Renaud Rodier – Les échappés ♥

(Roman / 2024)

Couverture du roman Les échappés de Renaud Rodier

Renaud Rodier a écrit un roman parfait. C’est dit.

Des rencontres se font ou non. Dans mon souvenir, une chronique de ce roman choral m’a donné rendez-vous l’an passé. Dithyrambique et pleine de pudeur. Sans en dévoiler trop et en insistant sur l’urgence de cette lecture. J’ai su que je lirais ce livre. C’est fait. Une expérience marquante.

Nous héritons de gènes. Notre vécu et notre sensibilité nous façonnent. Ainsi en est-il des personnages de Renaud Rodier. Qui se rencontrent ou non. Ils ont des rêves et des espoirs, subissent les aléas de l’existence, prennent des décisions. Tout est fragile, éphémère, mouvant. La vie est une suite de choix conscients, d’épisodes subis, de hasards, de promesses, de tentatives, de réussites, d’échecs, de silences, d’actes manqués, de questionnements, de doutes. Chacun poursuit sa quête, fuit ses démons, cherche un sens à donner à tout ça, essaye de définir « tout ça », pour ne pas se perdre ou sombrer. La recherche d’un bonheur fugace ? de la vérité ? de quelle vérité ? d’une âme sœur ? d’une réalité ? d’une planche de salut ?

Renaud Rodier nous fait voyager. Autour de la Terre. En nous. Profondément. Il nous balade aussi. Pour notre plus grand bien. J’ai frissonné tout au long de cette lecture. J’ai retenu mon souffle. J’ai senti mon cœur palpiter. J’ai été touché, ému. J’ai relu des phrases, des paragraphes. En communion avec ces échappés.

Je me suis raccroché aux références familières (Led Zep, Le rayon vert, Hitchcock, l’ambigu Hotel California, etc). J’en ai découvert. Après le prologue, j’ai mis Pink Floyd dont les albums ont accompagné cette lecture, avec une prédilection pour Wish you were here et The final cut. Le groupe est cité page 217. Un autre pont ? Quand musique et mots se rejoignent.

Nous étions faits pour nous rencontrer, Les échappés et moi.

Un roman ultime, absolu, singulier, humain, riche, sans rien de superflu, servi par une plume remarquable.

Ne passez pas à côté de ce chef-d’œuvre littéraire. Je le relirai.

Extraits

Les personnes qui taisent de vrais chagrins ont, peut-être, trop de respect pour les silences coupables. (p.41)

 Les espoirs d’un père sont bien plus lourds à porter que ses attentes. (p.121)

 Le mariage, encore plus que la guerre, m’a enseigné que les mensonges sont parfois plus utiles à la survie que la vérité. (p.161)

 L’existence ne se résume-t-elle pas à cela, un long et pénible procès ? (p.249)

 Je restais convaincu que la clé de tout héros se trouvait dans l’esprit de son créateur. Qu’avait-il voulu dire ? Ou, plus exactement, quel cri avait-il habilement maquillé en murmure ? Car même la plus dramatique des pièces, où les protagonistes se déchirent, s’entretuent, n’est tout compte fait que ceci : un chuchotement. (p.258)

 Les hommes cherchent souvent dans le corps d’une femme le reflet d’une autre. (p.261)

 « Ainsi va la vie, fiston. Le reste, c’est des foutaises. » (p.264)

 J’ai été submergée par l’émotion, un sentiment quasi religieux qui mêlait la surprise, le soulagement et cette certitude que ma folie m’avait menée quelque part, au plus loin de ce que je pouvais. (p.373)

 Qu’on le veuille ou non, la place des morts est au cimetière. (p.449)

L’auteur et son œuvre

Renaud Rodier est un écrivain et humanitaire français. Diplômé de Sciences Po Paris et de l’Université Columbia à New York, il travaille depuis une vingtaine d’années avec les Nations unies et diverses ONG. Il apporte une aide humanitaire aux victimes de guerre dans le monde entier.

En 2020, il publie L’Œil du cyclope, une œuvre hybride mêlant poésie, prose et théâtre. Son premier roman, Les échappés, paraît en 2024.

Mon Renaud Rodier ++

Je n’ai lu que Les échappés de cet auteur pour le moment.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Pat Conroy – Le Prince des Marées
Anne Perry – Série « Charlotte Ellison et Thomas Pitt »

Mes écrits
Ainsi a-t-il été
Mieux vaut très tard que jamais
39 hommes en galère
l’R de rien
J’ai couché
Un instant d’égarement

Me contacter
Me suivreInstagram Claude Griesmar

Facebook Claude Griesmar

Partager

Bernhard Schlink – Le liseur

(Roman / 1995 / Der Vorleser)

Couverture du roman Le liseur (Der Vorleser) de Bernhard Schlink

Tout a commencé par une jaunisse pour le narrateur. Ça s’est fini en coup de cœur pour moi. Quelle histoire !

J’avais entendu du bien de cet auteur allemand que je n’avais jamais lu et aussi que ce livre était accessible dans sa langue originale. Lorsque je l’ai vu dans une librairie allemande (oui, il m’arrive de me détendre dans des librairies non francophones, pour l’ambiance), je n’ai pas hésité. Cela faisait tellement longtemps que j’avais envie de relire un livre dans la langue de Goethe. Der Vorleser m’a semblé un candidat idéal. Je ne regrette rien !

J’ai adoré me replonger dans cette langue riche, aux sonorités pleines et si différentes du français. J’ai adoré retrouver des mots puissants, qui n’ont pas d’équivalents chez nous au niveau de leur intensité : Sehnsucht nous emmène loin dans la tête, Heimat prend aux tripes, les deux peuvent briser le cœur et la raison.

J’ai adoré l’histoire surtout.

Je n’avais pas lu la quatrième de couverture et j’ignorais dans quoi je m’embarquais. Bernhard Schlink m’a promené, ému, surpris, crispé, bouleversé. Il est même passé par ma chère Alsace, c’est dire. Si vous souhaitez le lire sans rien en connaître, ce qui m’a très bien réussi et que je ne peux que vous conseiller, sautez le prochain paragraphe.

Pour ceux qui veulent savoir, c’est ici. À quinze ans, le narrateur entretient une relation avec une femme plus âgée que lui. Il la perdra de vue, la retrouvera lors d’un procès concernant la deuxième guerre mondiale. Le roman part d’une jaunisse, passe aux premiers émois amoureux et à ses découvertes et interdits, pour arriver à Auschwitz. Et ce n’est pas tout, mais je ne vais pas tout révéler non plus. En revanche, l’art et la manière avec laquelle l’auteur présente la culpabilité et la honte sont tout simplement admirables. Celles du garçon, de l’homme qu’il deviendra, de celles qui ont mal agi dans les camps, de toute une génération, de toute une nation.

En conclusion, un roman formidable, qui prête à réflexion. Lisez-le, ce Le liseur, si vous ne le connaissez pas. Je vous souhaite d’être secoué et retourné comme je l’ai été.

Des livres de cet auteur à conseiller ?

L’auteur et son œuvre

Bernhard Schlink est né le 6 juillet 1944 à Bielefeld en Allemagne. Il a écrit de nombreux romans, nouvelles, essais.

Mon Bernhard Schlink ++

Je n’ai rien lu d’autre de cet auteur pour le moment

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Florence Tholozan – L’écho de nos jours
Daniel Keyes – Des fleurs pour Algernon

Mes écrits
Ainsi a-t-il été
Mieux vaut très tard que jamais
39 hommes en galère
l’R de rien
J’ai couché
Un instant d’égarement

Me contacter
Me suivreInstagram Claude Griesmar

Facebook Claude Griesmar

Partager

Nguyen Phan Que Mai – Pour que chantent les montagnes ♥

(Roman / 2020 / The mountains sing)

Couverture du roman Pour que chantent les montagnes de Nguyen Phan Que Mai

J’étais trop jeune pendant la guerre du Viêt Nam pour avoir conscience de la tragédie qui se jouait à l’époque dans ce pays lointain.

Puis on nous a présenté une certaine vision du conflit sur grand écran (Voyage au bout de l’enfer, Apocalypse now, Platoon, Full metal jacket), avec les gentils Américains tentant de protéger les gentils Vietnamiens face aux hordes de Vietcongs sauvages, mélangeant allègrement les résistants du sud et les communistes du nord, en omettant la corruption du gouvernement de Saïgon et l’humanité de tout Vietnamien.

Pour que chantent les montagnes présente une famille vietnamienne sur quatre générations, prise dans la folie de l’Histoire. Il s’agit d’une fiction. L’auteure s’est cependant basée sur des faits réellement arrivés à sa famille ou à des connaissances pour élaborer ce récit poignant qui offre une autre vision de l’histoire de ce pays, avec les occupations française, japonaise et américaine, mais aussi avec la Grande Famine et la réforme agraire qui ont fait de nombreuses victimes, la propagande communiste qui a déchiré des familles, le sort des soldats après la guerre et la force et l’ingéniosité nécessaires aux femmes qui avaient perdu provisoirement ou définitivement leur mari, pour s’adapter, survivre et protéger leurs enfants.

Nguyen Phan Que Mai, profondément humaniste, ne dépeint pas les Américains comme un peuple d’envahisseurs sanguinaires. Elle souligne toutefois l’impact dramatique sur la nature et la population de l’utilisation de l’agent orange et des 7,5 millions de tonnes de bombes larguées par les États-Unis.

Les sujets terribles abordés dans ce livre sont adoucis par la plume sensible et poétique de l’auteure, qualité souvent à l’honneur dans les écrits en provenance de cette région du monde.

Un témoignage rare et précieux. Un roman bouleversant et indispensable pour mieux comprendre cette période de l’histoire du Viêt Nam. À ranger à côté de Pachinko de Min Jin Lee qui emmène le lecteur en Corée et au Japon.

Extrait

Je suis retournée à mon feu, pensive. La vie humaine est si courte et vulnérable ! Le temps et la maladie nous consument comme les flammes qui dévoraient ces morceaux de bois. Mais peu importe combien de temps nous vivons. L’essentiel est la lumière que nous projetons sur ceux que nous aimons, et le nombre de personnes que nous touchons de notre compassion. (p.398)

L’auteure et son œuvre

Nguyen Phan Que Mai est née le 12 août 1973 dans un petit village du nord du Viêt Nam. Poétesse et romancière, elle a écrit une douzaine de livres à ce jour, en vietnamien et en anglais, notamment Pour que chantent les montagnes, best-seller international qui a remporté de nombreux prix, et son deuxième roman Là où fleurissent les cendres (2023 / Dust child).

Mon Nguyen Phan Que Mai ++

Je n’ai rien lu d’autre de cette auteure pour le moment.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Laure Gombault – Vis-à-vis
Amandine Bazin-Jama – Les médisantes

Mes écrits
Ainsi a-t-il été
Mieux vaut très tard que jamais
39 hommes en galère
l’R de rien
J’ai couché
Un instant d’égarement

Me contacter
Me suivreInstagram Claude Griesmar

Facebook Claude Griesmar

Partager

Laurent Gaudé – Le soleil des Scorta ♥

(Roman / 2004)

Couverture du roman Le soleil des Scorta de Laurent Gaudé

Le soleil des Scorta a tout pour me plaire. Certainement tout pour plaire.

Commençons par les personnages. Ils ont une personnalité affirmée. Ils expriment une volonté farouche d’aller au bout de leurs idées, même lorsqu’ils se taisent ou n’ont pas idée de ce qu’ils veulent vraiment. Ils affichent du caractère. Ils sont chauds, simples et complexes, droits dans leurs bottes même s’ils sont voleurs ou n’ont pas les moyens de se chausser. Ils sont solidaires, parfois à leur manière. Ils ont le sens de l’honneur. Ils ont le sens de la famille, toujours. Ils sont entiers, surtout. Tous.

Le cadre. Les Pouilles. Le sud de l’Italie. Une région pauvre. Fière. Attachée à sa terre et à ses traditions. Un village de carte postale écrasé sous la chaleur du sud. Un climat qui mène la vie rude à ses habitants. Des villageois qui y naissent et y meurent pour la plupart. Un coin du bout du monde où le curé, représentant de Dieu sur Terre, fait la leçon à ses paroissiens qui écoutent, tête basse. Du moins tant que le curé les comprend et accepte d’être un des leurs. Un lieu hors du temps, qui a toujours été et qui sera toujours. Tant que le soleil y fera pousser des oliviers et que la mer fournira du poisson.

L’histoire. Un amour malheureux qui débouche sur une lignée qu’on méprise, qu’on maltraite, qu’on craint, qu’on aime et qu’on protège quand même, ne font-ils pas partie du village ? Une histoire de famille, d’amour, de transmission. Une histoire universelle.

L’écriture de Laurent Gaudé, enfin. Ciselée, majestueuse, précise, tranchante, émouvante, d’une force évocatrice impressionnante, poétique.

Un roman puissant, bouleversant, inoubliable. Un chef-d’œuvre.

(prix Goncourt, mais c’est si peu important, comparé à la magnificence de ce récit)

Extrait

« Rien ne rassasie les Scorta. » (p.283)

L’auteur et son œuvre

Laurent Gaudé est né le 6 juillet 1972 à Paris. Il y a fréquenté l’École alsacienne. Il a commencé par écrire des pièces de théâtre avant d’écrire des romans en parallèle, notamment Cris, La mort du Roi Tsongor, Le soleil des Scorta, Eldorado, La porte des enfers, Écoutez nos défaites, Salina : les trois exils, Chien 51, Terrasses ou notre long baiser si longtemps retardé. Il a publié de la poésie et des recueils de nouvelles également.

La mort du roi Tsongor

C’était ma première rencontre avec les mots de Laurent Gaudé. Ma première claque.

L’écriture est sublime. Je ne savais pas encore que ce n’était pas un hasard, mais la marque de fabrique de l’auteur.

L’histoire est bouleversante. Une femme, deux hommes, une guerre impitoyable, l’anéantissement d’un empire. Une histoire intemporelle. Un conte ? Une tragédie issue d’une Antiquité parallèle ? Une fable ? Un roman extraordinaire ! La puissance des sentiments et la folie des hommes, poussés par l’amour, la haine, l’honneur, la parole. La femme désirée. Le point de non-retour. Les guerriers héroïques. Le goût du sang. La dévastation. L’amertume de la défaite. La mémoire.

Un livre magnifique, étourdissant, unique. Un chef-d’œuvre, bien sûr.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Célia Costéja – Ab intestat
J.-H. Rosny aîné – Romans préhistoriques

Mes écrits
Ainsi a-t-il été
Mieux vaut très tard que jamais
39 hommes en galère
l’R de rien
J’ai couché
Un instant d’égarement

Me contacter
Me suivreInstagram Claude Griesmar

Facebook Claude Griesmar

Partager

Joyce Maynard – Où vivaient les gens heureux ♥

(Roman / 2021 / Count the ways)

Couverture du roman Où vivaient les gens heureux de Joyce Maynard

Attention, chef d’œuvre !

Pourquoi un livre parmi tous ceux que nous lisons parvient-il à nous marquer à jamais alors que nous en oublions tant d’autres qui nous ont pourtant également apporté du plaisir ? Grâce à la qualité de la plume de l’auteur ? À cause de ses personnages, héroïques, fragiles, inoubliables ? de la profondeur et des détails de l’histoire ? de l’émotion qu’il procure ? de sa capacité à toucher notre sensibilité ? Pourquoi chercher une explication ? Profitons de ces moments de bonheur intenses, tout simplement. À chacun ses coups de cœur, ses trésors personnels. Certains sont partagés et nous sommes alors heureux d’allumer cette étincelle magique dans un autre regard, signifiant que cet autre a joui à son tour de l’euphorie de la découverte du texte précieux.

J’ai adoré ce Où vivaient les gens heureux, de Joyce Maynard. Ce livre m’a réjoui, bouleversé, fait réfléchir. Il m’a tétanisé. Il m’a marqué.

Quand je lis, je m’identifie complètement aux personnages. Je vis leur vie, je ressens ce qu’ils ressentent, je partage leurs joies et je souffre avec eux.

J’ai traîné mon début de lecture, exprès, parce que Joyce Maynard m’a fait vivre des moments merveilleux dans cette famille où je me sentais chez moi, bien, heureux. Je n’avais pas envie que ça s’arrête. J’ai dégusté.

Mais Joyce Maynard ne nous a pas servi une petite maison dans la prairie revisitée à l’eau de rose. Oh non.

Elle a placé son histoire dans la vie réelle. Avec ses drames, ses personnages imparfaits, ses problèmes de communication, ses décisions aux conséquences positives ou désastreuses. La vraie vie. Terrible. Et là, j’ai encore dégusté, submergé par un sentiment immense d’amertume et d’injustice. J’ai accéléré ma lecture, pour savoir s’il y avait de la lumière au bout du tunnel, au bout du sacrifice d’une culpabilité endossée.

Je suis sorti retourné de ce roman d’une puissance et d’une richesse rares. Avec l’implacable leçon du jour : on ne peut pas protéger ceux qu’on aime contre tout ce qui pourrait leur arriver. Un grand moment de lecture. Je me souviendrai d’Eleanor.

Extraits

Une mère ne pouvait pas plus protéger ses enfants du chagrin et de la tristesse qu’elle ne pouvait empêcher le soleil de se coucher ou de se lever le lendemain. (p.558)

 Eleanor avait appris au fil des années que les pires événements, ceux qui faisaient vraiment mal, n’étaient presque jamais ceux qu’on craignait (p.584)

 Finalement, on survit à beaucoup de choses. On en est transformé. Mais on survit. (p.584)

L’auteure et son œuvre

Joyce Maynard est née le 5 novembre 1953 à Durham au New Hampshire. Cette auteure américaine a écrit de nombreux romans et essais, dont Prête à tout, Long week-end, De si bons amis, Un jour tu raconteras cette histoire, Où vivaient les gens heureux, L’hôtel des oiseaux.

Mon Joyce Maynard ++

Je n’ai lu que Où vivaient les gens heureux de cette auteure pour le moment.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Guy de Maupassant – Romans
Mircea Cartarescu – Solénoïde

Mes écrits
Ainsi a-t-il été
Mieux vaut très tard que jamais
39 hommes en galère
l’R de rien
J’ai couché
Un instant d’égarement

Me contacter
Me suivreInstagram Claude Griesmar

Facebook Claude Griesmar

Partager

Éloïse Riera – D’un papillon à une étoile

(Roman / 2024)

Couverture du roman D'un papillon à une étoile d'Eloïse Riera

D’un papillon à une étoile, le premier roman d’Éloïse Riera, est une histoire de voyages.

Un voyage vers les étoiles, sans la distance, sans les années-lumière, sans Kourou ni Cap Canaveral. Un voyage en émotion, avec la plume délicate de l’auteure. Un voyage à la découverte de l’Espagne, rêve d’un père à qui on a annoncé qu’il allait mourir sous peu. Un voyage de reconstruction d’une famille, organisé par une fille du père, qui a envie de recoller les morceaux tant qu’il en est encore temps. Un voyage de révélations, faites les uns aux autres, découvertes en chacun, parce qu’un voyage intérieur aussi pour chaque voyageur. Un voyage vers l’espoir parce que si tout voyage a une fin qui arrive trop tôt, programmée ou tragique, chaque voyage laisse des souvenirs impérissables. Un voyage qui nourrit l’âme. Un voyage pour fêter la famille et la vie.

D’un papillon à une étoile est puissant et poétique, intense et éthéré. On sent que pour écrire ce roman presque intime, Éloïse Riera a puisé de la force et de la sérénité dans une étoile qui compte particulièrement pour elle et qui brille plus que jamais de fierté pour sa fille.

Je ne peux que vous conseiller d’entreprendre ce voyage. Et également de profiter de vos proches, le temps file à une vitesse vertigineuse.

Merci Éloïse Riera pour ce voyage.

L’auteure et son œuvre

D’un papillon à une étoile est le premier roman d’Eloïse Riera.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Luca Di Fulvio – Le gang des rêves
Hervé Le Tellier – L’anomalie

Mes écrits
Ainsi a-t-il été
Mieux vaut très tard que jamais
39 hommes en galère
l’R de rien
J’ai couché
Un instant d’égarement

Me contacter
Me suivreInstagram Claude Griesmar

Facebook Claude Griesmar

Partager

Naomi Spenle – Un petit beurre

(Roman / 2024)

Couverture du roman Le petit beurre de Naomi Spenle

Incursion dans le feel-good, qui n’est pas une de mes destinations de prédilection. Je suis ravi d’avoir entrepris ce voyage et je vous invite à déguster comme moi ce petit gâteau régressif, délicieux et émouvant comme un souvenir d’enfance.

Tout commence par un lapin au restaurant. Mais pas dans l’assiette. Paul subit celui qu’on lui pose. Il n’est pas au bout de ses peines.

Naomi Spenle nous livre avec Un petit beurre un premier roman très réussi. J’ai frémi, haussé les sourcils, souri, soupiré, grimacé, soufflé au fil des surprises et des rebondissements. Les personnages sont attendrissants et imparfaits, les questionnements nombreux et pertinents, les situations réalistes. Loin du chamallow rose sucré, Un petit beurre tient davantage du trompe-l’œil succulent et consistant qu’on déguste avec gourmandise et appétit et dont on se souvient longtemps. La pâtisserie y joue son rôle apaisant et réconfortant. Les drames y côtoient les joies comme dans la vraie vie. Les déceptions et les espoirs s’y invitent à tour de rôle. Le tout dans la très belle Alsace.

Un petit beurre n’est pas un feel-good moralisateur. Il ne dégouline pas de beaux sentiments, n’offre pas la panoplie complète (adaptée à toutes les tailles et tous les âges) de solutions toutes faites pour faire face au méchant monde qui nous entoure.

Un petit beurre est une histoire touchante qui nous montre l’importance de nos choix, de nos décisions et de notre volonté à surmonter les épreuves, la puissance des sentiments, de la famille et des amis, et aussi le temps qui passe et qui fait son œuvre. Et que ça n’arrive pas qu’aux autres, les bons et les moins bons aspects de la vie.

Merci Naomi.

Où est le paquet ? Je reprendrais bien un petit beurre.

L’auteure et son œuvre

Naomi Spenle, une Normande passionnée par les livres et les mystères de l’univers, vit en Alsace. Un petit beurre est son premier roman.

Un petit beurre est son premier roman publié.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Jorn Riel – Le jour avant le lendemain
Frédéric Lenoir – L’oracle della Luna

Mes écrits
Ainsi a-t-il été
Mieux vaut très tard que jamais
39 hommes en galère
l’R de rien
J’ai couché
Un instant d’égarement

Me contacter
Me suivreInstagram Claude Griesmar

Facebook Claude Griesmar

Partager

Marie Villequier – Et nos routes toujours se croisent

(Roman / 2024)

Couverture du roman Et nos routes toujours se croisent de Marie Villequier

Notre société a la manie presque obsessionnelle de classer les romans dans des cases. Les romances, les polars, la fantasy, la littérature blanche, la science-fiction, les thrillers, le feel-good, les romans historiques, parmi les plus connues. Pratique pour les lecteurs de s’y retrouver, de rester confortablement dans leur zone de confort. Pratique pour les auteurs de pouvoir se raccrocher à des codes du genre et ainsi écrire des histoires sur des schémas déjà éprouvés. Pratique pour les éditeurs pour vendre, cibler les lecteurs, proposer jusqu’à plus soif ce qui est attendu, ce qui se vend, ce qui est à la mode.

Tous les auteurs ne jouent pas le jeu des cases. Heureusement.

Et nos routes toujours se croisent

Marie Villequier frappe fort avec son premier roman. Très fort. Elle a déjà tout d’une grande.

Marie Villequier nous prend par la main et nous emmène à l’hôpital. Mais pas n’importe où à l’hôpital. Elle nous lâche dans le Service d’immuno-hémato-oncologie pédiatrique. Là où sont accueillis, diagnostiqués, soignés, accompagnés les enfants souffrant d’un cancer, d’une maladie du sang ou peut-être d’une autre cochonnerie apparentée que les non-spécialistes du domaine ne souhaitent surtout jamais connaître.

Marie Villequier s’y connaît. Elle a travaillé dans ce milieu particulier et nous fait profiter de son expérience.

Je me suis pris deux claques.

La claque sur la forme. J’ai cru lire le roman d’une auteure qui a de la bouteille. Le style est précis, incisif, parfait. Marie Villequier a eu l’excellente idée d’utiliser le présent. Elle ne nous raconte pas une histoire autour d’un feu de camp, elle place le lecteur en situation dans le service, ici et maintenant et sans intermédiaire. Le lecteur s’identifie à chacun des personnages, bénéficiant de l’empathie et des connaissances de Marie Villequier qui a l’intelligence et la pudeur de s’effacer.

La claque sur le fond ensuite. Marie Villequier maîtrise totalement tous les aspects du problème et est parvenue à me vendre ce sujet tellement difficile, au point que je n’étais pas soulagé de quitter l’hôpital à la fin du livre (contrairement à ce que je pensais en commençant la lecture), mais que je suis reparti sur la pointe des pieds, un peu sonné, riche d’un nouveau savoir, avec l’impression d’avoir vécu au milieu de gens formidables.

L’expérience et l’empathie de Marie Villequier se ressentent dans la construction de l’histoire, dans les descriptions du fonctionnement de l’hôpital, dans les personnages (enfants, parents, soignants), leur ressenti, leurs peurs, leurs espoirs, dans le fait que ces personnages n’ont pas uniquement l’une des trois étiquettes enfant, parent, soignant, mais sont aussi des humains avec l’ensemble des soucis du quotidien que chacun doit gérer en plus de son étiquette. J’ai souffert avec chacun d’eux, j’ai espéré aussi, et parfois j’ai ri avec eux.

Merci Marie Villequier d’avoir levé le voile sur ce beau drame continu du monde réel.

Et nos routes toujours se croisent est déjà un livre référence dans son domaine.

L’auteure et son œuvre

Née en 1989, Marie Villequier est originaire du Havre et vit en Lorraine. Férue d’écriture et de littérature depuis l’enfance, elle s’est tournée vers des études de médecine. Après plusieurs années en onco-hématologie et soins palliatifs pédiatriques, elle quitte l’hôpital pour s’engager dans le secteur médico-social. Une épreuve tragique dans sa vie personnelle la pousse à reprendre la plume en 2001. Et si nos routes toujours se croisent est son premier roman publié.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Gaëlle Nohant – Légende d’un dormeur éveillé
Guy de Maupassant – Romans

Mes écrits
Ainsi a-t-il été
Mieux vaut très tard que jamais
39 hommes en galère
l’R de rien
J’ai couché
Un instant d’égarement

Me contacter
Me suivreInstagram Claude Griesmar

Facebook Claude Griesmar

Partager

Valéria Carvet – La nuit du papillon

(Nouvelles fantastiques / 2022)

Couverture du recueil de nouvelles La nuit du papillon de Valéria Carvet

Un recueil de nouvelles fantastiques portant le titre d’un épisode jamais tourné des Mystères de l’Ouest, voilà qui avait de quoi attiser ma curiosité.

Je n’avais jamais rien lu de Valéria Carvet. Mon petit doigt me susurrait que cette nuit du papillon me plairait. Je lui ai fait confiance et je ne l’ai pas regretté, au contraire ! J’ai adoré La nuit du papillon.

Je ne l’ai pas lu d’une traite. Je l’ai économisé, comme une tablette de chocolat rare. Je l’ai fait durer plusieurs semaines, à raison d’une nouvelle de temps en temps. Je savais que ce livre contenait onze histoires. Alors, je m’en offrais une de temps en temps, me réjouissant à l’idée de découvrir la nouvelle invention de Valéria Carvet, son nouveau cadeau. Un plaisir intense onze fois renouvelé.

Je ne vais pas vous raconter les onze histoires, ni même une seule. Tout le bonheur réside dans la découverte.

Je vais tout de même vous confier à quoi m’ont fait penser ces onze nouvelles : à un mélange réussi de Black Mirror, de Stephen King et de Philip K. Dick. Des références respectables. Le tout à la sauce Carvet et saupoudré d’un léger humour à la Valéria. Un délice pour les yeux.

Si les références évoquées sont pour vous synonyme de shoots d’endorphine, n’hésitez pas à déclencher onze poussées de félicité avec La nuit du papillon !

En plus, il y a des chats.

L’auteure et son œuvre

Originaire du Sud de la France, Valéria Carvet est enseignante et passionnée de littérature fantastique et fantasy. Outre le recueil de nouvelles La nuit du papillon, elle a publié deux romans à ce jour : Watobé, liseur d’étoiles (2020) et Coeurs captifs : Le labyrinthe des rêves (2024).

Mon Valéria Carvet++

Je n’ai rien lu d’autre de cette auteure.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Ken Grimwood – Replay
Alice Zeniter – L’art de perdre

Mes écrits
Ainsi a-t-il été
Mieux vaut très tard que jamais
39 hommes en galère
l’R de rien
J’ai couché
Un instant d’égarement

Me contacter
Me suivreInstagram Claude Griesmar

Facebook Claude Griesmar

Partager

Christophe Maignan – Ces cas, à part

(Cri / 2024)

Couverture du recueil Ces cas, à part de Christophe Maignan

Je suis souvent imperméable aux recueils de poèmes, aux vieux, aux récents. Ça tombe bien, je ne vois pas « Ces cas, à part » comme des vers alignés en rangs. Ces cas à part sont à part justement. Je la vois partout, elle. Et lui qui s’interroge et qui ose. Sortir de la solitude ? Être et rester enfin deux ? Et elle. Et le monde pourri. Et la colère. Et l’urgence. Et elle encore. Et le râle guttural qui vient du fond des tripes. Et les notes de piano. Et elle toujours. C’est très beau. Mais peut-être que je suis à côté de la plaque. PKD n’était pas poète. Chacun lira quelque chose de différent. Toute la puissance de ces mots et de ses maux et de ses espoirs. Et de ses désespoirs. Et de l’exploration des corps. Et de la violence du désir. Et de ses questionnements. Sur la vie vouée au néant. Sur le temps. Sur la passion. Sur la fragilité du maintenant. Sur le passé encombrant. Sur la force des sentiments. Sur la réalité de la réalité tout simplement. Effrayant. Bouleversant.

Pour moi « Ces cas, à part » n’est pas une suite de poèmes. Ces cas à part sont
Une voix Un cri Un espoir
Elle Lui Seul dans le noir
Dans ce monde de tarés
Où on compte les ratés.
Elle Mirage ou illusion
Ou rêve en carton.
Mais si elle est vraiment
Un futur pour le présent,
La folie rangée au placard
Elle et lui Seuls dans le noir.

L’auteur et son œuvre

Christophe Maignan poursuit actuellement ce qu’il considère comme étant sa vocation. Après un cursus universitaire en psychologie et une carrière professionnelle dans le domaine social, il se consacre dorénavant à plein temps à ce qui a toujours été la part la plus importante de sa vie : l’écriture.

Ses premiers romans soulignent l’amour de l’auteur pour le domaine du fantastique, qu’il voit comme « une terre de tous les possibles ».

En plus d’un recueil de nouvelles orienté horreur, et d’un recueil de poésie, il est actuellement en train de rédiger le dernier tome de sa trilogie cyberpunk, Rain-City.

Mon Christophe Maignan ++

Je n’ai rien lu d’autre de cet auteur.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Shirley Jackson – Nous avons toujours vécu au château
Timothé Le Boucher – Ces jours qui disparaissent

Mes écrits
Ainsi a-t-il été
Mieux vaut très tard que jamais
39 hommes en galère
l’R de rien
J’ai couché
Un instant d’égarement

Me contacter
Me suivreInstagram Claude Griesmar

Facebook Claude Griesmar

Partager