Anny Duperey – Les chats de hasard (+) ♥

(Récit / 1999)

Couverture du récit Les chats de hasard d'Anny Duperey

Titi a choisi de vivre avec moi. C’est un petit chat gris, à la tête ronde, au regard doré et au poil court et laineux. De la race des chartreux. Doux, intelligent, rassurant, Titi, en plus d’être beau, a toutes les qualités. Compagnon à l’affection sans faille, Titi m’aime telle que je suis. Avec lui, je m’abandonne, sans peur, ni jeu ni séduction. Il est le premier de mes chats de hasard.

(quatrième de couverture)

Commentaire

Je connaissais Anny Duperey, la comédienne. Je savais qu’elle écrivait, mais je n’avais aucune idée de ce qu’elle écrivait. Et puis ce livre m’a fait de l’œil. Les chats de hasard. Le titre sur le dos d’un livre de poche rangé sur une étagère au milieu d’un grand nombre d’autres livres de poche. Les chats de hasard. Simple. Direct. Énigmatique aussi. Poétique. Je ne pouvais que rester accroché. J’ai pris le livre et je l’ai acheté. Un peu par hasard. Comme les chats de hasard. Mais sans hésitation. Cela allait de soi. Une rencontre qui était écrite.

Je ne l’ai pas lu de suite. J’ai toujours un petit stock de livres en attente. Je ne l’ai pas lu de suite mais je n’ai pas trop tardé non plus.

Deux mois.

Puis j’ai découvert Titi. J’ai découvert d’autres chats. Le style élégant, agréable, sans fioritures d’Anny Duperey. Ses confidences. Sa vie. Ses chats. Anny Duperey ne cherche pas à en mettre plein la vue. Elle raconte, comme elle se confierait à un ami.

Je ne m’attendais pas à la déferlante d’émotions qui m’a subjugué en découvrant ces mots, ces phrases, ces anecdotes.

« Les chats de hasard » m’a touché au plus profond de moi. Dans mon souvenir, je n’ai ressenti une telle puissance émotionnelle qu’en lisant Une vie de Maupassant. D’autres livres m’ont ému, mais rien de comparable. « Les chats de hasard » n’est pas un livre triste, ni un livre qui appelle à la colère ou à l’indignation ou qui suscite un sentiment d’injustice. C’est un beau récit. Un partage qui brille par sa sincérité, sa simplicité, ses valeurs. Anny Duperey raconte l’essentiel. Elle-même, des pensées personnelles, des anecdotes privées et professionnelles. Et les chats qui l’ont accompagnée au fil des années, comme une évidence. La vie. Avec ses joies et ses peines.

Loin de certains autres ouvrages qui capitalisent sur les chats ou sur un phénomène de mode pour vendre du futile, les chats de hasard est un condensé de bonheur à l’état pur.

Je conseille ce livre à tous les amoureux des chats. Et aux autres aussi.

Je relirai ces 222 pages avec un immense plaisir.

Merci Anny Duperey.

L’auteure et son œuvre

Anny Duperey est née le 28 juin 1947 à Rouen. Elle a de multiples cordes à son arc : comédienne, photographe, auteure de romans et d’autobiographies notamment.

Mon Anny Duperey ++

Je n’ai rien lu d’autre de cette auteure. Pour le moment.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
John Boyne – Les fureurs invisibles du coeur
Fred Vargas – Série « Adamsberg »

Mes écrits
Ainsi a-t-il été
Mieux vaut très tard que jamais
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LECTURE DE JUILLET 2023

Le Prince des Marées, de Pat Conroy. Un roman touchant et addictif. De l’humour et des drames entre New York et la Caroline du Sud, deux mondes que tout oppose. L’histoire de la famille Wingo qui essaye de s’en sortir malgré le sort qui s’acharne sur elle et un terrible secret que tous ses membres auraient souhaité oublier.

Une comparaison entre les deux traductions disponibles vous permettra de choisir celle qui vous convient le mieux.

Bonne lecture !

Pat Conroy – Le Prince des Marées ♥

(Roman / 1986 / The Prince of Tides)

Couverture du roman Le Prince des marées de Pat Conroy

Tom, Luke et Savannah ont grandi au paradis, dans le sud faulknérien, sur l’île de Melrose où leur père pêchait et leur mère régnait par sa beauté. Leur enfance éblouie et perdue préfigure les drames de l’âge adulte. Parce qu’ils refusent de mûrir, de vieillir, leurs rêves d’art, d’exploits, de justice vont se heurter à la brutalité du monde réel. La géniale et tragique Savannah et ses frères affrontent l’amour, la solitude et la peur de vivre avec une ironie désespérée.

(quatrième de couverture)

Commentaire

Coup de cœur. Chef d’œuvre. Magnifique récit présentant une famille du Sud profond ayant du mal à joindre les deux bouts, les Wingo, souvent raillés par leurs congénères de Colleton et d’ailleurs.

Savannah, la fille, brillante poétesse, a quitté le cocon familial et s’est réfugiée à New York, coupant peu à peu tout lien avec les siens. Lorsqu’elle refait une tentative de suicide, Tom, son jumeau, se précipite à son chevet dans la Grande Pomme. Il rencontre Susan Lowenstein, la psy de Savannah, qui n’a que peu d’estime pour les rustres du Sud. Tous les deux partagent toutefois un but commun : faire au mieux pour venir en aide à Savannah.

Pour tenter de comprendre les origines du mal-être de Savannah, Tom raconte leur histoire familiale à Lowenstein, histoire faite de drames, de tendresse, d’humour, de complicité et d’un environnement spécifique à ce Sud unique.

Le lecteur découvre ainsi au fil des pages un père pêcheur de crevettes, violent, aux idées géniales mais foireuses, une mère complexée par sa condition et prête à tout pour sortir de la médiocrité, un grand-père excentrique de sainteté, une grand-mère au contraire totalement libérée, Luke, le grand-frère pragmatique des jumeaux avec qui il forme une fratrie unie et aimante, Savannah et sa folie douce, Tom, coach sportif et prof d’anglais dont le couple bat de l’aile, des tragédies et un lourd secret.

Un roman brillant, triste et drôle, dans la veine des meilleurs John Irving. Une source d’inspiration probablement pour les auteures de Betty et de Là où chantent les écrevisses.

Un pavé de 1070 pages (Pocket) qui ne m’a paru long à aucun moment.

A lire absolument pour les amateurs du genre.

Pour la petite histoire

Ce roman m’a été conseillé par Jonathan, un lecteur conquis par Ainsi a-t-il été, mon roman américain à moi. Il a réussi à me proposer quatre romans que je considère aujourd’hui comme des coups de cœur incontournables : celui-ci, Betty, Le gang des rêves et Les fureurs invisibles du cœur. Un sans-faute. Un carton plein. Merci et chapeau !

(en retour, je lui ai suggéré Pachinko et Le fils, dans cette même veine ; avec Là où chantent les écrevisses, des John Irving et Les chutes de Joyce Carol Oates, il y a de quoi remplir une étagère de magnifiques fresques familiales prenantes que je ne peux que recommander).

Extraits

Une famille est un élément naturellement soluble ; avec le temps il se dissout comme le sel dans l’eau de pluie. (p.768)

Et tandis que j’applaudissais, je savais que là serait toujours mon fardeau, non pas dans le fait de ne point posséder de génie, mais dans celui d’en être pleinement conscient. (p.810)

Rien n’affecte davantage une petite ville que la perte du plus rare et du plus adorable de ses citoyens. Rien n’affecte davantage une famille sudiste que la mort d’un homme qui lui conférait équilibre et fragilité dans un monde perméable aux valeurs corrompues. (p.903)

La vérité n’est jamais que ce dont on a décidé de se souvenir (p.1007)

L’histoire de ma famille était une histoire d’eau salée, de bateaux et de crevettes, de larmes et de tempêtes. (p.1065)

L’auteur et son œuvre

Pat Conroy est né le 26 octobre 1945 à Atlanta. Il est décédé le 4 mars 2016 à Beaufort, en Caroline du Sud, d’un cancer du pancréas.

Auteur à succès, il a enseigné en Caroline du Sud avant de se faire renvoyer, scandalisé par les moyens mis à disposition de ses élèves défavorisés et en conflit avec l’administration scolaire, notamment à cause de méthodes d’enseignement non conventionnelles et de son opposition aux châtiments corporels.

Il a publié son premier livre en 1972, The Boo (non traduit en français), une suite d’anecdotes, d’histoires courtes et de lettres en hommage au lieutenant-colonel Thomas Nugent Courvoisie qui s’occupait des cadets à l’académie militaire de la Citadelle à Charleston où il a étudié.

Pat Conroy a ensuite écrit sept romans :

1976 The Great Santini (Le Grand Santini)
1980 The Lords of discipline (non traduit)
1986 The Prince of Tides (Le Prince des Marées)
1995 Beach music (Beach music)
2002 My losing season (Saison noire)
2009 South of broad (Charleston Sud)
2013 The death of Santini, the story of a father and his son (La mort de Santini)

Il a publié trois autres livres :

1972 The water is wide : son expérience en tant qu’enseignant (une adaptation a été traduite en 1974, suite à l’adaptation du livre à l’écran : Conrack. Le Journal d’un instituteur qui dérangeait trop l’ordre établi ; le texte intégral a été traduit en 2018 : À quelques milles du reste du monde)

1999 The Pat Conroy Cookbook : Recipes of my life : un livre de recettes enrichi d’anecdotes, non traduit.

2010 My Reading Life : suite de récits autobiographiques, non traduit.

Mon Pat Conroy ++

Je n’ai rien lu d’autre de cet auteur, mais je n’en resterai pas là.

Le Prince des Marées : et ces traductions alors ?

Ce paragraphe fait suite à mon article « Coup de gueule » : ICI.

Petit rappel, il existe deux traductions de ce roman, l’initiale et la révisée. J’ai commencé à lire la traduction révisée, qui m’a irrité, puis je me suis procuré la traduction initiale.

J’ai lu « Le Prince des Marées » dans sa traduction initiale avec grand plaisir. Mais je n’en suis pas resté là. J’ai comparé les deux traductions (l’initiale et la révisée) sur une cinquantaine de pages et j’en suis arrivé à la conclusion qu’il y a trois types de changements d’une traduction à l’autre :

  1. Le remplacement de « nous » suivis d’un passé simple

Exemples :

Traduction initiale.

« Nous étions des enfants et nous ne tardâmes pas à sauter la barrière pour faire quelques pas dans la forêt interdite. » (p.209)

« Nous détalâmes. Nous fonçâmes au mur de pierre que nous escaladâmes au plus vite avant de courir en hurlant jusqu’à notre jardin. » (p.212)

« Pendant la semaine qui suivit, nous fûmes prudents et vigilants, mais les jours passèrent sans incident et les rues d’Atlanta succombèrent à la blanche incandescence des cornouillers en fleur. » (p.214)

Traduction révisée.

« Nous étions des enfants et on ne tarda pas à sauter la barrière pour faire quelques pas dans la forêt interdite. » (p.209)

« On détala. On fonça au mur de pierre qu’on escalada au plus vite avant de courir en hurlant jusqu’à notre jardin. » (p.153)

« Pendant la semaine qui suivit, on fut prudents et vigilants, mais les jours passèrent sans incident et les rues d’Atlanta succombèrent à la blanche incandescence des cornouillers en fleur. » (p.154)

  1. La censure

Exemple :

« Elle lui demandait de faire nettoyer la maison par une Noire avant notre arrivée. » (p.214)

devient

« Elle lui demandait de faire nettoyer la maison avant notre arrivée. » (p.154)

Soit la traductrice avait inventée ce personnage au moment de la première traduction (ce qui serait quand même étonnant), soit le texte original a été purement et simplement censuré pour être davantage « politiquement correct » aux yeux des bien-pensants.

L’auteur est décédé en 2016, la traduction révisée a été publiée en 2019.

  1. Des améliorations dans certaines tournures de phrase

Il est vrai que certaines phrases sont plus fluides dans la nouvelle traduction, mais il s’agit de peu de cas et en règle générale, la traduction initiale tenait la route.

En conclusion ?

Sous prétexte d’améliorer (ce qui a été fait à certains endroits), la nouvelle traduction s’est offert le luxe d’appauvrir le texte et de le censurer. Si les révisions s’étaient limitées aux améliorations réelles, j’aurais applaudi des deux mains, mais les deux autres points me font préférer sans l’ombre d’un doute la traduction initiale.

Chacun choisira sa version en connaissance de cause (la meilleure étant sans doute la version originale en anglais).

Traduction initiale : Presses de la Renaissance, Pocket.
Traduction révisée : Albin Michel, Livre de poche.

Les pages indiquées après les citations ci-dessus sont celles des versions Pocket et Albin Michel.

Le Prince des Marées n’en reste pas moins un chef d’œuvre !

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Tracy Chevalier – La jeune fille à la perle
Agatha Christie – La nuit qui ne finit pas

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MON LIVRE NUMÉRO 5 BIENTÔT DISPONIBLE

Une grande nouvelle avant les vacances estivales : mon cinquième livre verra le jour le 24 septembre !

Un nouveau décor, une nouvelle couleur, un nouveau roman qui vous entraînera dans les méandres du showbiz et du monde des nantis, tout en gardant un pied à Balançon. Je n’en dis pas plus pour le moment. Rendez-vous à la rentrée pour le lancement de cette nouvelle aventure de la Collection du Chat Noir.

Bon été et à bientôt pour le numéro 5.

COUP DE GUEULE : Appauvrissement de la langue française, réécriture et censure

À partir de combien d’occurrences, une malheureuse coïncidence se transforme-t-elle en potentiel crime organisé ?

Il ne s’agit pas là d’une accroche de quatrième de couverture, mais d’une réelle inquiétude. D’une colère, n’ayons pas peur des mots. D’où ce coup de gueule.

Le Club des Cinq

Tout a commencé il y a quelques années déjà, avec la publication de nouvelles traductions des célèbres aventures du Club des Cinq. Pour faire court, voici ce qui a changé concrètement dans les nouvelles versions des livres mythiques d’Enid Blyton :

– passage du passé simple au présent.
– suppression de certaines descriptions.
– simplification du langage, avec des « on » remplaçant des « nous » par exemple.
– suppression de ce qui pouvait être perçu comme politiquement incorrect.

Les trois premiers points illustrent une fâcheuse tendance à l’appauvrissement de la langue.

Le dernier point renvoie à un autre vrai souci : la censure des bien-pensants, comme dans le cas du renommage des Dix petits nègres, d’Agatha Christie.

Voici trois articles illustrant cette réécriture des célèbres romans de la Bibliothèque Rose :

https://actualitte.com/article/69948/jeux-video/le-club-des-5-la-nouvelle-traduction-qui-laisse-sans-voix

https://bibliobs.nouvelobs.com/romans/20170406.OBS7659/le-club-des-cinq-a-perdu-son-passe-simple-et-pas-mal-d-autres-choses-aussi.html

https://www.lavie.fr/ma-vie/famille/litterature-jeunesse-le-club-des-cinq-et-le-mystere-du-passe-simple-perdu-73502.php

Hachette se défend d’un nivellement par le bas mais avance une « modernisation » de la série, pour pousser à lire. Hallucinant ! J’ai du mal à croire que ces coupes franches ont incité beaucoup d’enfants n’aimant pas lire à se plonger dans ces livres. Au contraire, ceux qui sont passionnés par la lecture ont beaucoup perdu dans cette affaire. Scandaleux.

Couverture du roman Le Club des Cinq va camper de Enid Blyton

Mais nos charmantes maisons d’édition ne se sont pas arrêtées en si bon chemin. Elles ont de la suite dans les idées !

Pat Conroy – Le Prince des marées, nouvelle traduction

Un lecteur d’Ainsi a-t-il été m’a conseillé de lire Le Prince des marées publié en 1986 et vendu à plus de 20 millions d’exemplaires. Totalement conquis par les suggestions précédentes de ce lecteur averti (Betty, Le gang des rêves), je me suis plongé avec enthousiasme dans ce pavé culte de Pat Conroy. Et j’ai été séduit par l’histoire, les personnages, les dialogues. Mais quelque chose dans l’écriture m’a turlupiné. J’ai mis 150 pages à mettre le doigt dessus. Le souci m’a sauté aux yeux dans un passage où le narrateur raconte son enfance en compagnie de son frère et de sa sœur, en lisant la phrase :

« Nous étions des enfants et on ne tarda pas à sauter la barrière pour faire quelques pas dans la forêt interdite. »

Moche.

Dans ma tête, la bonne phrase était :

« Nous étions des enfants et nous ne tardâmes pas à sauter la barrière pour faire quelques pas dans la forêt interdite. »

J’ai regardé d’un peu plus près.

Je me suis rendu compte que toutes les fois où l’imparfait était utilisé pour la première personne du pluriel, le narrateur disait « nous » et pour tous les passé simple il utilisait « on ». Indigne d’une telle œuvre littéraire (portée à l’écran par Barbara Streisand).

J’ai creusé.

J’ai vu que dans mon livre édité par Albin Michel, il était noté « Traduction révisée ».

J’ai pensé au Club des Cinq.

J’ai écrit au lecteur qui m’avait conseillé ce livre et je lui ai demandé s’il l’avait lu en français, s’il avait toujours ce livre, dans quelle édition et s’il pouvait vérifier ma phrase.

Il m’a répondu dans la demi-heure.

Il dispose de la première traduction, faite par la même traductrice. La phrase en question apparaît ainsi :

« Nous étions des enfants et nous ne tardâmes pas à sauter la barrière pour faire quelques pas dans la forêt interdite. »

Comme je l’imaginais. Sans cet immonde « on ».

Je me suis procuré une version de la traduction originale. Stupeur. Tous les « nous » avec passé simple apparaissent bien dans cette première traduction. Ils ont tous été remplacés par des « on » dans la traduction révisée.

Couverture du roman Le Prince des marées de Pat Conroy

Je ne veux pas accabler la traductrice. Elle ne s’est certainement pas réveillée un matin en se disant « Je vais saboter mon boulot du Prince des marées ».

Alors quoi ? Qu’est-ce qui est passé par la tête d’Albin Michel pour infliger un tel traitement à ce roman ?

Et la suite ?

Le Club de Cinq, Le Prince des marées. Deux coïncidences ? Un vaste complot destiné à simplifier ou saboter notre belle langue française ? à censurer pour rentrer sans vergogne dans le politiquement correct ? Orchestré par qui ? Dans quel but ? Combien d’autres œuvres subissent le même sort, en silence, dans l’ombre ? Jusqu’où iront-« ils » ?

Je me rends compte à quel point mes questions « complotistes » sonnent ridicules. Mais je ne comprends pas ce qui se passe. J’oscille entre incompréhension et colère. Et je lance cette bouteille à la mer. Ce cri dans la nuit. Aura-t-il un écho ?

En attendant, je poursuis ma lecture du Prince des marées, dans sa première traduction, bien sûr (Presses de la Renaissance, Pocket).

Le fin mot de l’histoire, après lecture du roman, dans l’article consacré au Prince des marées : ICI.

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John Boyne – Les fureurs invisibles du coeur ♥

(Roman / 2017 / The heart’s invisible furies)

Couverture du roman Les fureurs invisibles du coeur de John-Boyne

Cyril n’est pas « un vrai Avery » et il ne le sera jamais – du moins, c’est ce que lui répètent ses parents, Maude et Charles. Mais s’il n’est pas un vrai Avery, qui est-il ? Né d’une fille-mère bannie de la communauté rurale irlandaise où elle a grandi, devenu fils adoptif des Avery, un couple dublinois aisé et excentrique, Cyril se forge une identité au gré d’improbables rencontres et apprend à lutter contre les préjugés d’une société irlandaise où la différence et la liberté de choix sont loin d’être acquises.

 « Une grande fresque sur l’histoire sociale de l’Irlande transformée en épopée existentielle. » Florence Bouchy, Le Monde des livres.

 « John Boyne partage avec le chef-d’œuvre de John Irving, Le Monde selon Garp, un même souffle épique. » Delphine Peras, L’Express.

 « Une éducation sentimentale et politique portée par l’art d’un romancier qui sait sonder les reins et les cœurs. » Christophe Ono-dit-Biot, Le Point.

 (quatrième de couverture)

Commentaire

« Les fureurs invisibles du coeur » est un pavé de 850 pages. Mais ce livre ne m’a paru long à aucun moment.

John Boyne nous propose une mémorable et passionnante fresque familiale et historique sur sept décennies et trois pays. L’Irlande, croyante et conservatrice, prend cher. Ses curés, frustrés et méchants, semblent prendre un malin plaisir à humilier les femmes dès que l’occasion se présente. Ses élus et son gouvernement ne brillent pas par leur intelligence et leur volonté de servir le peuple. Quant au peuple, il affiche une homophobie violente et hypocrite, par ignorance, par bêtise ou par peur de l’inconnu peut-être.

Cyril, le principal protagoniste de cette histoire, se débat dans cette société brutale entre ce qu’il est, ce qu’il a le droit d’être et ce qu’il doit surtout cacher pour ne pas aller à l’encontre de la loi et de la bienséance. Et plus ses désirs sont refoulés, plus ils l’obsèdent. Il mène une vie conventionnelle pour les autres et une vie secrète dans sa tête et à travers d’aventures nocturnes précipitées et sans lendemain.

John Boyne nous offre une jolie galerie de personnages, imparfaits, avec leurs interrogations, leurs craintes, leurs doutes, leurs malheurs et leurs petites victoires. Il les décrit avec finesse et justesse. A travers les attitudes, aventures et mésaventures des uns et des autres, il pointe du doigt l’intolérance banalisée et surtout le droit à la différence.

Le plus grand tour de force de l’auteur est peut-être de réussir à faire passer le lecteur sans cesse du rire aux larmes, sur des sujets et des séquences aussi dramatiques.

Un roman addictif.

« Les fureurs invisibles du coeur » a sa place sur mon étagère quelque part entre Pachinko, Le gang des rêves, Betty, Là où chantent les écrevisses, L’œuvre de Dieu, la part du diable, « Les chutes » et Ainsi a-t-il été.

L’auteur et son œuvre

John Boyne est né en 1971 à Dublin.

Il a écrit une douzaine de romans et une demi-douzaine de romans pour adolescents, dont le best-seller mondial « Un garçon en pyjama rayé » qui a été adapté au cinéma en 2008. Ses romans sont traduits dans 50 langues.

Mon John Boyne ++

Je n’ai lu que « Les fureurs invisibles du cœur » de cet auteur pour le moment.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Philipp Meyer – Le fils
Gillian Flynn – Les lieux sombres

Mes écrits
Ainsi a-t-il été
Mieux vaut très tard que jamais
39 hommes en galère
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