Elizabeth George – Série « Thomas Lynley et Barbara Havers »

(Policier / 1988 – …)

Couverture du roman Enquête dans le brouillard d'Elizabeth George

Thomas Lynley est un riche aristocrate anglais. Il travaille pour Scotland Yard. Barbara Havers, issue d’un milieu populaire, l’assiste dans ses enquêtes.

Dans cette série, le lecteur suit également la vie des amis de Tommy Lynley, le médecin légiste Simon Saint James, Deborah Cotter et Helen Clyde, ainsi que celle de la mère de Barbara Havers.

Commentaire

Elizabeth George est la plus anglaise des romancières américaines et probablement la plume la plus littéraire que j’ai croisée dans le monde des romans policiers. En la lisant, je me dis parfois que je ne lis pas un polar admirablement écrit, mais de la littérature classique qui présente une enquête policière. L’écriture est relevée, mais reste fluide et facile à lire (rien de pompeux ou d’indigeste).

Les enquêtes sont bien ficelées, les indices délivrés au fur et à mesure que le puzzle s’assemble.

D’excellents moments de lecture !

La série compte 21 tomes à ce jour

Enquête dans le brouillard (1988 / A Great Deliverance)
Le lieu du crime (1989 / Payment in Blood)
Cérémonies barbares (1990 / Well-Schooled in Murder)
Une douce vengeance (1991 / A Suitable Vengeance)
Pour solde de tout compte (1992 / For the Sake of Elena)
Mal d’enfant (1992 / Missing Joseph)
Un goût de cendres (1993 / Playing for the Ashes)
Le visage de l’ennemi (1996 / In the Presence of the Enemy)
Le meurtre de la falaise (1997 / Deception on his Mind)
Une patience d’ange (1999 / In Pursuit of the Proper Sinner)
Mémoire infidèle (2001 / A Traitor to Memory)
Un nid de mensonges (2003 / A Place of Hiding)
Sans l’ombre d’un témoin (2005 / With No One as Witness)
Anatomie d’un crime (2006 / What Came Before He Shot Her)
Le rouge du péché (2008 / Careless in Red)
Le cortège de la mort (2010 / This Body of Death)
La ronde des mensonges (2012 / Believing the Lie)
Juste une mauvaise action (2013 / Just One Evil Act)
Une avalanche de conséquences (2015 / A Banquet of Consequences)
La punition qu’elle mérite (2018 / The Punishment She Deserves)
Une chose à cacher (2022 / Something to Hide)

Une lecture dans l’ordre permet de suivre, en plus des enquêtes, l’évolution des relations entre les personnages récurrents.

Il est à noter que le quatrième roman paru, Une douce vengeance, est le premier dans le déroulé de l’histoire. Je les ai lus par ordre chronologique de parution, mais commencer par celui-ci pourrait être une excellente idée.

L’auteure et son œuvre

Elizabeth George est née le 26 février 1949 à Warren dans l’Ohio. Cette romancière américaine place ses romans policiers en Angleterre. Cette passion pour le Royaume-Uni viendrait d’un voyage scolaire qu’elle y a fait à l’âge de 16 ans, sur les traces de William Shakespeare.

Après avoir enseigné l’anglais, puis l’écriture, elle se consacre à son œuvre en publiant son premier roman policier en 1988. Le succès ne se démentira jamais.

Outre sa série phare « Thomas Lynley et Brabara Havers », elle a écrit quatre tomes de la série « The Edge of Nowhere » qui présente Becky, une fille aux pouvoirs paranormaux.

Elle a également écrit un roman court, des recueils de nouvelles et des essais dont Mes secrets d’écrivain (2004 / Write Away) dans lequel elle livre ses secrets d’écrivain et prodigue des conseils d’écriture.

Mon Elizabeth George ++

Je n’ai lu que des « Thomas Lynley et Barbara Havers » de cette auteure. J’ai adoré à chaque fois me plonger dans ses récits bien écrits, aux ambiances prenantes.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Agatha Christie – La nuit qui ne finit pas
Ken Grimwood – Replay

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Lisa Gardner – Série « DD Warren »

(Policier / 2005 – …)

Couverture du roman Sauver sa peau de Lisa Gardner

Cette série nous emmène de l’autre côté de l’Atlantique, aux USA, à Boston.

DD Warren, une policière au caractère bien trempé, intervient sur des crimes sordides. Les enquêtes sont captivantes et menées sur un rythme enlevé.

En parallèle, le lecteur suit la vie personnelle de DD Warren.

Du policier américain standard et ultra-efficace.

Les livres composant la série

(2004 / Alone) roman non traduit en français pour le moment
Sauver sa peau (2007 / Hide)
La maison d’à-côté (2009 / The Neighbor)
Les morsures du passé (2010 / Live to Tell)
Preuves d’amour (2011 / Love You More)
Le septième mois (2012 / The 7th Month) roman court
Arrêtez-moi (2012 / Catch Me)
À même la peau (2014 / Fear nothing)
(2016 / 3 Truths and a Lie) nouvelle non traduite en français
Lumière noire (2016 / Find Her)
(2016 / The 4th Man) roman court non traduit en français
Retrouve-moi (2018 / Look For Me)
On ne meurt que deux fois (2019 / The Guy Who Died Twice) roman court
N’avoue jamais (2019 / Never tell)
Au premier regard (2020 / When you see me)

Une lecture dans l’ordre permet de suivre, en plus des enquêtes, l’évolution de la vie personnelle de DD Warren.

L’auteure et son œuvre

Lisa Gardner est née en 1972. Elle a grandi à Hillsboro, en Oregon. Cette auteure américaine a écrit plusieurs séries policières outre celle avec DD Warren comme personnages principal. Les plus connues sont « FBI Profiler », 8 romans, avec les profileurs Pierce Quincy et sa fille Kimberly Quincy, et Rainie Conner, une ancienne policière devenue enquêtrice privée, et « Tessa Leoni », 3 romans, dont la protagoniste est une ancienne collègue de DD Warren. Il y a d’ailleurs des apparitions de l’un ou l’autre héros d’une série dans une autre.

Lisa Gardner a par ailleurs écrit 3 romans de la série « Frankie Elkin » et des romans indépendants. Elle a aussi publié sous le pseudo d’Alicia Scott.

Mon Lisa Gardner ++

J’ai lu et adoré la série « DD Warren » mais je n’ai pas encore terminé les « Tessa Leoni ».

La série « Tessa Leoni »

Preuves d’amour (2011 / Love You More)
Famille parfaite (2013 / Touch & Go)
Le Saut de l’ange (2015 / Crash & Burn)

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Gillian Flynn – Les lieux sombres
Laure Gombault – Vis-à-vis

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Anne Perry – Série « Charlotte Ellison et Thomas Pitt »

(Policier / 1979 – 2016)

Couverture du roman L'étrangleur de Cater Street d'Anne Perry

Anne Perry nous plonge dans l’Angleterre victorienne des années 1880-90, une époque qui ne transige pas avec les classes sociales. Le policier Thomas Pitt fera souvent la désagréable expérience d’être très mal considéré par les gens de la haute société en raison de son statut social. Ce qui ne l’empêchera pas d’enquêter jusqu’au bout lorsque des personnages en vue sont impliqués dans des meurtres ou des scandales liés à la morale.

Commentaire

Cette série plaira aux fans de polars historiques. L’écriture est magnifique, les romans riches en détails. Je voyage dans le temps quand je m’immerge dans un de ces romans.

Anne Perry n’épargne pas la bonne société qui pense avoir tous les droits sur les petites gens, ni les riches propriétaires sans scrupules qui extorquent leurs derniers sous aux indigents tout en les logeant dans des locaux insalubres. Elle pointe aussi du doigt la condition féminine.

Cette excellente série est autant une suite de romans policiers qu’une étude de moeurs d’une époque révolue. Les personnages sont formidables. Un régal !

Les 32 tomes de la série :

L’Étrangleur de Cater Street (1979 / 01. The Cater Street Hangman)
Le Mystère de Callander Square (1980 / 02. Callander Square)
Le Crime de Paragon Walk (1981 / 03. Paragon Walk)
Resurrection Row (1981 / 04. Resurrection Row)
Rutland Place (1983 / 05. Rutland Place)
Le Cadavre de Bluegate Fields (1984 / 06. Bluegate Fields)
Mort à Devil’s Acre (1985 / 07. Death in the Devil’s Acre)
Meurtres à Cardington Crescent (1987 / 08. Cardington Crescent)
Silence à Hanover Close (1988 / 09. Silence in Hanover Close)
L’Égorgeur de Westminster Bridge (1990 / 10. Bethlehem Road)
L’Incendiaire de Highgate (1991 / 11. Highgate Rise)
Belgrave Square (1992 / 12. Belgrave Square)
Le Crucifié de Farriers’ Lane (1993 / 13. Farriers’ Lane)
Le Bourreau de Hyde Park (1994 / 14. The Hyde Park Headsman)
Traitors Gate (1995 / 15. Traitors Gate)
Pentecost Alley (1996 / 16. Pentecost Alley)
Ashworth Hall (1997 / 17. Ashworth Hall)
Brunswick Gardens (1998 / 18. Brunswick Gardens)
Bedford Square (1999 / 19. Bedford Square)
Half Moon Street (2000 / 20. Half Moon Street)
La Conspiration de Whitechapel (2001 / 21. The Whitechapel Conspiracy)
Southampton Row (2002 / 22. Southampton Row)
Seven Dials (2003 / 23. Seven Dials)
Long Spoon Lane (2006 / 24. Long Spoon Lane)
Buckingam Palace Gardens (2009 / 25. Buckingam Palace Gardens)
Lisson Grove (2010 / 26. Treason at Lisson Grove)
Dorchester Terrace (2012 / 27. Dorchester Terrace)
Bryanston Mews (2013 / 28. Midnight at Marble Arch)
L’Inconnue de Blackheath (2014 / 29. Death On Blackheath)
La Disparue d’Angel Court (2015 / 30. The Angel Court Affair)
L’Attentat de Lancaster Gate (2016 / 31. Treachery at Lancaster Gate)
Un traître à Kensington Palace (2016 / 32. Murder on the Serpentine)

Une lecture dans l’ordre permet de suivre, en plus des enquêtes, l’évolution des relations entre les personnages récurrents et de certains combats sociaux de l’époque.

L’auteure et son œuvre

Anne Perry, de son vrai nom Juliet Marion Hulme, est née le 28 octobre 1938 à Londres et morte le 10 avril 2023 à Los Angeles. En 1944, elle est malade des bronches. En 1948, son père accepte un travail de recteur en Nouvelle-Zélande, alors réputée pour ses sanatoriums. En 1951, elle contracte la tuberculose. Isolée, elle ne peut voir personne et correspond tous les jours avec son amie Pauline Parker. En 1954, ses parents lui annoncent leur divorce et leur intention de l’envoyer chez une tante en Afrique du Sud. La séparation est inacceptable pour les deux jeunes filles. Elles imaginent Pauline accompagner son amie. La mère de Pauline refuse. Les deux adolescentes planifient de la tuer et passent à l’acte. Leur explication évoquant un accident ne tient pas la route. Elles sont trop jeunes pour être condamnées à la peine de mort. Elles feront cinq ans de prison et changeront de nom. Cette histoire ne ressortira dans les médias qu’en 1994. Entre-temps, Anne Perry avait percée en tant qu’auteure en 1979 et était devenue célèbre avec ses romans policiers historiques.

Outre la série mettant en scène Charlotte et Thomas, Anne Perry a écrit une autre série se déroulant dans l’Angleterre des années 1850-60 : la série « William Monk », 24 tomes, dont les personnages principaux sont le policier amnésique William Monk, l’infirmière Hester Latterly et l’avocat Oliver Rathbone.

Anne Perry a d’autres écrits à son actif : la série « Celie » se déroulant dans le Paris de la révolution française (2 tomes), la série « Joseph et Matthew Reavley » dont l’action se situe durant la première guerre mondiale (5 tomes), une série consacrée à Daniel Pitt (6 tomes), une série de nouvelles de Noël (20 tomes), une série jeunesse « Timepiece » (4 tomes), une série « Elena Standish » (5 tomes) et des romans et nouvelles indépendants, dont deux romans fantastiques non traduits en français à ce jour. Une auteure prolifique !

Mon Anne Perry ++

J’ai adoré la série « Charlotte Ellison et Thomas Pitt », même si je ne l’ai pas encore terminée et il en est de même de la série « William Monk ». Un voyage dans le temps, délicieux et terrible, à chaque fois que je me plonge dans un de ces romans.

La série « William Monk » (1990-2018)

Un étranger dans le miroir (1990 / 1. The Face of a Stranger)
Un deuil dangereux (1991 / 2. A Dangerous Mourning)
Défense et Trahison (1992 / 3. Defend and Betray)
Vocation fatale (1993 / 4. A Sudden, Fearful Death)
Des âmes noires (1994 / 5. The Sins of the Wolf)
La Marque de Caïn (1995 / 6. Cain His Brother)
Scandale et Calomnie (1996 / 7. Weighed in the Balance)
Un cri étranglé (1997 / 8. The Silent Cry)
Mariage impossible (1997 / 9. Whited Sepulchres (GB) A Breach of Promise (USA))
Passé sous silence (1999 / 10. The Twisted Root)
Esclaves du passé (2000 / 11. Slaves of Obsession)
Funérailles en bleu (2001 / 12. Funeral in Blue)
Mort d’un étranger (2002 / 13. Death of a Stranger)
Meurtres sur les docks (2004 / 14. The Shifting Tide)
Meurtres souterrains (2006 / 15. Dark Assassin)
Mémoire coupable (2009 / 16. Execution Dock)
La fin justifie les moyens (2010 / 17. Acceptable Loss)
Une mer sans soleil (2012 / 18. A Sunless Sea)
Une question de justice (2013 / 19. Blind Justice)
Du sang sur la Tamise (2014 / 20. Blood on the Water)
Le Couloir des ténèbres (2015 / 21. Corridors of the Night)
Vengeance en Eau Froide (2016 / 22. Revenge in a Cold River)
Meurtre en écho (2017 / 23. An Echo of Murder)
Marée Funèbre (2018 / 24. Dark Tide Rising)

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Dezso Kosztolanyi – Anna la douce
Agatha Christie – La nuit qui ne finit pas

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Nathalie Michau – Meurtre à Dancé

(Policier / 2015)

La célèbre romancière Édith Delafond fuit la capitale pour un havre de paix à la campagne. Mais contre toute attente, la vie au Perche n’est pas de tout repos. Son nouveau domaine a été le théâtre de tragédies qui n’ont pas encore dévoilé leurs secrets. Saura-t-elle percer les mystères d’un décès accidentel et d’une disparition non élucidée qui datent d’une vingtaine d’années ? Lorsqu’elle et sa jeune collaboratrice Emma Latour sont victimes de menaces anonymes, elles comprennent qu’elles progressent vers la vérité et que leurs questions commencent à gêner. Leur obstination et leur perspicacité finiront-elles par payer ?

Commentaire

La première enquête d’Emma Latour.

Un agréable policier / cosy mystery écrit par Nathalie Michau. Lu en une journée, presque d’une traite. Une belle écriture, une ambiance sympathique, une enquête qui s’assemble et se résout comme un puzzle, du suspense, des rebondissements, des personnages attachants : un bon moment de lecture.

Les nostalgiques de Miss Marple et les fans de cosy mystery apprécieront, les autres aussi !

L’auteure et son œuvre

Nathalie Michau a écrit trois romans à suspense avant de débuter la série des enquêtes d’Emma Latour qui comporte à ce jour deux autres tomes outre Meurtre à Dancé : Une Rue si Tranquille et Intrigues sur la Côte d’Azur.

Par ailleurs, Nathalie Michau a également écrit deux recueils de nouvelles historiques et des albums pour enfants (Petite Lapinette…) illustrés par Isabelle Vallet.

Mon Nathalie Michau ++

Je n’ai lu que Meurtre à Dancé de cette auteure pour le moment. Mais je n’en ai pas fini avec Emma Latour.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Joël Dicker – L’énigme de la chambre 622
Lord Dunsany – La fille du roi des elfes

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Soren Sveistrup – Octobre

(Policier / 2018 / Kastanjemanden)

Couverture du roman Octobre de Soren Sveistrup

Début octobre, une femme est tuée et mutilée dans la banlieue de Copenhague. L’inspectrice Naia Thulin enquête, secondée de Mark Hess, fraîchement débarqué d’Europol. Il s’avère très vite qu’il ne s’agit pas d’un crime isolé. L’enquête se complique encore lorsque la ministre des Affaires Sociales s’y trouve mêlée. Quels secrets cachent les mystérieux bonhommes fabriqués avec des marrons et des allumettes, signature du tueur ?

Commentaire

Du suspense, des rebondissements, du rythme, des personnages travaillés, des meurtres, du sang. Un roman policier qui ne révolutionne pas le genre mais qui est terriblement efficace. Construit de manière classique, il devient très vite addictif et tient en haleine jusqu’au bout.

Un excellent polar nordique que je ne peux que conseiller aux amateurs de thrillers sombres !

Octobre a été adapté en mini-série télévisée de six épisodes au Danemark en 2021.

L’auteur et son œuvre

Soren Sveistrup est né le 7 janvier 1968 à Kastrup (Danemark). Il est scénariste avant d’être écrivain. Il est notamment le créateur et le scénariste de la série policière The Killing qui met en scène l’incroyable Sara Lund. Une série à voir absolument si vous êtes fan de série noire nordique.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Gillian Flynn – Les lieux sombres
Djaïli Amadou Amal – Les impatientes

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Joël Dicker – L’énigme de la chambre 622

(Policier / 2020)

Couverture du roman L'énigme de la chambre 622 de Joël Dicker

Une nuit de décembre, un meurtre a lieu au Palace de Verbier, dans les Alpes suisses. L’enquête de police n’aboutira jamais.
Des années plus tard, au début de l’été 2018, lorsqu’un écrivain se rend dans ce même hôtel pour y passer des vacances, il est loin d’imaginer qu’il va se retrouver plongé dans cette affaire.
Que s’est-il passé dans la chambre 622 du Palace de Verbier ?

 Avec la précision d’un maître horloger suisse, Joël Dicker nous emmène enfin au cœur de sa ville natale au fil de ce roman diabolique et époustouflant, sur fond de triangle amoureux, jeux de pouvoir, coups bas, trahisons et jalousies, dans une Suisse pas si tranquille que ça. (quatrième de couverture)

Commentaire

« L’énigme de la chambre 622 » est un roman, un jeu de pistes et un jeu de dupes, tout à la fois.

Une fois qu’on suit les pas de l’Ecrivain, il faut s’accrocher pour ne pas se perdre dans les méandres du temps et des faux-semblants. Joël Dicker distille ses indices au compte-goutte et le puzzle prend peu à peu forme, au fil des péripéties et de l’avancée de l’enquête.

Les personnages (caricaturaux, c’est ce qui fait en grande partie leur charme) sont en partie de la haute société. Les moins aisés se font passer pour des Habsbourg ou des Romanov et s’invitent au banquet des plus fortunés, ou alors sont des domestiques au service de ces mêmes nantis.

Certains rebondissements sont osés. Le vaudeville n’est jamais très loin.

« L’énigme de la chambre 622 » est aussi une promenade en Suisse, entre ses banques, ses palaces et ses intrigues échappant au commun des mortels.

Enfin, « L’énigme de la chambre 622 » est un hommage touchant de Joël Dicker à Bernard de Fallois, son éditeur et maître à qui il doit en grande partie son succès.

Un roman dans un format original et une belle réussite pour qui parvient à garder les idées claires entre présent et les très nombreux retours en arrière dans différentes temporalités.

Extrait

La vie est un roman dont on sait déjà comment il se termine : à la fin, le héros meurt. Le plus important n’est donc pas comment notre histoire s’achève, mais comment nous en remplissons les pages. Car la vie, comme un roman, doit être une aventure. Et les aventures, ce sont les vacances de la vie.

L’auteur et son œuvre

Joël Dicker est un écrivain suisse romand né le 16/06/1985 à Genève. Il écrit en langue française. Il a publié six romans à ce jour :

– Les derniers jours de nos pères (2010)
– La vérité sur l’affaire Harry Quebert (2012)
– Le livre des Baltimore (2015)
– La disparition de Stephanie Mailer (2018)
– L’énigme de la chambre 622 (2020)
– L’affaire Alaska Sanders (2022)

« La vérité sur l’affaire Harry Quebert » a été adapté en série télé.

Mon Joël Dicker ++

Je n’ai lu que ce roman de cet auteur.

À découvrir aussi

D’autres lectures
Arnaldur Indridason – Série « Erlendur »
Mircea Cartarescu – Solénoïde

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Paula Hawkins – La fille du train

(Thriller / 2015 / The girl on the train)

Couverture du roman La fille du train de Paula Hawkins

Rachel prend le train deux fois par jour, le matin pour se rendre à Londres et le soir pour retourner dans sa banlieue. Sur le trajet, le convoi s’arrête systématiquement à un endroit où elle a loisir d’observer les occupants d’une maison, leur intimité. Elle idéalise ce couple, leur invente une vie. Elle connaît de surcroît bien le quartier : elle y a habité et y a vécu des jours heureux avec Tom.

Mais les apparences sont parfois trompeuses et à force de trop surveiller les gens et s’immiscer dans leur existence, on risque de mauvaises surprises. Rachel l’apprendra à ses dépens.

Commentaire

Un excellent thriller/policier !

En partant d’une situation banale, un aller-retour quotidien en train de la banlieue à la capitale, Paula Hawkins tisse une toile pleine de suspense, riche en rebondissements, avec une analyse fine des caractères et des personnalités des protagonistes.

L’héroïne ou plutôt l’anti-héroïne de ce roman n’attire pas spontanément la sympathie du lecteur. Elle s’adonne à du voyeurisme, ment sans vergogne, et j’en passe. Paula Hawkins réussit néanmoins le tour de force de faire en sorte que le lecteur s’attache au fil des pages à ce personnage affligeant. On a envie d’aider la fille du train, de l’empêcher de s’empêtrer dans des situations vouées à l’échec, de lui hurler de réfléchir avant d’agir. On tremble avec elle. Et finalement, comme elle, on a envie de connaître le fin mot de l’histoire. Les pages défilent et on veut savoir ! Impossible de refermer le livre sereinement avant d’en arriver au bout.

Cette histoire palpitante qui n’oublie pas d’aborder des sujets sérieux (violence domestique, alcoolisme au féminin) est à classer entre « Les lieux sombres » de Gillian Flynn qui présente également une anti-héroïne de premier ordre et « Avant d’aller dormir » de SJ Watson pour le suspense.

A lire absolument pour les amateurs du genre, au risque de ne plus prendre le train de la même manière après cette expérience.

L’auteure et son œuvre

Paula Hawkins est née le 26 août 1972 en Rhodésie. Cette écrivaine britannique a grandi en Rhodésie avant de déménager à Londres à 17 ans. Après ses études, elle exerce en tant que journaliste, écrit un livre de conseils financiers pour femmes en 2006. Puis elle se consacre complètement à l’écriture. De 2008 à 2013, elle écrit cinq romans, des comédies romantiques, sous le pseudonyme d’Amy Silver (romans non traduits en français). Enfin, elle publie son premier roman sous son vrai nom en 2015, La fille du train, qui rencontre un succès considérable et est adapté à l’écran. Son deuxième roman sous son vrai nom paraît en 2017 : Au fond de l’eau (Into the water). Le troisième en 2021 : Celle qui brûle (A slow fire burning).

Mon Paula Hawkins ++

Je n’ai lu que ce roman de cette auteure pour le moment.

D’autres lectures
Agatha Christie – La nuit qui ne finit pas
Hervé Le Tellier – L’anomalie

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Agatha Christie – La nuit qui ne finit pas

(Policier / 1967 / Endless night)

Couverture du roman La nuit qui ne finit pas d'Agatha Christie

Le narrateur, Michael Rogers, 22 ans, vit de petits boulots. Issu d’un milieu modeste, débrouillard, il n’arrive pas à se fixer, cherche sa voie. Il rencontre par hasard la jeune, riche et belle Ellie. Ils tombent amoureux l’un de l’autre. Comme dans un conte de fées. Mais une malédiction pèse sur l’Arpent du Gitan. Les broiera-t-elle ou parviendront-ils à saisir le bonheur qui leur tend les bras ?

Commentaire

Ici, ni crime, ni enquête policière, ni énigme, ni recherche de coupable, de mobile ou d’opportunité en début de roman. Dans « La nuit qui ne finit pas », c’est l’ambiance qui prime. On sent qu’il peut à tout moment arriver l’inéluctable. On sent le mal rôder. On ignore comment il frappera et qui, mais on se doute bien qu’un couperet tombera quelque part. Et puis on espère se tromper, on espère que tout finira par s’arranger, que le fragile équilibre en place ne sera pas détruit par un impitoyable cataclysme. Les pages défilent. Le lecteur retient son souffle, respire doucement, pour ne pas rajouter au trouble ambiant, aux menaces proférées par la vieille gitane.

« La nuit qui ne finit pas » est un roman particulier dans l’œuvre d’Agatha Christie. Noir, glauque, étrange, unique. J’ai adoré.

L’auteure et son œuvre

Agatha Christie, née Agatha Mary Clarissa Miller le 15 septembre 1890 à Torquay et morte le 12 janvier 1976 à Wallingfordest, était une femme de lettres britannique. Surnommée la reine du crime, elle a excellé dans le roman policier. Auteure parmi les plus lues et traduites de la planète, elle est notamment connue pour son roman « Dix petits nègres » et pour deux de ses personnages récurrents : Hercule Poirot et Miss Marple, plusieurs fois adaptés au cinéma ou à la télévision, tout comme de nombreuses autres de ses œuvres.

D’autres héros récurrents apparaissent dans les écrits d’Agatha Christie : le Superintendant Battle, Tommy et Tuppence Beresford, Parker Pyne, Harley Quinn et Mr. Satterthwaite ainsi que différents personnages gravitant autour d’Hercule Poirot.

Agatha Christie a écrit 66 romans, 154 nouvelles, une vingtaine de pièces de théâtre, trois recueils de poésie, deux autobiographies, ainsi que six romans non policiers sous le pseudonyme de Mary Westmacott.

Comment aborder l’œuvre d’Agatha Christie ?

Soit vous êtes curieux, vous avez du temps et l’envie de connaître un maximum de livres écrits par la reine du crime, tous ceux d’un personnage en particulier ou carrément la totale. Dans ce cas, je vous souhaite une agréable lecture. La suite de l’article vous guidera à travers l’univers d’Agatha Christie.

Soit vous cherchez une porte d’entrée, un échantillon des différentes facettes de cette auteure hors-normes, avant de vous décider d’attaquer l’intégrale ou une catégorie de livres en particulier. Je vous propose une courte liste de romans qui vous permettra d’avoir un premier aperçu des talents d’Agatha Christie :

Dix petits nègres : le classique, l’incontournable.
Le crime de l’Orient-Express : roman policier mettant en scène le héros récurrent le plus célèbre, Hercule Poirot.
Rendez-vous à Bagdad : roman d’aventures et d’espionnage.
La nuit qui ne finit pas : roman noir.
La mort n’est pas une fin : roman policier atypique, se déroulant en Égypte antique.
Loin de vous ce printemps : roman non policier, écrit sous le pseudonyme de Mary Westmacott
Une autobiographie : en bonus, si la vie de l’auteure vous intéresse.

Si vous avez envie d’en connaître davantage que six romans et une autobiographie sur l’œuvre d’Agatha Christie, je vous invite à lire l’analyse détaillée qui suit.

Personnages récurrents principaux d’Agatha Christie

Hercule Poirot et son petit monde

Détective belge aux moustaches aussi soignées que ridicules (selon certains), Hercule Poirot a une très haute opinion de lui-même et de sa matière grise qui lui permet de résoudre de nombreux crimes en réfléchissant, en assemblant les différents éléments à sa disposition comme un puzzle. À la fin de chaque enquête, il lui plaît de rassembler les différents protagonistes de l’affaire et de présenter ses géniales déductions qui l’ont amené à la solution et au coupable. Fier, il aime qu’on flatte ses capacités intellectuelles personnelles.

Hercule Poirot vit à Londres avec son valet George. Sa secrétaire presque infaillible, Miss Felicity Lemon, figure dans quatre romans et six nouvelles.

Le capitaine Arthur Hastings, fidèle ami de Poirot, apparaît dans huit romans dans lesquels il fait en général office de narrateur et dans de nombreuses nouvelles. Hercule Poirot critique sa lenteur d’esprit et ne lui confie jamais l’identité du coupable avant la mise en scène finale.

Ariadne Oliver compte aussi parmi les amis du détective belge. Cette auteure de romans policiers à succès se retrouve dans six romans et une nouvelle aux côtés de Poirot. Elle enquête sans le détective belge dans le roman Le cheval pâle. Un peu tête en l’air, elle aime mettre l’intuition féminine en avant, en opposition à la rationalité des hommes.

Hercule Poirot croise la route du Superintendant Battle à une reprise, dans Cartes sur table. Il a plus souvent affaire à l’inspecteur Japp avec qui il collabore dans sept romans et plusieurs nouvelles.

Miss Marple

Miss Marple est une vieille dame inoffensive vivant à la campagne, dans le village imaginaire de St. Mary Mead. Partant du principe que « La nature humaine est partout la même », elle résout énigmes et crimes grâce à son intuition et sa connaissance de l’humain. Elle compare le problème posé à des situations analogues ou proches qu’elle a vécues par le passé et en déduit le fin mot de l’histoire. So delicious.

Anecdote concernant Hercule Poirot et Miss Marple

À noter que les dernières enquêtes du détective belge et de Miss Marple ont été écrites au début de la Deuxième Guerre mondiale. Agatha Christie en parle ainsi dans « Une autobiographie » :

« Outre les romans dont j’ai déjà parlé, j’en avais écrit deux autres au cours des premières années de la guerre. Et ce, pour le cas où je viendrais à disparaître durant un raid aérien, éventualité à laquelle on ne pouvait s’empêcher de songer lorsqu’on travaillait à Londres. Le premier était destiné à Rosalind – c’était un « Poirot » -, l’autre à Max : un « Marple ». Sitôt terminés, ces deux manuscrits, fortement assurés, je crois bien, contre tout risque de destruction, furent déposés dans un coffre en banque et officiellement cédés à titre de donation à Rosalind et Max. » (Rosalind sa fille et Max son deuxième mari)

Agatha Christie mettait ainsi les siens à l’abri du besoin avec de potentielles rentrées d’argent, en cas de malheur. Par la même occasion, elle terminait les carrières respectives de ses deux héros les plus fameux.

Avec l’accord de l’auteure, « Poirot quitte la scène » fut publié en 1975, quelques mois avant le décès d’Agatha Christie. « La dernière énigme » (de Miss Marple) est sorti fin 1976, à titre posthume.

Ce décalage entre l’écriture et la publication explique l’excellente qualité de ces deux romans, écrits dans une période fertile et créative d’Agatha Christie.

Superintendant Battle

Le Superintendant Battle appartient à Scotland Yard. Flegmatique, discret et efficace, son bon sens lui est une aide précieuse pour tirer les affaires au clair.

Tommy et Tuppence Beresford

Les Beresford forment un sympathique couple de détectives amateurs qui apparaît dans quatre romans et quinze nouvelles.

Parker Pyne

Parker Pyne est un ancien statisticien pour le gouvernement. Retraité, il entame une nouvelle carrière d’enquêteur au cours de laquelle il souhaite apporter du bonheur à ses clients. Il publie cette annonce dans The Times :

Êtes-vous heureux ?
Dans le cas contraire consultez
Mr Parker Pyne, 17, Richmond Street.

Harley Quinn et Mr. Satterthwaite

Mr. Satterthwaite, parfait gentleman accusant une petite soixantaine, est une figure incontournable des dîners mondains. Il croise par deux fois la route d’Hercule Poirot. Il tient le devant de la scène dans quatorze nouvelles, enquêteur aidé par le mystérieux Harley Quinn.

Détail des romans et nouvelles parues sous le nom d’Agatha Christie

Romans « Hercule Poirot »

La mystérieuse affaire de Styles (1920 / The mysterious affair at Styles)
Le crime du golf (1923 / Murder on the links)
Le meurtre de Roger Ackroyd (1926 / The murder of Roger Ackroyd)
Les Quatre (1927 / The Big Four)
Le train bleu (1928 / The mystery of the Blue Train)
La maison du péril (1932 / Peril at End House)
Le couteau sur la nuque (1933 / Lord Edgware dies)
Le crime de l’Orient-Express (1934 / Murder on the Orient Express)
Drame en trois actes (1935 / Three act tragedy)
La mort dans les nuages (1935 / Death in the clouds)
A.B.C. contre Poirot (1935 / The A.B.C. murders)
Cartes sur tables (1936 / Cards on the table) (dans lequel apparaît également le superintendant Battle)
Meurtre en Mésopotamie (1936 / Murder in Mesopotamia)
Mort sur le Nil (1937 / Death on the Nile)
Témoin muet (1937 / Dumb witness)
Rendez-vous avec la mort (1938 / Appointment with death)
Le Noël d’Hercule Poirot (1938 / Hercule Poirot’s Christmas)
Je ne suis pas coupable (1940 / Sad cypress)
Un, deux, trois (1940 / One, two, buckle my shoe)
Les vacances d’Hercule Poirot (1941 / Evil under the sun)
Cinq petits cochons (1942 / Five little pigs)
Le vallon (1946 / The hollow)
Le flux et le reflux (1948 / Taken at the flood)
Mrs. McGinty est morte (1952 / Mrs McGinty’s dead)
Les indiscrétions d’Hercule Poirot (1953 / After the funeral)
Pension Vanilos (1955 / Hickory Dickory Dock)
Poirot joue le jeu (1956 / Dead man’s folly)
Le chat et les pigeons (1959 / Cat among the pigeons)
Les pendules (1963 / The clocks)
La troisième fille (1966 / Third girl)
Le crime d’Halloween (1969 / Hallowe’en party)
Une mémoire d’éléphant (1972 / Elephants can remember)
Poirot quitte la scène (1975 / Curtain: Poirot’s last case)

Recueils de nouvelles « Hercule Poirot »

Les enquêtes d’Hercule Poirot (1924 / Poirot investigates)
Le miroir du mort (1937 / Murder in the mews)
Les travaux d’Hercule (1947 / The labours of Hercules)
Christmas pudding (1962 / The adventure of the Christmas pudding and a selection of entrées) (comporte également une nouvelle avec Miss Marple)
Témoin à charge (1969 / Witness for the prosecution and other stories)
Le bal de la victoire (1979 / Poirot’s early cases)
Le second coup de gong (1991 / Problem at Pollensa Bay and other stories) (huit nouvelles dont deux avec Hercule Poirot, deux avec Parker Pyne et deux avec Harley Quinn)
Tant que brillera le jour (1997 / While the light lasts and other stories) (deux nouvelles sur les neuf mettent en scène Hercule Poirot)

Avec les ouvrages édités à titre posthume, certaines nouvelles se sont retrouvées dans plusieurs recueils à la fois. Toujours frustrant de se rendre compte qu’on débute la lecture d’un doublon.

Romans « Miss Marple »

L’affaire Protheroe (1930 / The murder at the vicarage)
Un cadavre dans la bibliothèque (1942 / The body in the library)
La plume empoisonnée (1942 / The moving finger)
Un meurtre sera commis le… (1950 / A murder is announced)
Jeux de glaces (1952 / They do it with mirrors)
Une poignée de seigle (1953 / A pocket full of rye)
Le train de 16h50 (1957 / 4:50 from Paddington)
Le miroir se brisa (1962 / The mirror crack’d from side to side)
Le major parlait trop (1964 / A caribbean mystery)
À l’hôtel Bertram (1965 / At Bertram’s Hotel)
Némésis (1971 / Nemesis)
La dernière énigme (1976 / Sleeping murder: Miss Marple’s last case)

Recueils de nouvelles « Miss Marple »

Miss Marple au club du mardi (1932 / The thirteen problems) (comporte 13 nouvelles)
Miss Marple tire sa révérence (1979 / Miss Marple’s Final Cases and Two Other Stories) (six nouvelles avec Miss Marple et deux nouvelles fantastiques)

Romans « Superintendant Battle »

Le secret de Chimneys (1925 / The secret of Chimneys)
Les sept cadrans (1929 / The seven dials mystery)
Un meurtre est-il facile ? (1939 / Murder is easy)
L’heure zéro (1944 / Towards zero)

Romans « Tommy et Tuppence Beresford »

Mr Brown (1922 / The secret adversary)
N ou M ? (1941 / N or M?)
Mon petit doigt m’a dit (1968 / By the pricking of my thumbs)
Le cheval à bascule (1973 / Postern of fate)

Recueil de nouvelles « Tommy et Tuppence Beresford »

Le crime est notre affaire (1929 / Partners in crime)

Recueil de nouvelles « Harley Quinn »

Le mystérieux Mr. Quinn (1930 / The mysterious Mr Quin) (nouvelles policières et fantastiques)

Recueil de nouvelles « Parker Pyne »

Mr. Parker Pyne (1934 / Parker Pyne investigates)

Romans indépendants

L’homme au complet marron (1924 / The man in the brown suit)
Cinq heures vingt-cinq (1931 / The Sittaford mystery)
Pourquoi pas Evans ? (1934 / Why didn’t they ask Evans?)
Dix petits nègres (1939 / Ten little niggers)
La mort n’est pas une fin (1945 / Death comes as the end)
Meurtre au champagne (1945 / Sparkling cyanide)
La maison biscornue (1949 / Crooked house)
Rendez-vous à Bagdad (1951 / They came to Baghdad)
Destination inconnue (1954 / Destination unknown)
Témoin indésirable (1958 / Ordeal by innocence)
Le cheval pâle (1961 / The Pale Horse)
La nuit qui ne finit pas (1967 / Endless night)
Passager pour Francfort (1970 / Passenger to Frankfurt: an extravaganza)

Recueils de nouvelles indépendantes

Le mystère de Listerdale (1934 / The Listerdale mystery and other stories)
Le flambeau (1981 / The hound of death and other stories) (nouvelles fantastiques)
Trois souris… (1985) (recueil composé d’une nouvelle inédite en France, Trois souris (1948 / Three blind mice), et de cinq nouvelles déjà parues dans d’autres recueils mettant en scène Miss Marple ou Hercule Poirot)

Pièces de théâtre

Black coffee (1930), adaptée au cinéma, Charles Osborne en a écrit un roman en 1998.
Akhenaton (1937 / Akhnaton), publiée seulement en 1973, considérée par l’auteure comme un des sommets de son œuvre.
La souricière (1952 / The mousetrap), adaptation de sa nouvelle « Trois souris », le plus gros succès d’Agatha Christie au théâtre.
La toile d’araignée (1954 / Spider’s web), Charles Osborne en a écrit un roman en 2000.
Verdict (1958)
Le visiteur inattendu (1958 / The unexpected guest), Charles Osborne en a écrit un roman en 1999.
Règle de trois (1962 / Rule of three), trois pièces d’un acte (The rats, Afternoon at the seaside, The patient).
Fiddlers three (1971)

Et d’autres pièces, adaptations de romans ou de nouvelles de l’auteure.

Recueils de poèmes

The road of dreams (1925)
Star over Bethlehem (1965), recueil de poèmes et de nouvelles
Poems (1973)

Autobiographies

Dis-moi comment tu vis (1946 / Come, tell me how you live)
Une autobiographie (1977 / An autobiography)

Romans non policiers publiés sous le pseudonyme de Mary Westmacott

Musique barbare (1930 / Giant’s bread)
Portrait inachevé (1934 / Unfinished portrait)
Loin de vous ce printemps (1944 / Absent in the spring)
L’if et la rose (1948 / The rose and the yew tree)
Ainsi vont les filles (1952 / A daughter’s a daughter)
Le poids de l’amour (1956 / The burden)

Mon Agatha Christie ++

Un livre d’Agatha Christie se déguste en automne ou en hiver, au coin de la cheminée, confortablement installé dans son fauteuil préféré, pantoufles aux pieds, un plaid sur les genoux, une boisson chaude à portée de main et le chat roulé en boule dans le canapé voisin, sur son coussin attitré qui épouse parfaitement sa forme.

Ou alors par grand soleil, couché dans son transat à l’ombre d’un parasol, les orteils en éventail, un jus de fruit frais à ses côtés, caressé par une douce brise rendant supportable la chaleur ambiante et la montée de température provoquée par la tension de l’histoire.

Plongé dans l’intrigue du jour, on savoure les aventures des personnages de la romancière, les ambiances cosy et so old british, les déductions élaborées, les fausses pistes, l’humour caustique et l’écriture fluide de celle qui nous fait oublier soucis et mauvais temps. Et puis il y a ce petit jeu au début de chaque enquête : vais-je découvrir le coupable avant la révélation finale ? la manière dont il s’y est pris ? le mobile ? Et quelle satisfaction lorsqu’une des questions trouve une réponse positive au fil des pages !

J’ai lu tous les romans et nouvelles signés Agatha Christie (hormis la nouvelle « Trois souris »), ainsi que sa deuxième autobiographie et les six romans parus sous Mary Westmacott.

Je ne vais pas détailler toute l’œuvre de la reine du crime, mais vous donner mon ressenti, personnage par personnage, de ce qui me paraît essentiel ou non.

J’indique les romans que je déconseille, non pour dénigrer l’auteure ou son œuvre, mais pour éviter à un lecteur novice de démarrer sa découverte d’Agatha Christie par une mauvaise porte d’entrée ou pour aider dans ses choix le lecteur qui n’a pas envie de lire l’intégrale. Les fans de la reine du crime liront tout ou auront déjà tout lu.

Hercule Poirot

J’ai beaucoup apprécié les romans relatant les aventures du détective belge imbu de lui-même. À l’exception de :

Les Quatre : Hercule Poirot traque un quatuor de criminels assoiffés de pouvoir et de richesses. Histoire décousue parce qu’au départ il s’agissait de quatre nouvelles rassemblées ultérieurement par Agatha Christie. La fin n’est pas des plus brillantes non plus.

Un, deux, trois : Hercule Poirot est paniqué à l’idée d’aller chez le dentiste. Après ce début prometteur, ça se gâte malheureusement. Le roman glisse vers l’espionnage et perd de la saveur des enquêtes traditionnelles du détective belge.

Le chat et les pigeons : L’histoire débute au Moyen-Orient. Espionnage et enquête s’entremêlent. Hercule Poirot apparaît fort tard. Moyen. Intéressant à la limite pour l’ambiance dans le pensionnat huppé pour jeunes filles.

Une mémoire d’éléphant : Agatha Christie insiste trop lourdement sur les pertes de mémoire de ses personnages et sur la mémoire d’éléphant. Ce roman de 1972 fait partie de ses dernières œuvres, très dispensables.

Les nouvelles mettant en scène Hercule Poirot sont agréables, sans plus. Je préfère de loin les romans. Le format de la nouvelle ne permet pas au détective belge de donner la pleine mesure de ses talents d’enquêteur, ni aux histoires le temps se mettre en place.

Quatre romans particuliers avec Hercule Poirot :

La mystérieuse affaire de Styles

Premier roman d’Agatha Christie et première enquête d’Hercule Poirot. Le lecteur découvre le détective aux moustaches bien soignées à travers la narration du colonel Hastings. Une entrée en matière réussie pour l’ancien inspecteur de police belge, présent au village de Styles Saint-Mary où un meurtre a été commis.

Le Meurtre de Roger Ackroyd

Un des romans les plus célèbres mettant en scène Hercule Poirot. Roger Ackroyd est assassiné dans son bureau. Le détective belge enquête dans le village où a eu lieu le crime, aidé par ses voisins, le docteur Sheppard, le narrateur de l’histoire, et sa sœur Caroline.

Le crime de l’Orient-Express

Dans le mythique Orient-Express, un passager est assassiné de douze coups de couteau. Le train de luxe est bloqué par la neige en Yougoslavie, le coupable se trouve donc forcément encore à bord. Un autre passager, Hercule Poirot, va enquêter et tenter de démasquer le criminel.

Poirot quitte la scène

Magnifique dernière enquête d’Hercule Poirot qui se déroule à Styles Court, lieu de sa première enquête. Le détective belge bénéficie, comme pour sa première enquête, de l’aide d’Arthur Hastings, son fidèle ami revenu d’Argentine.

Miss Marple

J’ai beaucoup aimé les romans et les nouvelles mettant en scène la vieille dame, à l’exception de deux romans : « À l’hôtel Bertram » qui pourrait être sauvé pour sa très jolie description d’un hôtel vieillot et d’une Angleterre en voie de disparition et « Némésis » qui présente une Miss Marple qui radote et une Agatha Christie qui s’essouffle elle aussi. Pour le reste, que du très bon, du même niveau que les enquêtes du détective belge !

Superintendant Battle

Les quatre romans mettant en scène ce limier du Yard sont excellents. À noter que même si les deux enquêtes sont indépendantes, certains personnages de « Le secret de Chimneys » se retrouvent dans « Les sept cadrans ».

Tommy et Tuppence Beresford

J’ai adoré et détesté. Cela peut sembler paradoxal, mais c’est pourtant la réalité. J’ai adoré les deux premiers romans mettant en scène Tommy et Tuppence (« Mr Brown », « N. ou M. ? »). Et je me réjouissais à l’idée qu’il en existait deux autres présentant les exploits de ce sympathique couple d’enquêteurs. Ma déception a été grande avec « Mon petit doigt m’a dit » et surtout avec « Le cheval à bascule », un des deux pires romans d’Agatha Christie (l’autre sera mentionné dans les romans indépendants). Dans « Mon petit doigt m’a dit », les Beresford vieillissent (mal), l’écriture de la romancière aussi. Les sempiternels « je suis vieux, j’ai oublié… » fatiguent et le scénario est trop mince. « Le cheval à bascule » est pourtant pire. L’histoire commence bien, puis radote, tourne en rond. Dommage de terminer ainsi avec les Beresford qui n’ont pas bénéficié d’une belle dernière aventure écrite, comme pour Hercule Poirot ou Miss Marple, avant qu’Agatha Christie ne décline.

Le recueil de nouvelles « Le crime est notre affaire » est un bonus agréable.

Harley Quinn / Parker Pyne

Je regroupe ces deux personnages récurrents dans le même paragraphe, même s’ils n’ont rien à voir l’un avec l’autre, parce que j’ai autant apprécié l’un que l’autre dans leurs nouvelles respectives. De petits moments de lecture délicieuse dont il ne faudrait pas se priver si on aime la plume d’Agatha Christie.

Romans et nouvelles indépendants

Ces œuvres qui ne mettent aucun personnage récurrent principal en scène sont également excellentes et méritent d’être connues, autant les romans que les nouvelles.

Deux exceptions toutefois en ce qui me concerne :

Destination inconnue : roman d’espionnage dispensable, à réserver aux inconditionnels d’Agatha Christie.

Passager pour Francfort : le pire roman d’Agatha Christie à mon sens. Un roman d’espionnage qui débute bien mais perd rapidement de sa crédibilité et de son intérêt en s’enlisant dans une pénible confusion et des rebondissements tirés par les cheveux.

Une courte présentation des 10 romans indépendants non évoqués encore, par ordre chronologique de parution :

L’homme au complet marron

Ce quatrième roman d’Agatha Christie mêle avec réussite espionnage, aventure et enquête policière. Le colonel Race y fait sa première apparition. La romancière réutilisera ce personnage dans trois autres romans : « Cartes sur table », « Mort sur le Nil » et « Meurtre au champagne ».

Cinq heures vingt-cinq

Lors d’une séance de spiritisme, un esprit informe les participants du décès d’une de leurs connaissances.

Un roman policier très réussi, sans les enquêteurs traditionnels d’Agatha Christie.

Pourquoi pas Evans ?

– Et pourquoi pas Evans ? articula-t-il.
Puis il fut parcouru d’un étrange frisson, ses paupières se refermèrent et sa mâchoire retomba…
Il avait cessé de vivre.

De superbes personnages, un beau suspense, des méchants à la hauteur, un très bon cru d’Agatha Christie !

Dix petits nègres

La référence. L’incontournable. LE classique d’Agatha Christie. Le roman le plus vendu de cette auteure. À lire absolument, bien sûr, pour les amateurs du genre. Je ne vais rien dévoiler de l’histoire pour laisser à d’éventuels lecteurs qui n’en connaîtraient rien le plaisir de l’entière découverte.

Mon premier Agatha Christie, prêté il y a fort fort longtemps par ma grande sœur. Souvenirs.

À noter que les bien-pensants de notre époque (en 2020 précisément) ont fait renommer ce livre en « Ils étaient dix » pour qu’il soit politiquement correct. Le ridicule ne tue pas.

La mort n’est pas une fin

En 2000 avant Jésus-Christ, en Égypte, Renisenb retourne auprès de sa famille après la mort de son mari. Elle découvre très vite que le crime rôde.

Un policier qui se déroule en Égypte antique. Encore un roman exceptionnel et un autre incontournable d’Agatha Christie.

Meurtre au champagne

Une histoire d’empoisonnement et un autre excellent roman policier livrée par la reine du crime. Avec des passages qui sonnent toujours très « vrais » aujourd’hui.

La maison biscornue

Charles est amoureux de Sophia et compte l’épouser. Mais un meurtre va compliquer ses plans.

Excellent roman policier. Prenant, sombre, bien écrit, avec des personnages travaillés. Du grand Agatha Christie. Une des œuvres préférées de la romancière.

Rendez-vous à Bagdad

Inspiré d’un voyage effectué par Agatha Christie à Bagdad, cet excellent roman d’aventures et d’espionnage nous offre des personnages succulents et une intrigue palpitante. Incontournable.

Témoin indésirable

Deux ans après la condamnation de Jack Argyle pour meurtre, un témoin tombe du ciel et le disculpe. Mais alors, qui est le vrai coupable ?

Ce roman fait également partie des préférés d’Agatha Christie. Un roman policier noir qui propose de beaux personnages, des rebondissements et une étude poussée de la nature humaine.

Le cheval pâle

Unique apparition d’Ariadne Oliver sans Hercule Poirot.

Excellent roman policier que j’ai eu beaucoup de mal à refermer avant d’arriver à la dernière page. Suspense garanti.

Autres œuvres d’Agatha Christie

J’ai lu « Une autobiographie ». Je conseille vivement cette autobiographie pour qui veut connaître la vie d’Agatha Christie, de son enfance à fin 1965. Une lecture agréable et instructive.

Je n’ai pas lu « Dis-moi comment tu vis » qui à l’époque a été publié sous Agatha Christie Mallowan. L’auteure y a retranscrit ses souvenirs des fouilles effectuées sur les chantiers en Syrie et en Irak dans les années 30 avec son mari archéologue Max Mallowan.

Je n’ai ni vu ni lu ses pièces de théâtre, ni lu ses recueils de poésie.

Mary Westmacott

J’ai été intrigué par les écrits d’Agatha Christie qu’elle a cru nécessaire de publier sous un pseudonyme. Je les ai donc lus avec curiosité. J’ai bien fait ! Un chef d’œuvre et du très bon dans les quatre premiers. Les deux derniers m’ont par contre laissé sur ma faim.

Musique barbare

Vernon Deyre grandit dans une somptueuse propriété anglaise au début du siècle dernier, entre sa nurse, Dieu, ses amis imaginaires, une mère exubérante et superficielle et un père que les femmes ne laissent pas indifférent. Il exècre la musique. Bientôt, il se lie d’amitié avec sa cousine et deux enfants du voisinage…

Des amours impossibles, parasités par le génie artistique, l’attrait du matériel, des causes à défendre ou des grands principes. Les prix à payer sont lourds et gangrènent la force des sentiments.

Agatha Christie nous livre une fois de plus des personnages attachants, avec leurs blessures et leurs défauts, leurs aspirations, leurs désillusions, leurs bonheurs et les réalités et écueils qui les entravent dans un quotidien pas aussi rose qu’espéré. Loin des romans policiers, mais très plaisant pour les amateurs du genre.

Extraits

Il y a toujours deux façons de voir les choses. (p.16)

 Il pense amèrement : « Il y aura toujours une femme pour vous sortir d’un trou, mais personne ne viendra vous tenir compagnie au sommet d’une montagne où, pourtant, on peut se retrouver terriblement seul. » (p.251)

Portrait inachevé

Début du 20e siècle. Récit de l’enfance heureuse de Celia, fille insouciante à l’imagination débordante. Le temps passe et la jeune femme se retrouve soudain adulte, épouse et mère, sans trop disposer du mode d’emploi de cette nouvelle vie. Celia s’épanouit dans son propre monde, empli de bienveillance et de sentiments, pas dans un univers réaliste et calculé. Elle ne perçoit pas l’intérêt des soucis bassement matériels. Elle a du mal à comprendre les gens et son bonheur en pâtit.

Portrait touchant d’un personnage féminin perdu dans le monde réel, confrontée aux problèmes du quotidien, au contact de gens de peu d’imagination. À quel point Agatha Christie s’est-elle inspirée de sa propre vie pour créer Celia ? Elle seule avait la réponse, mais nous sommes en droit de supposer que Celia n’est pas entièrement le fruit de son imagination.

Bien écrit, émouvant, agréable pour qui est sensible à ce genre de récit. Pas essentiel pour les lecteurs qui recherchent avant tout l’art du suspense distillé par la reine du crime (parce ce que ni crime, ni beaucoup de suspense dans ce roman).

Extrait

Être jeune. Vieillir. Quel mystère effrayant ! Existait-il un moment particulier où vous étiez plus vous-même qu’à un autre ? (p.272)

Loin de vous ce printemps

Années 30. Joan Scudamore a une haute opinion d’elle-même et vit dans l’illusion d’un bonheur parfait. Bloquée seule en plein désert dans un Relais près de la frontière turque lors d’un retour de voyage perturbé par les conditions météorologiques, elle n’a d’autre activité pendant plusieurs jours que de penser à son existence, à son passé. Elle découvre peu à peu des vérités désagréables sur elle et sa famille.

Dans « Une autobiographie », Agatha Christie parle ainsi de ce roman :

Peu de temps après, j’ai écrit le seul ouvrage qui m’ait entièrement satisfaite. C’était un nouveau Mary Westmacott, le livre que j’avais toujours eu envie d’écrire, qui était toujours apparu clairement dans mon esprit. Le portrait d’une femme qui avait une image bien définie d’elle-même, de ce qu’elle était, mais qui se trompait du tout au tout.
[…2 pages…]
J’ai écrit ce roman en trois jours exactement.
[…1 page…]
Je redoutais tellement tout ce qui pourrait m’interrompre, couper le fil de mes pensées, que, après avoir écrit le premier chapitre dans un état de grande surexcitation, je passai directement au dernier, car je savais si bien où j’allais qu’il fallait que je le jette tout de suite sur le papier. Pour le reste, je n’eus pas à m’arrêter et fis tout d’un seul trait.
Je ne me rappelle pas avoir jamais été aussi fatiguée. Quand j’eus terminé, et que je vis qu’il n’y avait pas à changer un seul mot du chapitre que j’avais écrit auparavant, je m’affalai sur mon lit et, si je me souviens bien, dormis près de vingt-quatre heures d’affilée.

Un roman passionnant : une introspection progressive et précise, une analyse fine des protagonistes de l’histoire, des propos justes et un suspense maintenu jusqu’au bout, sans crime, ni enquête policière. Le tout pourrait aisément être transposé à notre époque, alors que le contexte date d’il y a près d’un siècle. Un petit chef-d’œuvre supplémentaire, totalement inattendu pour moi qui découvrais Mary Westmacott avec ce roman. Mon préféré de l’auteure sous ce pseudonyme.

L’if et la rose

Peu avant la fin de la deuxième guerre mondiale, dans une petite ville des Cornouailles, Hugh Norreys assiste en observateur à la campagne électorale de l’opportuniste John Gabriel. Ce candidat des conservateurs issu du peuple, au profil guère traditionnel pour ce parti, ne recule devant rien pour servir ses propres intérêts. Des intrigues amoureuses complexifient la situation et contribuent à maintenir l’issue du vote et surtout le dénouement de l’histoire incertains.

Agatha Christie met en scène une intéressante galerie de portraits et décrit les rouages complexes de la nature humaine avec minutie, talent, une jolie plume et un brin d’humour cynique. Cette histoire qui n’a rien de policier parvient néanmoins à garder le lecteur en haleine jusqu’au bout et livre une belle analyse de la psychologie et des traits de caractère des personnages, des différences de classes et de la quête du bonheur qui revêt diverses formes suivant les aspirations de chacun.

Un des romans préférés de l’auteure (elle a toujours pris plaisir à le relire) et de sa fille Rosalind. J’ai beaucoup apprécié également.

Ainsi vont les filles

Ann, 41 ans, veuve et mère d’une fille de 19 ans, Sarah, rencontre Richard, veuf lui aussi, avec qui elle pourrait envisager de refaire sa vie. Mais Richard et Sarah s’entendent comme chien et chat.

Celui-là, je le qualifie volontiers de roman sentimental. Mais il ne s’agit pas d’une réussite à mon sens. Agatha Christie s’évertue à analyser les relations orageuses entre mère et fille, ainsi que les conséquences potentielles de l’ingérence dans la vie d’autrui. Je n’ai pas été convaincu par les personnages, trop inconstants pour certains, trop caricaturaux pour d’autres, et l’intrigue ne m’a pas passionné plus que ça. Les goûts et les couleurs.

Extrait

Comme c’était injuste, se dit Dame Laura, que les femmes amoureuses soient transfigurées, alors que les hommes amoureux ont l’air de chiens battus. (p.71)

Le poids de l’amour

Portraits de personnes qui aiment trop, l’une sa sœur, l’autre son mari, un mari sa femme. Comme dans « Ainsi vont les filles », Agatha Christie analyse les sentiments et l’ingérence qui part pourtant de très bons sentiments. Comme pour « Ainsi vont les filles », je ne suis ni conquis, ni convaincu. Comme « Ainsi vont les filles », à réserver aux amateurs du genre et à ceux qui souhaitent un aperçu complet de l’œuvre de la reine du crime et de son autre facette non policière.

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Val McDermid – Série « Tony Hill et Carol Jordan »

(Policier / 1995-…)

Couverture du roman Le chant des sirènes de Val McDermid

Série de romans policiers présentant des enquêtes menées par Carol Jordan et son équipe de choc, secondés par le profiler Tony Hill. L’action se déroule principalement à Bradfield, grande ville fictive du nord de l’Angleterre.

Carol Jordan et Tony Hill traquent des fous furieux, des sombres brutes, des êtres machiavéliques et des organisations sans scrupules. Ils sont parfois eux-mêmes des cibles directes des truands. Les dégâts collatéraux ne sont pas rares. Ils ont fort à faire et s’emploient sans relâche à mettre les (très) méchants hors d’état de nuire, tout en traînant leurs propres casseroles.

Commentaire

Une série de polars passionnants, une de mes préférées. Attention, âmes sensibles : Val McDermid ne fait pas dans la subtile demi-mesure. Son monde est noir, violent, sanguinolent, sans pitié.

Les enquêteurs bataillent contre la lie de la société. Ils sont amenés à élucider des crimes horribles, effrayants. De plus, ils ont à faire face à leurs démons personnels, aux ambitions et jalousies de brigades voisines, à des luttes intestines au sein de la hiérarchie ou même de l’équipe. Les rapports entre les personnages évoluent au fil du temps et des circonstances.

L’atmosphère de la série est sombre, les crimes parfois dérangeants. L’apport du profiler et de ses raisonnements est intéressant.

L’écriture de Val McDermid est brillante. Ses personnages sont complexes, attachants, très travaillés, admirablement décrits. Les enquêtes sont captivantes, bien documentées.

Efficace. Addictif.

Les personnages de Tony Hill et Carol Jordan sont les protagonistes d’une série TV, « La fureur dans le sang », adaptation de romans de ValMcDermid enrichie d’épisodes inédits non tirés de son œuvre.

Romans de la série

À ce jour, cette série est composée de 11 romans.

Le chant des sirènes (1995 / The mermaids singing)
La fureur dans le sang (1997 / The wire in the blood )
La dernière tentation (2002 / The last temptation)
La souffrance des autres (2004 / The torment of others)
Sous les mains sanglantes (2007 / Beneath the bleeding)
Fièvre (2009 / Fever of the bone)
Châtiments (2011 / The retribution)
Une victime idéale (2013 / Cross and burn)
Les suicidées (2015 / Splinter the silence)
Voyages de noces (2017 / Insidious intent)
Ainsi parlent les morts (2019 / How the dead speak)

L’auteure et son œuvre

Val McDermid est née le 4 juin 1955 en Écosse. À 17 ans, Val McDermid est la première étudiante d’une école publique écossaise à fréquenter le St Hilda’s College à l’Université d’Oxford. Elle a travaillé pendant quinze ans comme journaliste.

Écrivaine féministe et engagée, elle a obtenu de nombreux et prestigieux prix littéraires.

Val McDermid dénonce la misogynie et la discrimination envers la population homosexuelle. Lesbienne elle-même, elle défend et met en valeur des femmes aimant d’autres femmes, dans un monde loin d’être tolérant envers les minorités.

Elle a écrit plus de 40 livres, essentiellement des romans policiers. Outre la série « Tony Hill et Carol Jordan », elle a trois autres séries policières à son actif : « Lindsay Gordon » (sa première série), « Kate Brannigan » et « Karen Pirie », ainsi que des polars indépendants.

Le style de Val McDermid, fluide, fouillé, précis, est au service de ses histoires noires.

Un régal pour les amateurs du genre.

Mon Val McDermid ++

Je n’ai lu que deux romans de Val McDermid en-dehors de la série « Tony Hill et Carol Jordan ». J’y ai pris beaucoup de plaisir.

Au lieu d’exécution

(1999 / A place of execution)

En décembre 1963, Alison Carter, treize ans, disparaît dans son petit hameau perdu au fin fond de l’Angleterre.

Un roman indépendant. Une histoire haletante.

Quatre garçons dans la nuit

(2003 / The distant echo)

Dans un coin paisible d’Écosse, quatre étudiants prennent un raccourci après une nuit de beuverie et découvrent un cadavre en pleine nature. La police, faute d’autre piste, les considère rapidement comme suspects.

Un roman indépendant à l’époque où je l’ai lu et qui est devenu le premier d’une série (« Karen Pirie ») que j’ai bien envie de poursuivre.

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Michel Bussi – Nymphéas noirs

(Policier / 2011)

Couverture du roman Nymphéas noirs de Michel Bussi

Giverny reste figé dans le temps. Des milliers de touristes visitent chaque année ce paisible village normand qui a vu Claude Monet peindre encore et encore ses Nymphéas. Une vieille dame surveille les allées et venues des autochtones et des gens de passage. Une jolie femme rêve d’amour et d’évasion. Une fillette se passionne pour la peinture.

Un meurtre salit soudain ce décor de carte postale. Les deux inspecteurs chargés de l’enquête en perdent leur latin. Seul le fidèle chien Neptune semble insensible aux drames qui se jouent et aux secrets qui se dénouent.

Commentaire

Ce roman policier sort de l’ordinaire. Michel Bussi joue avec nos nerfs, distille ses indices au compte-gouttes, nous parle peinture et nymphéas noirs, nous émeut, nous mène en bateau, avant d’époustouflantes révélations finales. J’en suis resté bouche bée. Et ravi de l’expérience.

Je n’en dévoilerai pas davantage. Je ne peux que conseiller aux amateurs de suspense et de retournements de situation d’embarquer dans cette aventure singulière.

L’auteur et son œuvre

Michel Bussi est né le 29 avril 1965 à Louviers, en Normandie.

Géographe, professeur à l’université de Rouen, spécialiste de la géographie électorale, il est également un des écrivains français les plus lus en France depuis le succès de « Nymphéas noirs » et de ses successeurs. Il a publié à ce jour, entre autres, une quinzaine de romans et un recueil de nouvelles.

Michel Bussi est le roi du rebondissement. Ce conteur-né prend un malin plaisir à brouiller les pistes. Il mène le lecteur par le bout du nez, pour mieux le surprendre lors du dénouement de chaque histoire. Divertissant, souvent instructif et toujours surprenant !

Mon Michel Bussi ++

Outre « Nymphéas noirs », j’ai beaucoup aimé deux autres romans de Michel Bussi.

Et puis, j’ai bien ri aussi en découvrant que Michel Bussi avait réussi à mentionner « Borussia Mönchengladbach » dans un de ses romans, sans expliquer de quoi il s’agissait. Un défi personnel ? Un pari gagné ? Quoi qu’il en soit, bravo !

Un avion sans elle

(2012)

23 décembre 1980. Un crash d’avion dans le Jura. Une seule survivante : un bébé de trois mois. Deux familles se l’arrachent, l’une riche, l’autre pas. La justice tranche et le bébé retrouve une identité.

Dix-huit ans plus tard, un nouveau rebondissement relance l’affaire. À 18 ans, la rescapée est replongée dans un passé plus trouble que jamais.

Gravé dans le sable

(2014)

Juin 1944. La veille du débarquement, Lucky croit en sa chance et prend tous les risques en échange d’une hypothétique fortune.

La veuve de Lucky apprend le pacte fou vingt ans plus tard. Entre la Normandie et les États-Unis, elle part à la recherche de témoins capables de corroborer la réalité de l’incroyable promesse. Mais certains n’ont pas envie de déterrer une vérité embarrassante.

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