pour une amitié durable. (p.59)

Il y a pire qu’un garçon qui vous déteste. Un garçon qui vous aime. (p.63)

Comme beaucoup de malheurs, cela commença par l‘apparence du bonheur. (p.101)

C’est plus facile d’être près du but que de l’atteindre. (p.105)

Pour souffrir, tous les lieux se valent. (p.174)

On peut faire beaucoup de mal à quelqu’un en le laissant vivre. (p.291)

« Je suis un idiot. »
Non, Papa.
Tu es juste un homme. (p.463)

Parfois, ça me tue, la façon dont les gens meurent. (p.537)

Les humains ont au moins l’intelligence de mourir. (p.566)

Elle était en train de lui dire adieu et elle ne le savait pas. (p.596)

Les mots. Pourquoi fallait-il qu’ils existent ? Sans eux, il n’y aurait rien de tout cela. Sans les mots, le Führer ne serait rien. (p.600)

L’auteur et son œuvre

Markus Zusak est né le 23 juin 1975 à Sydney, en Australie, d’un père autrichien et d’une mère allemande. Il est le plus jeune d’une famille de quatre enfants. Spécialisé dans la littérature pour la jeunesse, il a écrit six romans à ce jour. Je n’ai lu que « La voleuse de livres » qui peut aussi bien être lu par des adolescents que par des adultes.

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