BANDE ANNONCE DES « 39 HOMMES EN GALÈRE »
Dernière ligne droite avant la publication de mon troisième livre, « 39 hommes en galère ».
En attendant, voici la BANDE ANNONCE de ce recueil de nouvelles.
Dernière ligne droite avant la publication de mon troisième livre, « 39 hommes en galère ».
En attendant, voici la BANDE ANNONCE de ce recueil de nouvelles.
J’ai le plaisir de vous annoncer que mon troisième livre sera disponible courant mai. L’aventure continue toujours ! En partie grâce à vous qui me soutenez et m’encouragez depuis plus d’un an. Merci à vous. Merci pour vos retours qui font chaud au cœur.
Après mes romans « Ainsi a-t-il été » et « Mieux vaut très tard que jamais », très différents l’un de l’autre, je vais encore changer de registre. Au programme, un recueil de nouvelles : « 39 hommes en galère ».
Les aventures des Flanagan, de Tom Doe et de Joseph Malzer vous ont enthousiasmés. J’espère que les histoires émouvantes, drôles et surprenantes que je vous ai concoctées vous plairont tout autant.
Je vous communiquerai la date de publication de « 39 hommes en galère » dès qu’elle sera effective.
En attendant de vous présenter mes histoires de 2021, je vous souhaite de bonnes lectures.
Un beau roman, une belle histoire en ce mois d’avril : La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry de Rachel Joyce. Une quête surprenante, non dénuée d’humour.
Bonne lecture.
(Roman / 2012 / The unlikely pilgrimage of Harold Fry)
Harold Fry, retraité, vit avec sa femme Maureen dans une petite ville près du littoral sud de l’Angleterre. Le couple ne partage plus grand-chose. Leurs échanges sont mécaniques, dépourvus d’intérêt. Un matin, une lettre adressée à Harold par Queenie Hennessy, une ancienne collègue d’Harold, va bouleverser leur vie. Queenie se meurt d’un cancer dans un hôpital sur le littoral nord du pays. Harold part la rejoindre à pied, sur un coup de tête, persuadé que sa marche aidera son amie à guérir.
Un roman étonnant, d’une force émotionnelle rare. Un de ces romans tristes et beaux, qui font pourtant du bien au moral. À ranger dans une bibliothèque quelque part entre « Changer l’eau des fleurs » de Valérie Perrin, « Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates » de Mary Ann Shaffer et Annie Barows, et « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » de Jonas Jonasson. Des histoires d’individus ordinaires vivant des moments extraordinaires leur prouvant qu’ils sont eux aussi uniques et dignes d’intérêt.
Harold Fry, insignifiant et effacé tout au long de son existence, trouve dans sa quête la mission de sa vie, l’occasion de racheter ses erreurs et errances passées. Sa marche pour Queenie lui donne l’occasion de replonger dans le passé, souvent douloureux. Elle lui offre une forme de rédemption.
Sa femme Maureen, malheureuse et aigrie, suit un cheminement mental équivalent après le départ de son mari.
Harold et Maureen ont toujours eu du mal à exprimer ce qu’ils ressentaient, ce qu’ils ont traversé, ce qu’ils ont raté, dans l’éducation de leur fils David notamment. Ils se sont murés dans une routine dominée par l’indifférence. L’incroyable coup de tête d’Harold va débloquer les souvenirs et des épisodes qu’ils pensaient irrémédiablement enfouis au fond de leur mémoire.
L’écriture de Rachel Joyce est fluide et agréable. La construction du roman suit le voyage d’Harold au fil des étapes et des rencontres, ainsi que les interrogations de Maureen. L’ensemble est saupoudré d’un humour bienvenu qui évite au roman de devenir déprimant.
Une réussite, pour les amateurs du genre.
À noter que ce roman a eu comme premier titre français : « La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry arriva le mardi… ».
Si l’on ne pète pas les plombs une fois dans sa vie, c’est sans espoir. (p.49)
Ce devait être pareil partout en Angleterre. Les gens achetaient du lait, ou bien faisaient le plein d’essence, ou même postaient des lettres. Et ce que les autres ignoraient, c’était à quel point ce qu’ils portaient en eux était lourd. L’effort surhumain qu’il fallait faire parfois pour être normal et participer à la vie ordinaire. La solitude que cela représentait. (p.116)
Si elle était restée avec Harold durant toutes ces années, ce n’était pas à cause de David. Ce n’était même pas parce qu’elle était désolée pour son mari. Elle était restée parce que, même si elle se sentait seule à ses côtés, le monde aurait été encore plus désolé sans lui. (p.148)
Une vie sans amour n’était pas une vie. (p.190)
Désormais, Harold ne pouvait plus croiser un inconnu sans reconnaître que tous étaient pareils et que chacun était unique ; et que c’était cela le dilemme de la condition humaine. (p.203)
Il avait appris que recevoir était tout autant un don que donner, car cela nécessitait à la fois du courage et de l’humilité. (p.256)
Nous sommes bien peu de chose, pensa-t-il, et il éprouva tout le désespoir de cette constatation. (p.339)
Rachel Joyce est née à Londres en 1962. Pendant plus de vingt ans, elle a été scénariste pour la radio, le théâtre et la télévision. Elle a été comédienne de théâtre également.
« La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry » est son premier roman. Elle en a écrit d’autres que je n’ai pas lus.
D’autres lectures
Nguyen Phan Que Mai – Pour que chantent les montagnes
Fany Simon – Car après tout, tu es mon Wonderwall
Mes écrits
Ainsi a-t-il été
Mieux vaut très tard que jamais
39 hommes en galère
l’R de rien
J’ai couché
Un instant d’égarement
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Un roman noir pour débuter mars : Nous avons toujours vécu au château de Shirley Jackson. Parviendrez-vous à vous frayer un chemin de compréhension dans le cerveau tortueux de Merricat Blackwood ?
Et en bonus, un témoignage courageux d’une ancienne Ministre de la Culture, sous forme de roman politique Les idéaux d’Aurélie Filippetti.
Bonne lecture.
(Roman noir / 1962 / We have always lived in the castle)
Merricat Blackwood, sa sœur aînée Constance et leur oncle Julian vivent dans une grande maison, à l’écart du village. Oncle Julian radote dans son fauteuil roulant, obsédé par l’écriture de ses mémoires. Constance et lui n’ont plus quitté le domaine familial depuis le drame qui a décimé la famille six ans auparavant. Seule Merricat s’aventure au-delà de leur jardin. Lorsqu’elle part faire les courses au village, elle est la cible d’une hostilité à peine dissimulée. Pourquoi les habitants de la petite bourgade détestent-ils autant les rescapés des Blackwood ?
Je m’appelle Mary Katherine Blackwood. J’ai dix-huit ans, et je vis avec ma sœur, Constance. J’ai souvent pensé qu’avec un peu de chance, j’aurais pu naître loup-garou, car à ma main droite comme à la gauche, l’index est aussi long que le majeur, mais j’ai dû me contenter de ce que j’avais. Je n’aime pas me laver, je n’aime pas les chiens, et je n’aime pas le bruit. J’aime bien ma sœur Constance, et Richard Plantagenêt, et l’amanite phalloïde, le champignon qu’on appelle le calice de la mort. Tous les autres membres de ma famille sont décédés.
Le lecteur est plongé dans le vif du sujet dès les premières lignes du roman. Il découvre une narratrice pour le moins originale. Un peu barrée. Au fil des pages, s’installe une ambiance étrange, mélange de folie douce, de haine, de paranoïa, d’angoisse et de poésie.
Shirley Jackson s’amuse et joue avec nos nerfs : qui sont les plus dérangés, les Blackwood ou les villageois ?
Peu à peu, les personnages se dévoilent et les fils de l’intrigue se dénouent.
Une curiosité pour qui est prêt à entreprendre ce voyage singulier. Et une référence dans le genre.
Shirley Jackson est née le 14 décembre 1916 à San Francisco. Elle est décédée le 8 août 1965. Elle a écrit 6 romans et plus de 200 nouvelles. Le fantastique et l’horreur étaient ses genres de prédilection.
Elle est surtout connue pour sa nouvelle La loterie (1948 / The lottery) adaptée au cinéma en 2019, pour son roman La maison hantée (1959 / The haunting of hill house) considéré comme l’un des meilleurs romans de fantômes et adapté au cinéma (notamment par Robert Wise en 1963 qui en a fait un classique du cinéma d’épouvante : La Maison du diable / The haunting) et pour le roman dont il est question ci-dessus.
Son œuvre a influencé de nombreux écrivains, dont Richard Matheson et Stephen King.
D’autres lectures
Colette Hoornaert – Julie
Laure Iniz – Edgar
Mes écrits
Ainsi a-t-il été
Mieux vaut très tard que jamais
39 hommes en galère
l’R de rien
J’ai couché
Un instant d’égarement
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(Roman politique / 2018)
Une femme, un homme, une histoire d’amour et d’engagement.
Tout les oppose, leurs idées, leurs milieux, et pourtant ils sont unis par une conception semblable de la démocratie.
Au cœur de l’Assemblée, ces deux orgueilleux se retrouvent face aux mensonges, à la mainmise des intérêts privés, et au mépris des Princes à l’égard de ceux qu’ils sont censés représenter.
Leurs vies et leurs destins se croisent et se décroisent au fil des soubresauts du pays.
Lorsque le pouvoir devient l’ennemi de la politique, que peut l’amour ?
Présenté comme un roman, « Les idéaux » rencontre un étonnant écho dans un passé récent.
Fille du peuple, issue du monde ouvrier de la sidérurgie lorraine, l’héroïne du livre (qui n’est jamais nommée mais qui ressemble énormément à Aurélie Filippetti) a gravi les échelons politiques jusqu’à l’assemblée nationale. Députée, elle décrit avec émotion son arrivée dans l’hémicycle, chargée à son tour d’œuvrer pour la France et surtout pour les Français qui l’ont amenée à ce poste et qui comptent sur elle pour défendre leurs intérêts. Elle se sent une responsabilité vis-à-vis de ce peuple qui subit toujours sans avoir voix au chapitre.
Contre toute attente (elle en est la première surprise), elle entretient une relation amoureuse clandestine avec un député de l’autre camp. Ils échangent avec passion sur leur vision de ce que devraient être la et les politiques. Elle pointe les manquements à leurs devoirs envers le peuple des hommes en place de son camp à lui, l’aveuglement de ceux qui sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche face à la précarité des autres, le mépris affiché par ces nantis de droite au pouvoir depuis trop longtemps à son sens. Les amants débattent de leurs idéaux.
D’interminables années de frustration et d’impuissance s’achèvent enfin : son camp à elle reconquiert à nouveau le pouvoir suprême dans notre pays. Après les grandes attentes, les grandes espérances, l’euphorie, l’entrée au gouvernement, la solennité des grands débuts, c’est le drame : le programme voté par le peuple n’est pas mis en application par les élus.
Elle assiste, incrédule et stupéfaite, à un improbable retournement de veste.
Les promesses sont oubliées, les militants sont snobés, les usines de sa région sont sacrifiées, les idéaux fondent comme neige au soleil chez ses pairs autour d’elle. Trahison suprême. Espoirs déçus. Incompréhension.
Des gens riches et influents s’immiscent dans leur vie politique et dans les décisions prises par son propre camp, les mêmes qui agissaient ainsi avec l’autre camp lorsque celui-ci était à la manœuvre. Les représentants du Peuple, élus par le Peuple, oublient le Peuple et profitent sans vergogne du système.
Pour couronner le tout et pour ne pas changer, les femmes sont toujours moins considérées que les hommes, à ce niveau de responsabilités comme ailleurs.
Elle finit par démissionner, dépitée.
Aurélie Filippetti nous présente une œuvre courageuse, intime, touchante, qui aurait pu s’intituler « La Grande Désillusion », tellement nous la sentons désabusée par l’après-victoire aux élections, l’envers du décor, la trahison de ses amis politiques par rapport aux engagements initiaux, le constat sans concession qu’argent, soif de pouvoir et corruption ne sont pas l’apanage d’un seul camp. La réalité la frappe de plein fouet : peu importe quel camp est au pouvoir, les autres gagnent toujours parce que ce sont toujours les mêmes qui tirent les ficelles derrière le rideau, les riches intouchables. Un constat d’échec. Le Flanby a un arrière-goût amer.
Un livre qui impose le respect, peu importe ses convictions politiques. Bravo et merci Aurélie Filippetti.
C’est cela le pire : pas d’échouer, mais de ne pas oser. (p.327)
Où placer l’équilibre entre le respect dû à celui qui avait porté des idées et le respect dû à ceux qui les avaient crues ? (p.339)
Romancière et enseignante, Aurélie Filippetti a été députée de Moselle (de 2007 à 2012 et de 2014 à 2017) et ministre de la Culture et de la Communication (de 2012 à 2014). Elle a notamment publié « Les Derniers Jours de la classe ouvrière » en 2003.
D’autres lectures
Christel Petitcollin – Je pense trop
Nathalie Michau – Meurtre à Dancé
Mes écrits
Ainsi a-t-il été
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J’ai couché
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