Leonardo Padura – L’homme qui aimait les chiens
(Roman historique / 2009 / El hombre que amaba a los perros)
Quel roman ! Un pavé (806 pages). Un récit dense, instructif et oppressant. Quatre histoires prenantes en une : la vie de l’assassin de Trotski, la guerre civile espagnole, l’exil de Trotski et la vie d’un écrivain raté à Cuba. Leonardo Padura réussit à tenir le lecteur en haleine alors que celui-ci connaît forcément l’issue fatale de l’homme politique soviétique et celle de la guerre en Espagne. Du grand art.
Le point commun entre ces histoires qui s’entrecroisent : l’ombre maléfique d’un Staline sans scrupules, assoiffé de sang et de pouvoir à n’importe quel prix. Le Montagnard caucasien tire les ficelles de ces tragédies à l’échelle mondiale, n’hésitant pas à laisser des champs de ruines derrière lui et à sacrifier des milliers de camarades pour les besoins de la cause et pour asseoir sa suprématie personnelle au sein du Parti. Qu’aurait pensé Vladimir Ilitch de la politique de Staline et de ses purges monstrueuses ? Nous ne le saurons jamais.
L’homme qui aimait les chiens est le résultat d’un travail minutieux de Leonardo Padura qui romance avec un remarquable soin du détail la vie et les pensées de Lev Davidovitch, alias Trotski, après son bannissement, les déboires de sa famille mais aussi la mécanique implacable et le cheminement mental de l’assassin de Trotski qui mèneront Ramon Mercader à commettre l’irréparable. La lente agonie des révolutionnaires espagnols et cubains, à deux époques différentes, complète le tableau.
Trahisons, mensonges d’État, manipulations mentales, faux-semblants, fuites, dénonciations, faux procès scénarisés et vrais massacres au programme. Les gouvernements soviétiques et cubains n’en sortent pas grandis.
L’auteur et son œuvre
Leonardo Padura est né le 9 octobre 1955 à La Havane. Ce journaliste, scénariste et écrivain cubain a écrit une quinzaine de romans, dont une dizaine mettant en scène l’enquêteur Mario Conde. Il a obtenu de nombreux prix littéraires, dont le prix Princesse des Asturies de littérature en 2015.
Mon Leonardo Padura ++
Je n’ai rien lu d’autre de cet auteur pour le moment.
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