Theresa Fernandes – Le mariage maya

(Roman / 2023)

Couverture du roman Le mariage maya de Theresa Fernandes

Au festival du cinéma de Deauville, elle tombe amoureuse d’un photographe américain, le suit, croit en des sentiments réciproques. Elle lui pardonne certains comportements étranges : il l’aime tellement. La réalité va finir par la rattraper.

Commentaire

Le mariage maya est un livre fascinant.

La construction du récit. Une alternance entre l’histoire du couple et des scènes de désenvoûtement surréalistes entre un chaman désinvolte et l’héroïne. Une construction qui semble ajouter de la confusion mais qui en réalité permet d’assembler le puzzle pièce par pièce. Une construction qui déroule l’enfer comme si vous y étiez.

L’écriture. Des phrases courtes. Des ellipses. Des protagonistes à la fois très bien décrits et suffisamment anonymes pour pouvoir être n’importe qui. Vous. Moi. Des personnes de notre entourage plus ou moins proche. Des protagonistes d’une vérité effrayante dans un banal quotidien. Une suite d’instantanés. Des couleurs. Des ressentis. Des scènes contemplatives et des scènes à haute tension. Peu de dialogues, mais des dialogues précis et percutants. Un style incisif et original. Du vocabulaire.

Les personnages. Elle est architecte, construit du solide, de l’utile, du concret. On a envie de la sauver. Il est photographe, vole et fige des images, fait paraître des scènes sous leur meilleur angle. Destructeur et haïssable. Et il y a le chaman.

Le sujet. Une femme intelligente sous l’emprise d’un manipulateur pervers narcissique. Toxique. Les méthodes du nuisible : déstabilisation, culpabilisation, dénigrement. Harcèlement et fragilisation. Le cheminement qui mène à l’abîme. Et il y a ce chaman énigmatique.

La couverture. Je n’y suis pas sensible d’habitude. Mais celle-ci est une des plus belles de ma bibliothèque. J’adore.

L’odeur. Les renifleurs de livres seront comblés. Mon exemplaire dégage une fragrance particulière, subtile et enivrante. Les pouvoirs de Theresa Fernandes semblent se confondre avec ceux du chaman. J’ai respiré Le mariage maya. J’ai écouté les pages tourner aussi, pour vivre Le mariage maya par tous les sens.

Petit coup de cœur pour ce roman utile et unique en son genre.

L’auteure et son œuvre

Après un séjour à New York où Theresa Fernandes travaille au théâtre La MaMa avec Ellen Stewart, plusieurs courts métrages dont Le Silence blanc produit par Paulo Branco et une installation, Breaking News, à La Galleria (New York), elle se tourne vers l’écriture littéraire.

Le Mariage maya est son premier roman.

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