Shoah – Déportations – Camps de la mort

27 janvier 1945. Les soviétiques entrent à Auschwitz et découvrent l’indicible.

 Il ne faut jamais oublier. En mémoire des victimes. Pour tenter d’éviter qu’une telle folie ne se reproduise.

Des témoignages écrits m’ont marqué, de ce qu’a été Auschwitz mais aussi la Shoah dans sa globalité et l’industrialisation de l’extermination massive d’un peuple.

Une liste de livres, des témoignages et une enquête

Indispensables, durs, glaçants.

Livres de référence sur la Shoah, les déportations et les camps de la mort

Si c’est un homme, de Primo Levi

Primo Levi a passé onze mois à Auschwitz après avoir été arrêté en Italie. Dans ce livre, il raconte cette expérience, de manière factuelle, tout en analysant les comportements humains. Il relate l’indicible, le comportement inhumain de certains, l’adaptabilité nécessaire à la survie, la déshumanisation une fois qu’on est privé de tout y compris de son nom. Il explique comment il a touché le fond. Et encore. Et encore. Et comment il est parvenu à rester un homme.

La nuit, d’Elie Wiesel

Elie Wiesel est un juif hongrois. Il a 16 ans en 1944 lorsque le gouvernement du pays change sous la pression des nazis et commence à déporter les Juifs vers les camps d’extermination. La guerre est presque perdue mais le fanatisme nazi s’obstine à éradiquer le peuple juif. A l’arrivée à Auschwitz, Elie Wiesel voit une dernière fois sa mère et sa petite soeur. Il vit l’indicible en compagnie de son père, jusqu’à l’évacuation du camp à travers une marche de la mort.

Le convoi du 24 janvier, de Charlotte Delbo

Le 24 janvier 1943, un train part de Compiègne. Il atteindra Auschwitz-Birkenau après trois jours et trois nuits. Dans les wagons à bestiaux, 230 femmes, des résistantes. Seules 49 d’entre elles reviendront.

Ce livre retrace le destin tragique de chacune de ces 230 déportées de l’unique train de résistants parti à destination d’Auschwitz.

Aucun de nous ne reviendra, de Charlotte Delbo

Charlotte Delbo livre dans ce récit des moments de vie ou plutôt de survie dans l’enfer du camp de concentration où ont été menées les 230 déportées du convoi du 24 janvier 1943. Des impressions. Des ressentis. L’horreur.

La grande misère, de Maisie Renault

Le témoignage bouleversant de Maisie Renault, la soeur du colonel Rémi, déportée avec sa soeur Isabelle à Ravensbrück en août 1944. Sur les 300 femmes que leur convoi a déposées à Ravensbrück, 17 seulement sont revenues.

Retour à Birkenau, de Ginette Kolinka

Témoignage poignant d’une survivante d’Auschwitz-Birkenau, Bergen-Belsen et Theresienstadt. Ginette Kolinka a commencé à parler de ce qu’elle a vécu au début des années 2000 seulement. Ensuite elle a témoigné dans les écoles notamment, pour sensibiliser les jeunes à l’horreur. Elle était du même convoi que Simone Veil pour Auschwitz.

Sonderkommando dans l’enfer des chambres à gaz, de Shlomo Venezia

Shlomo Venezia est juif. Il a vingt et un ans lorsqu’il est déporté à Auschwitz-Birkenau et affecté aux Sonderkommandos, ces « équipes spéciales » chargées de vider les chambres à gaz et de brûler les corps. Ces équipes sont renouvelées régulièrement. Leurs membres finissent comme toutes les victimes dont ils ont eu à s’occuper.

Shlomo Venezia est un des rares Sonderkommandos rescapés. Il livre son témoignage. Insupportable.

Des voix sous la cendre, Collectif dont Zalmen Gradowski

Les Sonderkommandos (voir livre précédent) n’étaient pas dupes. En tant que témoins aux premières loges de l’indicible, acteurs de l’horreur contre leur gré, ils se doutaient que les exterminateurs supprimeraient toutes les voix capables de rapporter au monde civilisé l’organisation méthodique des meurtres d’hommes, femmes, jeunes filles, vieillards et enfants, avec récupération des matières premières réutilisables, abattoirs structurés où rien n’était laissé au hasard, où brutalité, sadisme et humiliations étaient le quotidien. Pour se faire entendre, pour raconter, pour que le monde sache, ils ont écrit ce qu’ils vivaient et l’ont enterré dans le camp, sous les cendres, à proximité des chambres à gaz.

Cinq manuscrits ont ainsi été retrouvés. Trois d’entre eux sont retranscrits dans ce livre, témoignages de Zalmen Gradowski, Lejb Langfus et Zalmen Lewental.

Ce livre contient aussi les dépositions faites par trois survivants au procès de Cracovie en 1946 : Szlama Dragon, Henryk Tauber et Alter Feinsilber, ainsi que celui de Yakov Gabbay qui date de beaucoup plus tard.

Des témoignages insoutenables.

Il contient également des analyses et un tableau synoptique.

Il est à noter que les Sonderkommandos étaient les seuls prisonniers juifs d’Auschwitz-Birkenau à ne pas souffrir constamment de la faim et qu’ils ont déclenché la seule révolte dans ce camp de la mort, le 7 octobre 1944. Elle a échoué.

Je me suis évadé d’Auschwitz, de Rudolf Vrba

Rudolf Vrba, Juif slovaque, est déporté à Auschwitz en juin 1972. Lui et son ami Fred Wetzler parviennent à s’évader du camp de la mort le 14 avril 1944 (seuls cinq Juifs auraient réussi à s’évader d’Auschwitz). Ils se hâtent vers la Slovaquie pour tenter d’empêcher l’extermination de la communauté juive de Hongrie. Le 25 avril, ils rédigent le rapport Vrba-Wetzler et le remettent aux responsables du Conseil juif slovaque. On sait malheureusement que leurs espoirs et leurs efforts n’auront pas été couronnés de succès : 400 000 Juifs hongrois seront assassinés entre le 15 mai et le 9 juillet 1944.

Ce livre contient le récit effrayant de Rudolf Vrba et de ses deux années à Auschwitz, ainsi que le rapport Vrba-Wetzler.

Je suis le dernier Juif, Treblinka 1942-1943, de Chil Rajchman

Dans le camp d’extermination de Treblinka, entre 750 000 et 1 200 000 Juifs ont été tués entre avril 1942 et août 1943 (les chiffres diffèrent selon les sources). Les témoignages de déportés de Treblinka sont moins nombreux que ceux d’Auschwitz pour la simple raison que moins de 100 déportés ont survécu à Treblinka (57 si le nombre que j’ai relevé est juste !).

Chil Rajman fait partie des rares survivants de la révolté de Treblinka qui a eu lieu le 2 août 1943. Son témoignage est terrible. Il cite peu de noms, peu de dates. Il l’a écrit avant la victoire des Alliés, alors qu’il se cache après son évasion chez un ami en Pologne. Dans le but de transmettre l’inimaginable, l’indicible.

Le pianiste, de Wladyslaw Szpilman

Le 23 septembre 1939, Wladyslaw Szpilman joue du Chopin lors de la dernière émission en direct de la radio polonaise avant l’invasion allemande. Le Nocturne en do dièse mineur. Dans ce livre, il raconte la suite, la survie dans d’effroyables conditions dans le ghetto de Varsovie. La déportation de ses proches. Sa propre fuite. Son errance. Le courage. La volonté. La chance.

Le journal de Rywka Lipszyc

Le journal d’octobre 1943 à avril 1944 de Rywka Lipszyc, une jeune fille juive de 14 ans qui a vécu l’enfer du ghetto de Lodz. Terrible.

Le journal d’une survivante, d’Eva Schloss

Eva Schloss est arrêtée à Amsterdam et déportée à Auschwitz le jour de son quinzième anniversaire. Elle raconte son enfance, l’arrivée des nazis, ses liens avec Anne Frank, l’occupation, la déportation, la survie et aussi l’après-guerre, une deuxième survie puis le témoignage pour ne jamais oublier.

Le journal, d’Anne Frank.

Le célèbre journal qu’Anne Frank a tenu du 14 juin 1942 au 1 août 1944 avant d’être arrêtée et déportée avec sa famille. Après un passage à Auschwitz-Birkenau, elle meurt à Bergen-Belsen début 1945, à 15 ans et demi.

Einsatzgruppen, les commandos de la mort nazis, de Michaël Prazan

Les Einsatzgruppen, littéralement les groupes d’intervention, sont les 3 000 hommes que les nazis ont envoyés à l’Est, à la suite de l’armée allemande, dans le but de commencer l’extermination de masse. Ils ont ainsi tué 1,5 millions de Juifs, souvent avec l’aide de locaux. Des meurtres par balles, lors d’exécutions de masse, mais aussi en expérimentant, dans le but de trouver la méthode la plus rationnelle pour la solution finale. Des horreurs indicibles bien avant les camps de la mort.

Cette enquête de Michaël Prazan sur les Einsatzgruppen fait froid dans le dos. Aussi abominable que les témoignages des survivants de la Shoah. Aussi indispensable. Aussi dure. Prazan a été aussi loin qu’il a pu. Insoutenable.

Des récits que je n’ai pas encore lus :

Une pédiatre à Auschwitz, de Lucie Adelsberger
Révolte à Treblinka, de Samuel Willenberg
Trois ans dans une chambre à gaz d’Auschwitz, de Filip Müller
Moi, Dita Kraus – La bibliothécaire d’Auschwitz, de Dita Kraus.
Rescapé, de Sam Pivnik
Ravensbrück, de Germaine Thillion
La vérité en héritage : la violoncelliste d’Auschwitz, d’Anita Lasker-Wallfisch
Si c’est une femme, de Sarah Helm

ATTENTION : âmes sensibles s’abstenir. Des livres autant utiles que terrifiants quand on voit jusqu’où la folie humaine peut mener.

Parutions récentes

Entre 2020 et aujourd’hui, 27 janvier 2024, j’ai noté la parution de 16 livres supplémentaires dont le titre finit par « d’Auschwitz » et 3 autres dans la même lignée.

Souvent des romans basés sur des faits et des personnages réels.

Je n’en ai lu aucun.

Le devoir de mémoire passe-t-il par des ouvrages de fiction ? Ou les documents et témoignages ne sont-ils pas suffisants et suffisamment explicites pour transmettre et se souvenir ?

Je crois que j’aurais du mal à faire le tri entre le réel et le romancé pour ne pas éprouver une gêne par rapport à ce qu’on attribue aux victimes qui ont inspiré ces histoires et qui ont tellement souffert dans les épouvantables camps de la mort. Du mal surtout, après avoir lu les témoignages, à lire une romance totalement imaginée se déroulant dans un de ces camps où régnaient barbarie, cruauté, bestialité et ignominie et où la faim et la survie étaient les préoccupations principales et permanentes des déportés, de ceux qui n’étaient pas gazés dès leur arrivée.

Un faux-problème ?

La liste de ces parutions récentes

Le tatoueur (inspiré de Lale Eisenberg et Gita Furman), la bibliothécaire (Dita Kraus qui a par ailleurs écrit ses propres mémoires), les soeurs (Cibi, Magda et Livia Meller), la sage-femme, le magicien, la violoniste (Alma Rosé), la fille qui s’échappa (Mala Zimetbaum et Edward Galinski), le nageur (Alfred Nakache), les amants interdits, la conteuse (Irène Némirovsky), le photographe (Wilhelm Brasse), berceuse (Hélène Hannemann), le sourire (Lisette Moru), les couturières, les médecins, les anges d’Auschwitz. Et aussi L’horloger et La libraire de Dachau et Le voyage de Cilka (Cilka Klein).

Ne jamais oublier. Ne jamais reproduire.

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J.-H. Rosny aîné – Romans préhistoriques

(Romans préhistoriques / 1887-1929)

Ce merveilleux ROMANS PRÉHISTORIQUES de J.-H. Rosny aîné, publié chez Robert Laffont dans sa collection Bouquins, invite à voyager dans le temps.

Loin.

Très loin.

Jusque dans la préhistoire.

Cette anthologie d’un des précurseurs à la fois de la science-fiction et du roman préhistorique regroupe cinq romans préhistoriques (Vamireh, Eyrimah, le célèbre La guerre du feu, Le félin géant, Helgvor du fleuve Bleu), deux nouvelles préhistoriques (Elem d’Asie qui est une version écourtée de Vamireh, Nomaï) et trois nouvelles à classer du côté de l’imaginaire (Les Xipéhuz, La Grande Énigme, Les Hommes sangliers).

Évasion garantie.

L’auteur et son œuvre

J.-H. Rosny aîné, pseudonyme de Joseph Henri Honoré Boex, est né le 17 février 1856 à Bruxelles et mort le 15 février 1940 à Paris. Cet écrivain franco-belge (il aura la double nationalité à partir de 1930) est un acteur majeur de la littérature moderne.

Il est l’auteur avec son frère (Séraphin Justin François Boex, 21 juillet 1859 – 15 juin 1948, J.-H. Rosny jeune) du premier roman préhistorique, Vamireh (1891).

Il a également poussé plus loin le concept d’anticipation de Jules Verne, notamment, en publiant un des premiers textes de science-fiction en 1887, la nouvelle Les Xipéhuz.

Les deux frères Rosny font partie de l’Académie Goncourt dès sa création en 1900 selon la volonté testamentaire d’Edmond de Goncourt. Quatrième couvert pour l’aîné. Cinquième couvert pour le jeune. J.-H. Rosny aîné en est le président de 1926 jusqu’à sa mort en 1940. J.-H. Rosny jeune lui succède jusqu’à sa propre mort en 1948.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Mircea Cartarescu – Solénoïde
Michel Bussi – Nymphéas noirs

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Vicki Myron – Dewey

(Histoire vraie d’un chat / 2008 / Dewey: The small-town library-cat who touched the world)

Une petite douceur. Un livre que j’affectionne beaucoup. Un récit qui m’a ému.

L’histoire d’un chat.

Dewey.

Le chat de la bibliothèque de Spencer, Iowa, USA.

Une histoire vraie. D’autant plus touchante.

J’invite les amoureux des chats et des belles histoires à faire la connaissance de Dewey. Ils ne seront pas déçus.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

Une autre histoire de chats
Anny Duperey – Les chats de hasard

D’autres lectures
Markus Zusak – La voleuse de livres
Tracy Chevalier – La jeune fille à la perle

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Nathalie Michau – Meurtre à Dancé

(Policier / 2015)

La célèbre romancière Édith Delafond fuit la capitale pour un havre de paix à la campagne. Mais contre toute attente, la vie au Perche n’est pas de tout repos. Son nouveau domaine a été le théâtre de tragédies qui n’ont pas encore dévoilé leurs secrets. Saura-t-elle percer les mystères d’un décès accidentel et d’une disparition non élucidée qui datent d’une vingtaine d’années ? Lorsqu’elle et sa jeune collaboratrice Emma Latour sont victimes de menaces anonymes, elles comprennent qu’elles progressent vers la vérité et que leurs questions commencent à gêner. Leur obstination et leur perspicacité finiront-elles par payer ?

Commentaire

La première enquête d’Emma Latour.

Un agréable policier / cosy mystery écrit par Nathalie Michau. Lu en une journée, presque d’une traite. Une belle écriture, une ambiance sympathique, une enquête qui s’assemble et se résout comme un puzzle, du suspense, des rebondissements, des personnages attachants : un bon moment de lecture.

Les nostalgiques de Miss Marple et les fans de cosy mystery apprécieront, les autres aussi !

L’auteure et son œuvre

Nathalie Michau a écrit trois romans à suspense avant de débuter la série des enquêtes d’Emma Latour qui comporte à ce jour deux autres tomes outre Meurtre à Dancé : Une Rue si Tranquille et Intrigues sur la Côte d’Azur.

Par ailleurs, Nathalie Michau a également écrit deux recueils de nouvelles historiques et des albums pour enfants (Petite Lapinette…) illustrés par Isabelle Vallet.

Mon Nathalie Michau ++

Je n’ai lu que Meurtre à Dancé de cette auteure pour le moment. Mais je n’en ai pas fini avec Emma Latour.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Joël Dicker – L’énigme de la chambre 622
Nguyen Phan Que Mai – Pour que chantent les montagnes

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Cécile Candiago – D’où je viens

(Roman / 2023)

Athénaïs Martel de l’Orme reçoit un courrier d’un notaire. Un inconnu lui lègue une jolie somme. Le début d’une remise en cause inattendue pour cette avocate qui pensait enfin maîtriser le cours de son existence. Elle n’est pas au bout de ses surprises.

Commentaire

La construction très habile de ce roman permet au lecteur de lever petit à petit les pans de la vie de Tina, la protagoniste, et de l’accompagner, au même titre que ses meilleures amies, dans la découverte de surprenants secrets de famille. Des certitudes sont remises en cause. Les véritables visages de proches mis à nu. De fil en aiguille, Tina comprendra que ce cheminement vers la vérité la concerne elle aussi. Peut-être elle surtout.

La jolie plume de Cécile Candiago m’a totalement embarqué. L’auteure emmène le lecteur dans la tête de ses personnages avec une facilité déconcertante et sans forcer les traits. L’intrigue dévoile indices et rebondissements avec une précision chirurgicale et à un rythme savamment étudié, de manière à maintenir le lecteur en haleine. Le suspense tranquille impose de tourner les pages.

Cécile Candago maîtrise son sujet. On vit avec Tina. On ressent ce qu’elle ressent, vis-à-vis de son père, de sa mère, de ses proches. On est bouleversé quand elle est bouleversée. On tombe des nues quand elle tombe des nues. On est Tina. Et c’est tellement bien écrit, qu’on est aussi chacun des personnages. On vit le présent, le passé, la famille, les amitiés, les mauvaises rencontres, la quête des racines. On chute et on se relève. On doute et on essaye de se rassurer.

Une histoire simple et complexe à la fois. Une histoire qui aurait pu être la nôtre. Qui sommes-nous ? Où est notre place ?

Un livre fluide, prenant, captivant.

Il y a de la lumière au bout du tunnel.

Un beau roman.

Extrait

Ensemble, on est toujours plus fortes.

L’auteure et son œuvre

Cécile Candiago écrit un peu depuis toujours, et beaucoup depuis 2021. D’où je viens est son premier roman. Elle a publié son deuxième roman, Déraper, en 2024.

Mon Cécile Candiago++

J’ai bien entendu lu Déraper.

Déraper

(Roman / 2024)

Deuxième roman brillant de Cécile Candiago. Comme dans son excellent D’où je viens, l’auteure s’appuie sur une construction millimétrée pour distiller les informations qui viendront assembler le puzzle au fil des pages. Tout s’emboîte à la perfection. L’enquête, menée par on ne sait qui au début du livre, et les points de vue des différents protagonistes dévoilent ce qu’il faut, quand il le faut. Apprendrons-nous en 2024 ce qui s’est vraiment passé sur cette départementale en 2004, entraînant la mort d’Aumaric Brisbois ?

Cécile Candiago nous offre une remarquable panoplie de personnages principaux et secondaires, travaillés en profondeur, intéressants parce qu’imparfaits. Elle nous livre leurs faiblesses et leurs espoirs, leurs fragilités et leurs drames, leurs ressentis, leurs réflexions, leurs interrogations, leurs choix. L’ensemble sonne extrêmement juste.

La petite ville, avec ses institutions, peut être vue comme un personnage à part entière. Ce décor bien planté, bien décrit, vivant, fluctuant, ajoute du piment à l’histoire.

Déraper est riche en rebondissements, en révélations, en surprises. La tension est omniprésente.

Quand Cécile Candiago écrit un livre, ce n’est pas pour partager une histoire à l’eau de rose avec ses lecteurs. Comme pour « D’où je viens », elle défend des thématiques fortes et engagées dans ce deuxième roman. Elle est aussi à l’aise pour aborder l’intime, qui relève de la famille, que des sujets sociétaux, qui secouent les certitudes et les individus. Elle n’hésite pas à dénoncer les abus et le manque d’humanité de certains qui profitent de leur position pour écraser ceux qui se trouvent plus bas sur l’échelle sociale.

Finalement, que savons-nous réellement les uns des autres ?

Ceux qui ont adoré D’où je viens vont adorer Déraper. J’invite ceux qui ne connaissent encore ni l’un ni l’autre à découvrir au plus vite les romans de cette auteure talentueuse. Personnellement, je suis conquis !

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Vicki Myron – Dewey
Paula Hawkins – La fille du train

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Laure Gombault – Vis-à-vis

(Roman / 2023)

Il est terrorisé à l’idée de sortir de chez lui. Ancien soldat, ancien critique d’art, il s’est coupé du monde et vit seul dans son appartement, avec ses hantises, avec son mal.

Elle a peur. Elle se cache. Seule sa soeur sait qu’elle habite dans ce dernier étage. Elle est traumatisée par son passé et par ce qui pourrait lui arriver si on la retrouvait.

Il la voit, dans cet immeuble parisien en face du sien. Il l’épie, l’espère. Elle découvre son petit manège, s’interroge.

Les deux aiment les livres.

Commentaire

Un roman court à la construction originale, avec des chapitres alternés entre elle et lui, chacun étant narrateur à son tour, ce qui permet de décrire avec tendresse et précision les angoisses et les sentiments de l’un et de l’autre.

Dans ce Vis-à-vis, Laure Gombault interroge sur notre capacité à surpasser nos peurs, sur le combat incessant entre ce que nous sommes et ce que la société souhaiterait que nous soyons, peu importe nos aspirations personnelles. Elle interroge aussi sur la force tirée des livres. Sur sa limite, aussi. Sur la force tirée des sentiments, de l’autre. Sur la culpabilité. Sur la capacité à rebondir après le pire des drames.

Un très beau texte.

L’auteure et son œuvre

Laure Gombault travaille comme coordinatrice culturelle pour un réseau de bibliothèques en Normandie. Elle a publié plusieurs romans et recueils de nouvelles avant Vis-à-vis. Notamment son premier roman Un verre avec toi, et aussi Louise sous emprise, L’homme du train, Les interdites, Le ventre de Vénus et Les Sans-gloire.

En 2023, sa nouvelle Les oubliés est publiée dans le recueil Écrire contre la haine.

Mon Laure Gombault ++

J’ai découvert la magnifique plume de Laure Gombault dans le recueil de nouvelles Écrire contre la haine. Ce Vis-à-vis est écrit avec la même sensibilité et la même délicatesse que la nouvelle Les oubliées qui a été un coup de coeur pour moi.

J’ai enchaîné avec plaisir avec Les sans-gloire et Nelly.

Les sans-gloire

Trois femmes racontent leur quotidien durant la Grande Guerre. Leurs maris sont au front tandis que Jeanne, Lucienne et Fernande sont au dispensaire, à la ferme ou à l’usine. Entre amours épistolaires, désespoir et vie de famille, elles permettent à la France de nourrir son peuple et ses soldats, mais aussi de fournir les munitions nécessaires à la poursuite des combats. Trois femmes qui s’émancipent dans un pays qui compte pleinement sur elles et leurs efforts, sans pour autant réellement les considérer. (quatrième)

Quel plaisir de retrouver la plume délicate de Laure Gombault !

Dans Les sans-gloire, elle s’attaque à un sujet délicat et essentiel : le rôle des femmes à l’arrière, lorsque leurs hommes sont partis combattre pour le drapeau. Leur rôle, mais aussi leurs angoisses, leur ressenti, les nouvelles responsabilités qui pèsent sur leurs épaules, leur courage pour venir à bout d’épreuves auxquelles elles n’étaient pas préparées et qui exigent parfois de travailler pour deux voire davantage, leurs sentiments, leur intelligence pas toujours reconnue du côté des mâles dominants, leurs sacrifices, leur force.

Trois femmes, trois histoires. Celle qui soigne ses semblables, celle qui cultive la terre et celle qui s’échine à la production d’armes de guerre.

Trois femmes qui participent au conflit à leur manière.

Trois femmes qui ont des rêves, des peurs, des envies et des besoins.

Laure Gombault nous plonge avec beaucoup de justesse dans le contexte historique de la Grande Guerre. Elle livre ces trois destins inattendus avec sensibilité et sensualité. Elle nous présente les pensées intimes de ces femmes et aussi le cheminement psychologique qui les amènera à prendre des décisions parfois radicales.

Trois longues nouvelles. Trois beaux portraits. Trois récits poignants.

Nelly

Couverture de l'hagiographie Nelly de Laure Gombault

Qui peut se vanter de compter une sainte dans sa famille ? Laure Gombault assurément. Nelly, ou mère Marie de Béthanie, est la tante de l’auteure qui lui rend un très bel hommage dans cette hagiographie délicate. Laure Gombault en profite pour rappeler le génocide arménien du début du 20e siècle. Un récit sensible et touchant.

Bravo Laure Gombault pour ce sacré défi !

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Amandine Bazin-Jama – Les médisantes
Richard Matheson – Le jeune homme, la mort et le temps

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Léna Lucily – Notre-Dame des Ombres

(Urban fantasy / 2021)

Apolline Abgrall a grandi dans un monastère lugubre. Elle est devenue une redoutable chasseuse de vampires pour l’Ordre de Notre-Dame des Ombres. Sa centième canine rapportée à la Mère Supérieure sera synonyme de liberté. La délivrance approche mais de nouveaux obstacles semblent se dresser sur sa route. D’anciennes connaissances refont surface. Ses certitudes se lézardent. Qui croire ? Que croire ? Qui sont les véritables ennemis ? Et sur qui compter ?

Commentaire

Léna Lucily a frappé fort avec ce premier volet d’une duologie, Les Canines Libres, dont le deuxième tome est à paraître (j’ai hâte !). Elle immerge le lecteur dans un récit étourdissant qui le tient en haleine jusqu’aux dernières pages. Les intrigues sont dénouées petit à petit, les questions trouvent leurs réponses. Les descriptions sont magnifiques, les personnages fouillés, l’ambiance à la fois pesante et poétique, le scénario millimétré, la construction très habile. Au-delà de la lutte impitoyable entre les protagonistes de ce roman, émerge un formidable message d’espoir. Et si en réalité Les Canines Libres étaient avant tout une ode à la tolérance et une mise en garde contre toute forme de lavage de cerveau ?

La réédition de ce tome 1, Notre-Dame des Ombres, offre au lecteur une magnifique couverture qui le plonge admirablement dans l’histoire.

Les fans de belles plumes, d’ambiances sombres, de jolis personnages, de frissons et d’émotion, d’urban fantasy, de VAMPIRES, apprécieront ! Les lecteurs éclectiques ou curieux aussi.

L’auteure et son œuvre

Léna Lucily est née en Bretagne en 1991. Cette auteure aux talents multiples a déjà une quinzaine de romans à son actif, dont 10 tomes de la saga Sorceraid (urban fantasy), la Trilogie des Oghams (heroic fantasy), Une moto, un sac croco et le type d’Hardelot (romance feel good) et ce premier volet des Canines Libres, Notre-Dame des Ombres. Riche de son expérience, elle propose également un service d’aide à la publication.

Pour tout savoir sur Léna Lucily : https://lenalucily.com/

Mon Léna Lucily ++

J’ai dévoré et apprécié les 10 tomes de Sorceraid (l’intégrale est disponible en 2 volumes, j’y reviendrai en complétant cet article) et aussi la romance Une moto, un sac croco et le type d’Hardelot. J’ai hâte de découvrir la Trilogie des Oghams et le deuxième tome des Canines Libres.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Hervé Le Tellier – L’anomalie
John Boyne – Les fureurs invisibles du coeur

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Timothé Le Boucher – Ces jours qui disparaissent

(Roman graphique / 2017)

Lubin est un artiste d’une vingtaine d’années qui se produit en tant qu’équilibriste dans une troupe de joyeux lurons.

Un matin, il se réveille sans aucun souvenir de la veille. Il a perdu une journée complète de vie. Il se rend compte que cette journée a cependant été vécue. Mais par qui ? Un autre Lubin aurait pris sa place, un Lubin au caractère diamétralement opposé ? Le phénomène se répète, paraît s’intensifier. Qui est cet autre ? Les deux Lubin ont-ils intérêt à communiquer entre eux pour comprendre ce qui se passe et si possible pour enrayer cette étrange perte de jours ? Mais perte pour qui, au final ? Et si l’explication était très terre à terre, s’il était en train de devenir fou, tout simplement ?

Commentaire

Roman graphique ? Une grosse BD !

192 pages ici aux dessins précis et épurés (ligne claire) et à l’histoire captivante et bouleversante. Que demander de plus ?

Timothé Le Boucher signe un coup de maître avec ce prenant Les jours qui disparaissent qui interroge sur le moi, sur ce que nous sommes vraiment, sur le temps qui passe, sur nos aspirations et ce que nous en faisons, sur la vie.

Le suspense et l’émotion sont présents tout au long de la lecture, jusqu’à la fin très réussie également.

Un roman graphique fantastique dont on se souvient longtemps après l’avoir refermé.

Une expérience singulière que je conseille vivement.

L’auteur et son œuvre

Timothé Le Boucher est né le 25 octobre 1988. Cet auteur de bandes dessinées a déjà six romans graphiques à son actif :

Skins Party (2011)
Vivre dessous (2011)
Les vestiaires (2014)
Ces jours qui disparaissent (2017)
Le patient (2019)
47 cordes – Première partie (2021)

Mon Timothée Le Boucher ++

J’ai également lu et apprécié « Le patient ». J’ai hâte de découvrir ses autres romans graphiques.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Jean Hegland – Dans la forêt
Pat Conroy – Le Prince des Marées

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Soren Sveistrup – Octobre

(Policier / 2018 / Kastanjemanden)

Couverture du roman Octobre de Soren Sveistrup

Début octobre, une femme est tuée et mutilée dans la banlieue de Copenhague. L’inspectrice Naia Thulin enquête, secondée de Mark Hess, fraîchement débarqué d’Europol. Il s’avère très vite qu’il ne s’agit pas d’un crime isolé. L’enquête se complique encore lorsque la ministre des Affaires Sociales s’y trouve mêlée. Quels secrets cachent les mystérieux bonhommes fabriqués avec des marrons et des allumettes, signature du tueur ?

Commentaire

Du suspense, des rebondissements, du rythme, des personnages travaillés, des meurtres, du sang. Un roman policier qui ne révolutionne pas le genre mais qui est terriblement efficace. Construit de manière classique, il devient très vite addictif et tient en haleine jusqu’au bout.

Un excellent polar nordique que je ne peux que conseiller aux amateurs de thrillers sombres !

Octobre a été adapté en mini-série télévisée de six épisodes au Danemark en 2021.

L’auteur et son œuvre

Soren Sveistrup est né le 7 janvier 1968 à Kastrup (Danemark). Il est scénariste avant d’être écrivain. Il est notamment le créateur et le scénariste de la série policière The Killing qui met en scène l’incroyable Sara Lund. Une série à voir absolument si vous êtes fan de série noire nordique.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Lisa Gardner – Série « DD Warren »
Djaïli Amadou Amal – Les impatientes

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Anne Berest – La carte postale

(Roman / 2021)

Couverture du roman La carte postale d'Anne Berest

La carte postale a été déposée dans la boîte aux lettres familiale par une froide journée hivernale de 2003. Elle ne comporte que quatre prénoms. Ephraïm, Emma, Noémie, Jacques. Les grands-parents, la tante et l’oncle de l’auteure, déportés et morts à Auschwitz. Elle est mise de côté pendant dix ans, puis Anne Berest la ressort de l’oubli et entreprend de découvrir l’identité de son expéditeur. Avec l’aide de sa mère, elle plonge dans l’histoire familiale pour résoudre le mystère. Son enquête durera quatre ans.

Commentaire

En suivant les traces des Rabinovitch, Anne Berest retrace le parcours dramatique de ses ancêtres, de la Russie en Palestine en passant par la Lettonie, et enfin de leur arrivée en France, à la recherche d’un endroit où ils se sentiraient en sécurité. L’histoire finit hélas à Auschwitz pour une grande partie de la famille.

Anne Berest parvient à insuffler beaucoup d’émotion dans son enquête qu’elle mène comme un roman policier (elle fait notamment appel à un criminologue expert en graphologie). Elle mélange habilement les genres, entre roman historique, saga familiale, thriller pour retrouver le fameux auteur de la carte postale et quête identitaire autour de la judaïté.

La carte postale est un livre poignant qu’on dévore et qu’on n’oublie pas de sitôt.

Extraits

– Maman… il y a bien un moment où on ne pourra plus dire « on ne savait pas »…
– L’indifférence concerne tout le monde. Envers qui, aujourd’hui, es-tu indifférente ? Pose-toi la question. Quelles victimes, qui vivent sous des tentes, sous des ponts d’autoroute, ou parquées loin des villes, sont tes invisibles ? (p.114)

 – Tu sais, on peut définir le hasard sous trois angles. Soit il sert à définir des événements merveilleux, soit des événements aléatoires, soit des événements accidentels. (p.118)

 Chaque semaine, M. Brians, le maire des Forges, doit envoyer une liste à la préfecture de l’Eure. Une liste qui s’intitule : « Juifs existants à ce jour sur la commune ».
Ce jour-là, monsieur le maire écrit, en s’appliquant de son écriture ronde et joliment calligraphiée, avec la satisfaction du travail bien fait :
« Néant. » (p.224)

 Mes parents m’avaient inculqué les valeurs d’égalité entre les êtres, ils avaient vraiment cru en l’avènement d’une utopie, ils nous avaient façonnées mes sœurs et moi pour devenir des femmes intellectuellement libres, dans une société où les lumières de la Culture effaceraient, par leur intelligible clarté, toute forme d’obscurantisme religieux. Ils n’ont pas tout réussi, loin de là. Mais ils ont essayé. Ils ont vraiment essayé. Et je les admire pour cela. (p.276)

 J’ai pensé à Noémie, aux romans qui étaient en elle et qui ne seraient jamais écrits. Puis j’ai pensé à tous les livres qui étaient morts, avec leurs auteurs, dans les chambres à gaz. (p.321)

 « Il ne faut pas que je les oublie, sinon il n’y aura plus personne pour se souvenir qu’ils ont existé. »

 Le véritable ami n’est pas celui qui sèche tes larmes. C’est celui qui n’en fait pas couler. (p.400)

 Déborah, je ne sais pas ce que veut dire « être vraiment juif » ou « ne l’être pas vraiment ». Je peux simplement t’apprendre que je suis une enfant de survivant. (p.543)

L’auteure et son œuvre

Anne Berest est née le 15 septembre 1979 à Paris. Elle est romancière et scénariste. Sa soeur Claire est également écrivaine. Ensemble, elles ont écrit une biographie, Gabriële, dont l’héroïne est leur arrière-grand-mère Gabrièle Buffet-Picabia.

Mon Anne Berest ++

Je n’ai rien lu d’autre de cette auteure.

Thème : Racines et mémoire

L’art de perdre d’Alice Zeniter et La carte postale d’Anne Berest racontent des histoires familiales. On pourrait être tenté de penser que c’est là leur unique point commun, en se référant à la famille de harkis présentée dans le premier roman et à la famille juive du second. Il n’en est rien.

Ces deux livres insistent sur les mêmes valeurs : l’importance de la famille et de la connaissance de ses racines, pour comprendre d’où l’on vient et permettre ainsi de mieux affronter présent et avenir. Dans les deux cas, des secrets de famille sont tus ou perdus. La jeune génération doit s’employer pour lever des zones d’ombre, là où la transmission naturelle a partiellement échoué. Ce travail de mémoire, de l’histoire de la famille au sein de la grande Histoire, permet aux descendants de répondre à leurs questionnements et à tout le monde de ne pas oublier les horreurs commises par le passé, pour éviter de les renouveler.

Lorsqu’une histoire familiale floue et obscure est un poids, son décryptage peut être une libération et un passeport pour la sérénité.

Les deux livres sont instructifs au niveau de l’Histoire de ces deux peuples, victimes de drames terribles, de drames différents.

Dans les deux romans, les auteures montrent également l’importance des décisions prises par les individus, la part de hasard dans ces décisions et les conséquences parfois lourdes qui en découlent.

Les deux auteures présentent la traditionnelle panoplie de personnages qu’on rencontre dans l’Histoire : des vrais gentils, des vrais méchants et des personnes qui tentent de survivre au mieux pour eux et leurs enfants, avec leurs qualités et leurs défauts.

Deux grands romans.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Vassili Peskov – Ermites dans la taïga
Véronique Bouyenval – Susie

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