Joyce Maynard – Où vivaient les gens heureux ♥

(Roman / 2021 / Count the ways)

Couverture du roman Où vivaient les gens heureux de Joyce Maynard

Attention, chef d’œuvre !

Pourquoi un livre parmi tous ceux que nous lisons parvient-il à nous marquer à jamais alors que nous en oublions tant d’autres qui nous ont pourtant également apporté du plaisir ? Grâce à la qualité de la plume de l’auteur ? À cause de ses personnages, héroïques, fragiles, inoubliables ? de la profondeur et des détails de l’histoire ? de l’émotion qu’il procure ? de sa capacité à toucher notre sensibilité ? Pourquoi chercher une explication ? Profitons de ces moments de bonheur intenses, tout simplement. À chacun ses coups de cœur, ses trésors personnels. Certains sont partagés et nous sommes alors heureux d’allumer cette étincelle magique dans un autre regard, signifiant que cet autre a joui à son tour de l’euphorie de la découverte du texte précieux.

J’ai adoré ce Où vivaient les gens heureux, de Joyce Maynard. Ce livre m’a réjoui, bouleversé, fait réfléchir. Il m’a tétanisé. Il m’a marqué.

Quand je lis, je m’identifie complètement aux personnages. Je vis leur vie, je ressens ce qu’ils ressentent, je partage leurs joies et je souffre avec eux.

J’ai traîné mon début de lecture, exprès, parce que Joyce Maynard m’a fait vivre des moments merveilleux dans cette famille où je me sentais chez moi, bien, heureux. Je n’avais pas envie que ça s’arrête. J’ai dégusté.

Mais Joyce Maynard ne nous a pas servi une petite maison dans la prairie revisitée à l’eau de rose. Oh non.

Elle a placé son histoire dans la vie réelle. Avec ses drames, ses personnages imparfaits, ses problèmes de communication, ses décisions aux conséquences positives ou désastreuses. La vraie vie. Terrible. Et là, j’ai encore dégusté, submergé par un sentiment immense d’amertume et d’injustice. J’ai accéléré ma lecture, pour savoir s’il y avait de la lumière au bout du tunnel, au bout du sacrifice d’une culpabilité endossée.

Je suis sorti retourné de ce roman d’une puissance et d’une richesse rares. Avec l’implacable leçon du jour : on ne peut pas protéger ceux qu’on aime contre tout ce qui pourrait leur arriver. Un grand moment de lecture. Je me souviendrai d’Eleanor.

Extraits

Une mère ne pouvait pas plus protéger ses enfants du chagrin et de la tristesse qu’elle ne pouvait empêcher le soleil de se coucher ou de se lever le lendemain. (p.558)

 Eleanor avait appris au fil des années que les pires événements, ceux qui faisaient vraiment mal, n’étaient presque jamais ceux qu’on craignait (p.584)

 Finalement, on survit à beaucoup de choses. On en est transformé. Mais on survit. (p.584)

L’auteure et son œuvre

Joyce Maynard est née le 5 novembre 1953 à Durham au New Hampshire. Cette auteure américaine a écrit de nombreux romans et essais, dont Prête à tout, Long week-end, De si bons amis, Un jour tu raconteras cette histoire, Où vivaient les gens heureux, L’hôtel des oiseaux.

Mon Joyce Maynard ++

Je n’ai lu que Où vivaient les gens heureux de cette auteure pour le moment.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Guy de Maupassant – Romans
Mircea Cartarescu – Solénoïde

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Éloïse Riera – D’un papillon à une étoile

(Roman / 2024)

Couverture du roman D'un papillon à une étoile d'Eloïse Riera

D’un papillon à une étoile, le premier roman d’Éloïse Riera, est une histoire de voyages.

Un voyage vers les étoiles, sans la distance, sans les années-lumière, sans Kourou ni Cap Canaveral. Un voyage en émotion, avec la plume délicate de l’auteure. Un voyage à la découverte de l’Espagne, rêve d’un père à qui on a annoncé qu’il allait mourir sous peu. Un voyage de reconstruction d’une famille, organisé par une fille du père, qui a envie de recoller les morceaux tant qu’il en est encore temps. Un voyage de révélations, faites les uns aux autres, découvertes en chacun, parce qu’un voyage intérieur aussi pour chaque voyageur. Un voyage vers l’espoir parce que si tout voyage a une fin qui arrive trop tôt, programmée ou tragique, chaque voyage laisse des souvenirs impérissables. Un voyage qui nourrit l’âme. Un voyage pour fêter la famille et la vie.

D’un papillon à une étoile est puissant et poétique, intense et éthéré. On sent que pour écrire ce roman presque intime, Éloïse Riera a puisé de la force et de la sérénité dans une étoile qui compte particulièrement pour elle et qui brille plus que jamais de fierté pour sa fille.

Je ne peux que vous conseiller d’entreprendre ce voyage. Et également de profiter de vos proches, le temps file à une vitesse vertigineuse.

Merci Éloïse Riera pour ce voyage.

L’auteure et son œuvre

D’un papillon à une étoile est le premier roman d’Eloïse Riera.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Luca Di Fulvio – Le gang des rêves
Hervé Le Tellier – L’anomalie

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Naomi Spenle – Un petit beurre

(Roman / 2024)

Couverture du roman Le petit beurre de Naomi Spenle

Incursion dans le feel-good, qui n’est pas une de mes destinations de prédilection. Je suis ravi d’avoir entrepris ce voyage et je vous invite à déguster comme moi ce petit gâteau régressif, délicieux et émouvant comme un souvenir d’enfance.

Tout commence par un lapin au restaurant. Mais pas dans l’assiette. Paul subit celui qu’on lui pose. Il n’est pas au bout de ses peines.

Naomi Spenle nous livre avec Un petit beurre un premier roman très réussi. J’ai frémi, haussé les sourcils, souri, soupiré, grimacé, soufflé au fil des surprises et des rebondissements. Les personnages sont attendrissants et imparfaits, les questionnements nombreux et pertinents, les situations réalistes. Loin du chamallow rose sucré, Un petit beurre tient davantage du trompe-l’œil succulent et consistant qu’on déguste avec gourmandise et appétit et dont on se souvient longtemps. La pâtisserie y joue son rôle apaisant et réconfortant. Les drames y côtoient les joies comme dans la vraie vie. Les déceptions et les espoirs s’y invitent à tour de rôle. Le tout dans la très belle Alsace.

Un petit beurre n’est pas un feel-good moralisateur. Il ne dégouline pas de beaux sentiments, n’offre pas la panoplie complète (adaptée à toutes les tailles et tous les âges) de solutions toutes faites pour faire face au méchant monde qui nous entoure.

Un petit beurre est une histoire touchante qui nous montre l’importance de nos choix, de nos décisions et de notre volonté à surmonter les épreuves, la puissance des sentiments, de la famille et des amis, et aussi le temps qui passe et qui fait son œuvre. Et que ça n’arrive pas qu’aux autres, les bons et les moins bons aspects de la vie.

Merci Naomi.

Où est le paquet ? Je reprendrais bien un petit beurre.

L’auteure et son œuvre

Naomi Spenle, une Normande passionnée par les livres et les mystères de l’univers, vit en Alsace. Un petit beurre est son premier roman.

Un petit beurre est son premier roman publié.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Jorn Riel – Le jour avant le lendemain
Frédéric Lenoir – L’oracle della Luna

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Marie Villequier – Et nos routes toujours se croisent

(Roman / 2024)

Couverture du roman Et nos routes toujours se croisent de Marie Villequier

Notre société a la manie presque obsessionnelle de classer les romans dans des cases. Les romances, les polars, la fantasy, la littérature blanche, la science-fiction, les thrillers, le feel-good, les romans historiques, parmi les plus connues. Pratique pour les lecteurs de s’y retrouver, de rester confortablement dans leur zone de confort. Pratique pour les auteurs de pouvoir se raccrocher à des codes du genre et ainsi écrire des histoires sur des schémas déjà éprouvés. Pratique pour les éditeurs pour vendre, cibler les lecteurs, proposer jusqu’à plus soif ce qui est attendu, ce qui se vend, ce qui est à la mode.

Tous les auteurs ne jouent pas le jeu des cases. Heureusement.

Et nos routes toujours se croisent

Marie Villequier frappe fort avec son premier roman. Très fort. Elle a déjà tout d’une grande.

Marie Villequier nous prend par la main et nous emmène à l’hôpital. Mais pas n’importe où à l’hôpital. Elle nous lâche dans le Service d’immuno-hémato-oncologie pédiatrique. Là où sont accueillis, diagnostiqués, soignés, accompagnés les enfants souffrant d’un cancer, d’une maladie du sang ou peut-être d’une autre cochonnerie apparentée que les non-spécialistes du domaine ne souhaitent surtout jamais connaître.

Marie Villequier s’y connaît. Elle a travaillé dans ce milieu particulier et nous fait profiter de son expérience.

Je me suis pris deux claques.

La claque sur la forme. J’ai cru lire le roman d’une auteure qui a de la bouteille. Le style est précis, incisif, parfait. Marie Villequier a eu l’excellente idée d’utiliser le présent. Elle ne nous raconte pas une histoire autour d’un feu de camp, elle place le lecteur en situation dans le service, ici et maintenant et sans intermédiaire. Le lecteur s’identifie à chacun des personnages, bénéficiant de l’empathie et des connaissances de Marie Villequier qui a l’intelligence et la pudeur de s’effacer.

La claque sur le fond ensuite. Marie Villequier maîtrise totalement tous les aspects du problème et est parvenue à me vendre ce sujet tellement difficile, au point que je n’étais pas soulagé de quitter l’hôpital à la fin du livre (contrairement à ce que je pensais en commençant la lecture), mais que je suis reparti sur la pointe des pieds, un peu sonné, riche d’un nouveau savoir, avec l’impression d’avoir vécu au milieu de gens formidables.

L’expérience et l’empathie de Marie Villequier se ressentent dans la construction de l’histoire, dans les descriptions du fonctionnement de l’hôpital, dans les personnages (enfants, parents, soignants), leur ressenti, leurs peurs, leurs espoirs, dans le fait que ces personnages n’ont pas uniquement l’une des trois étiquettes enfant, parent, soignant, mais sont aussi des humains avec l’ensemble des soucis du quotidien que chacun doit gérer en plus de son étiquette. J’ai souffert avec chacun d’eux, j’ai espéré aussi, et parfois j’ai ri avec eux.

Merci Marie Villequier d’avoir levé le voile sur ce beau drame continu du monde réel.

Et nos routes toujours se croisent est déjà un livre référence dans son domaine.

L’auteure et son œuvre

Née en 1989, Marie Villequier est originaire du Havre et vit en Lorraine. Férue d’écriture et de littérature depuis l’enfance, elle s’est tournée vers des études de médecine. Après plusieurs années en onco-hématologie et soins palliatifs pédiatriques, elle quitte l’hôpital pour s’engager dans le secteur médico-social. Une épreuve tragique dans sa vie personnelle la pousse à reprendre la plume en 2001. Et si nos routes toujours se croisent est son premier roman publié.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Gaëlle Nohant – Légende d’un dormeur éveillé
Guy de Maupassant – Romans

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Ray Bradbury – Le vin de l’été

(Roman / 1957 / Dandelion wine)

Couverture du roman Le vin de l'été de Ray Bradbury

Tout le monde connaît Chroniques martiennes et Fahrenheit 451 de Ray Bradbury. L’œuvre de cet auteur hors-norme ne se limite cependant pas à ces deux classiques de la science-fiction. Il a écrit des romans, des nouvelles, des pièces de théâtre, des scénarios, de la littérature jeunesse, des essais, de la poésie, en explorant différents genres.

Le vin de l’été, en partie autobiographique, est peut-être son roman le plus personnel. Il raconte l’été 1928 vécu en famille par Douglas Spaulding, 12 ans, à Green Town, Illinois.

Green Town est un double de Waukegan où Bradbury a grandi. Douglas est son deuxième prénom et Spaulding le deuxième prénom de son père.

Douglas grandit. Il partage ses réflexions avec son frère Tom, de deux ans son cadet. Il est émerveillé ou épouvanté par ses découvertes successives au fil des événements de l’été.

Le vin de l’été est un assemblage d’histoires courtes, reliées entre elles par des textes de transition, ce qui confère à l’ensemble la préciosité d’un album souvenir d’un temps révolu, aux plaisirs simples, aux goûts sucrés, aux couleurs flamboyantes, à l’ambiance unique.

La plume de Ray Bradbury fait le reste et ajoute magie et poésie aux mots et aux images.

J’ai été emporté par la douce musique de Bradbury. L’enfant qui découvre qu’il vit. Le même qui prend conscience que rien n’est éternel, que tout le monde finit par mourir. Les soirées à discuter sous le porche. Les repas familiaux. Les amis. Les rituels immuables de l’été. Les nouveautés. Le temps qui passe. La nature de la machine à bonheur. Les ombres qui menacent. Les cadeaux de la nature. Les changements irréversibles. L’imagination débordante qui invente mille histoires dans une banale petite ville. La vieillesse. Le temps qui fait son œuvre et emporte des époques entières. Les générations qui se succèdent. L’été qui s’achève. Les souvenirs de chaque journée contenus dans les bouteilles de vin de pissenlit.

Merci Ray Douglas Bradbury pour ce voyage savoureux. Merci Tiffany McDaniel pour ce conseil de lecture.

L’auteur et son œuvre

Ray Bradbury est né le 22 août 1920 à Waukegan (Illinois) et mort le 5 juin 2012 à Los Angeles. Il a écrit des œuvres dans différents genres mais est entré dans la postérité comme un des auteurs d’anticipation les plus célèbres. Ses livres les plus connus ou à connaître sont Fahrenheit 451, Chroniques martiennes, L’homme illustré, La foire des ténèbres, Le vin de l’été, À l’ouest d’octobre, Les pommes d’or du soleil, Le pays d’octobre.

Mon Ray Bradbury ++

J’ai lu de nombreux livres écrits par Ray Bradbury, dont les plus connus. Je les détaillerai peut-être à l’occasion.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Richard Matheson – Le jeune homme, la mort et le temps
Cécile Candiago – D’où je viens

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Sabine Ledoux – Moi, Christiane P.

(Roman / 2022)

Couverture du roman Moi, Christiane P. de Sabine Ledoux

Le jeune Alois n’imaginait pas, le jour de son 6ème anniversaire dans sa Bavière natale, qu’après le conflit de 1790 qui allait démarrer quelques semaines plus tard et les deux guerres mondiales qui allaient détruire des millions de vies ensuite, son nom continuerait à inspirer des terreurs ancestrales au 21e siècle. La peur qu’une main toute-puissante éteigne la lumière pour de bon.

Aujourd’hui. Sabine Ledoux nous invite à suivre le parcours de Minnie, l’héroïne de Moi, Christiane P. (jolie référence à une autre Christiane, perdue dans une autre tranche d’âge sensible). Les lumières dans la tête de Minnie vacillent, fragilisées par l’implacable maladie. Elles sont de plus en plus aux abonnées absentes.

Le génie de Sabine Ledoux réside dans le choix de la narratrice de cette histoire poignante : Minnie elle-même. Le lecteur suit ce qui se passe dans sa tête à la compréhension intermittente, déclinante, qui s’accroche comme elle peut à un quotidien qui lui échappe.

Le talent de Sabine Ledoux réside dans une écriture fluide et précise, dans un savant mélange d’humour et de drame, dans une immersion totale et réussie dans les pensées de la malade.

Le vécu de Sabine Ledoux permet à l’histoire d’être d’une justesse absolue, à la fois dans le déclin progressif des capacités cognitives de Minnie et, tout aussi important, dans les réactions induites. Le comportement des voisins. Les tentatives de la famille de trouver les meilleures solutions. La prise en charge par des maisons plus ou moins spécialisées. Le cruel manque de moyens de ces maisons pour faire face au nombre de cas. Les aberrations des décisionnaires budgétaires loin des réalités du terrain. La défaillance de notre système de santé. La précieuse expérience de Sabine Ledoux met ces dysfonctionnements en lumière, sans jugements intempestifs.

Le lecteur ne peut qu’imaginer le sort des malades qui n’ont pas de famille proche pour défendre leurs droits et leur dignité.

Minnie, c’est peut-être toi, moi, vous. Dans 5, 20, 50 ans.

Un roman témoignage à lire absolument.

Recommandé chaudement d’outre-tombe par Alois Alzheimer lui-même.

L’auteure et son œuvre

Sabine Ledoux a été animatrice en EHPAD avant de se lancer dans l’écriture. Moi, Christiane P. est son troisième livre, après le roman court Je vous tuerai et le conte philosophique Les mémoires d’un chêne. En 2024, elle publie Petite chronique ferroviaire.

Mon Sabine Ledoux ++

Je n’ai pas lu les autres livres de cette auteure pour le moment.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Tracy Chevalier – La jeune fille à la perle
Jean Hegland – Dans la forêt

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Colette Hoornaert – Julie

(Roman / 2020)

Couverture du roman Julie de Colette Hoornaert

En voilà un livre étonnant ! Colette Hoornaert raconte l’histoire de Julie et de sa famille au cours du 19e siècle, dans un village du Nord de la France, proche de la frontière belge.

Le lecteur découvre le monde paysan de l’époque, dur, solidaire, avec ses joies simples et ses drames, se répétant de génération en génération au rythme de la nature et des saisons. D’autres métiers artisanaux sont décrits avec la même passion.

Le style de Colette Hoornaert est à l’image d’un discours d’un paysan de ce temps passé : sobre et précis. Tout y est mais rien ne dépasse. À quoi bon se perdre dans le superflu ? Cette écriture en phrases courtes permet de s’immerger dans l’ambiance du temps et du lieu.

L’auteure met l’accent sur le rôle et le devoir de la femme. Le travail exigeant à la ferme la mise au monde des enfants et leur éducation. Sur leurs combats et leurs espoirs intimes aussi. L’enfance de l’aînée était souvent sacrifiée lorsque celle-ci devait aider la maman à s’occuper de la nombreuse progéniture. Le sort des femmes dépendait du lot qu’elles tiraient : un mari aimable, compréhensif, travailleur, ou au contraire dépensier, colérique, ivrogne, avec toutes les nuances intermédiaires.

Un drame pouvait placer la charge familiale entre les mains d’un des parents.

Au bout des épreuves, des pertes et des dommages collatéraux, la vie triomphe.

Une lecture riche et enrichissante, dense, émouvante et addictive.

Un roman sur la transmission dans l’immuable monde rural, qui permet en même temps de nous transmettre un mode de vie d’un temps révolu. Merci Colette Hoornaert pour cette découverte.

L’auteure et son œuvre

Colette Hoornaert est une auteure originaire du Nord de la France, à la frontière de la Belgique. Sa vie d’adulte débute à Nancy, puis à la trentaine elle quitte la Lorraine pour se fixer en Auvergne, à l’orée des monts du Forez. Elle y vit toujours.

Mon Colette Hoornaert ++

J’ai lu Henri, la suite de Julie.

Henri

(Roman / 2022)

Couverture du roman Henri de Colette Hoornaert

Dans cette suite de Julie, le lecteur retrouve des personnages connus. Pour ne rien divulguer du premier roman, je vais me contenter de vous livrer deux informations. Colette Hoornaert nous fait voyager en Nouvelle-Calédonie et la chronologie nous fait traverser la Grande Guerre.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Florence Tholozan – L’écho de nos jours
Ray Bradbury – Le vin de l’été

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Laure Iniz – Edgar

(Roman / 2023)

Couverture du roman Edgar de Laure Iniz

Edgar a un gros coeur, malgré sa petite taille. Cette curiosité anatomique a pour conséquence qu’il aime fort, très fort.

Commentaire

Ce roman n’a pas besoin de trois pages d’analyses et d’explications. Laure Diniz nous offre avec Edgar une douceur délicate et savoureuse. De l’amour pur présenté de manière épurée. Des personnages touchants. Une histoire qui prend aux tripes, tellement elle est sincère et sans arrière-pensée.

L’exploit de Laure Diniz réside dans cette simplification extrême du récit et dans l’authenticité des sentiments décrits. Rien n’est plus compliqué que de faire simple.

Le risque de ce parti pris de l’auteure était d’écrire une romance mièvre à l’eau de rose. Mais non. Elle a évité cet écueil haut la main, justement en n’en faisant pas trop. Elle m’a embarqué, ému. J’ai été surpris de me laisser prendre ainsi au jeu. Bravo.

Edgar est une réussite.
Un moment suspendu dans notre monde de brutes.
Un roman apaisant.
Une histoire qui fait du bien.

L’auteure et son œuvre

Laure Iniz est une touche-à-tout à l’esprit créatif. Amoureuse de poésie, elle a toujours lu et écrit. Elle a publié son premier roman Et ceux-là sans savoir nous regardent passer en 2022 et Des bleus aux souvenirs en 2024.

Mon Laure Iniz ++

Je n’ai lu que Edgar de cette auteure.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Nina George – La lettre oubliée
Mélissa Da Costa – Tout le bleu du ciel

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Orane Dupont – Les maux contraires

(Roman / 2022)

Couverture du roman Les maux contraires d'Orane Dupont

Erden, 18 ans, vit avec sa famille nomade dans la steppe mongole. Elle rêve de Paris et de New York, même si elle ne sait pas exactement où se situent ces villes.

Max, 21 ans, fils unique d’une famille aisée d’Issy-les-Moulineaux, s’ennuie entre ses études, ses parents que plus rien ne semble réunir et sa copine qu’il connaît depuis toujours. La vie n’a-t-elle qu’un chemin tout tracé à proposer ?

Les deux s’interrogent sur le sens de l’existence.

Commentaire

Les maux contraires est un petit bijou qui brille de plusieurs facettes.

Orane Dupont a d’abord gâté ses lecteurs en les invitant à un formidable voyage en Mongolie. Au fil des pages, le lecteur découvre les traditions des Khalkhas, peuple nomade mongol, leur mode de vie, leurs habitations, leurs mets, leurs boissons, les migrations obligatoires pour trouver de nouveaux pâturages pour leurs animaux, leurs liens avec les chevaux et la nature en général. En fan de musique, j’avais les yeux brillants en m’imprégnant de l’envoûtant et mystérieux khöömii.

Ensuite, Les maux contraires offre au lecteur une jolie romance.

Mais ce roman va plus loin que le dépaysement en Mongolie et la belle histoire sentimentale.

Orane Dupont glisse d’intéressantes pistes de réflexion dans Les maux contraires. Le sens à donner à notre vie. La confrontation entre une existence citadine dans une métropole occidentale et une vie en communion avec la nature. L’impact des changements climatiques sur les peuples vivant en harmonie avec la nature. Une famille de riches qui se délite vs une famille moins aisée qui se serre les coudes. Le racisme ou la peur de l’autre aussi. La force de la musique.

J’ai passé un merveilleux moment de lecture avec ce très beau Les maux contraires, écrit d’une plume fluide, précise et poétique. Ravi de cette découverte !

L’auteure et son œuvre

Orane Dupont est diplômée en psychologie. Après Les maux contraires, elle a publié deux autres romans Et si c’était elle ? et Un platane dans le bitume en 2023.

Mon Orane Dupont ++

Je n’ai encore rien lu d’autre de cette auteure.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Naomi Spenle – Un petit beurre
Joël Dicker – L’énigme de la chambre 622

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Véronique Bouyenval – Susie

(Roman / 2022)

Couverture du roman Susie de Véronique Bouyenval

Cet été-là, Anouk, quarante ans, décide de se ressourcer chez mamie Marguerite à Noyon. Elle ignore qu’un formidable voyage dans le temps l’attend, qui la propulsera dans son enfance mais aussi en pleine deuxième guerre mondiale. Un voyage qui permettra à Marguerite de revivre sa vie et de confier enfin de vieux secrets à celle qu’elle a toujours considéré comme sa petite-fille. Anouk en profitera pour partager ses propres doutes et échecs avec la vieille dame.

Commentaire

Quel beau roman ! Quelle belle histoire !

Véronique Bouyenval nous livre de tendres échanges et une magnifique complicité entre une vieille dame consciente de la proximité de son départ et une quadragénaire un peu perdue dans sa vie personnelle et dont le point d’ancrage est cette mamie qui ne partage pas son sang mais qui l’a pourtant davantage élevée que ses parents.

Des dialogues tout en douceur et en délicatesse qui lèvent petit à petit le voile sur de lourds secrets portés sa vie durant par Marguerite.

Tout le monde connaît les atrocités à grande échelle de la deuxième guerre mondiale : soldats tués ou faits prisonniers, camps de concentration et camps de la mort, villes bombardées, Juifs exterminés, résistants torturés.

Véronique Bouyenval met l’accent avec beaucoup de pudeur et de justesse sur les drames des petites gens. Des drames personnels d’une violence inouïe également. L’exode. L’abandon de ses biens. La faim. Les tentatives désespérées de mise en sécurité des enfants. Les familles disloquées. Les proches morts. Les proches disparus. Les proches dont on n’a plus de nouvelles. Des tragédies plus intimes encore. Des drames inavoués.

À côté de ces horreurs liées à la guerre, et toujours de manière très pudique, Véronique Bouyenval pointe les affres de la vieillesse, la préciosité de l’amitié, le poids des secrets, les difficultés à rencontrer l’âme soeur.

Le tout dans une histoire fluide, parfois drôle et toujours emplie de bienveillance. Merci.

L’auteure et son œuvre

Née de parents franco-italiens, Véronique Bouyenval a vécu dans un milieu modeste du Pas-de-Calais. Aujourd’hui, elle vit en Région Parisienne, dans les Yvelines. Elle a travaillé de nombreuses années dans le monde informatique avant de se tourner vers l’enseignement. Passionnée de lecture, elle s’est enfin lancée dans l’écriture en 2021. Elle a écrit trois romans à ce jour : Jeanne (2021), Susie (2022), Nadia (2023).

Mon Véronique Bouyenval ++

Je n’ai rien lu d’autre de cette auteure pour le moment.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

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Rachel Joyce – La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry
Fred Vargas – Série « Adamsberg »

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