Richard Matheson – Le jeune homme, la mort et le temps

(Fantastique / 1975 / Bid time return)

Couverture du roman Le jeune homme, la mort et le temps de Richard Matheson

Richard Collier, 36 ans, est atteint d’une tumeur inopérable. Il décide de passer le peu de temps qu’il lui reste à vivre dans un vieil hôtel au bord de la mer. Il y trouve une photographie d’Elise McKenna, une ravissante actrice du 19ème siècle. Intrigué, il cherche à connaître la vie de cette jeune femme. Puis il tombe amoureux de cette beauté du passé. Elle l’obsède. Et s’il parvenait à la rejoindre ? Ou est-il en train de perdre la raison ?

Commentaire

« Le jeune homme, la mort et le temps » est une histoire qui mêle romantisme et fantastique. Une course contre la montre entre l’amour et la mort. Un voyage poétique sans machine à remonter le temps, ni technologie moderne. Richard Matheson parvient à embarquer le lecteur dans cette histoire improbable par la force de ses mots, la volonté et les sentiments de ses personnages. Et la puissance des symphonies de Mahler.

Extrait

C’est tout à fait moi, ça. Trente-six ans, de passades en feux de paille, une vie semée de liaisons imitant l’amour. Mais rien de vrai, rien de solide.
Et voilà qu’ayant attendu d’être atteint d’une maladie incurable, je me mets en devoir de tomber enfin amoureux d’une femme qui est morte depuis une bonne vingtaine d’années.
Qui dit mieux ? (p.37)

L’auteur et son œuvre

Richard Matheson (20 février 1926 – 23 juin 2013) était un écrivain et scénariste américain aux talents multiples. Il a œuvré avec succès dans plusieurs genres : science-fiction, fantastique, policier, suspense, horreur.

Ses deux premiers romans sont des classiques de la science-fiction, adaptés au cinéma : « Je suis une légende » (1954 / I am a legend) et « L’homme qui rétrécit » (1956 / The shrinking man).

Parmi ses nombreux autres romans de science-fiction et fantastiques : « Échos » (1958 / A stir of echoes), « La maison des damnés » (1971 / Hell house), « Au-delà de nos rêves » (1978 / What dreams may come).

Au rayon policier, il est l’auteur entre autres de : « Les seins de glace » (1953 / Someone is bleeding), « Jour de fureur » (1953 / Fury on sunday), « De la part des copains » (1959 / Ride the nightmare, 1959).

Il a écrit des scénarios pour des séries réputées comme « La quatrième dimension » ou « Star Trek ».

Parmi la centaine de nouvelles à son actif, à noter « Le journal d’un monstre » (1950 / Born of man and woman) dans laquelle un enfant s’interroge sur le traitement que lui infligent ses parents, et « Duel » (1971) à partir de laquelle Richard Matheson écrira le scénario du premier film du même nom de Steven Spielberg.

Mon Richard Matheson ++

En plus de Le jeune homme, la mort et le temps, j’ai lu les deux incontournables « Je suis une légende » et « L’homme qui rétrécit », aux morales hautement philosophiques, ainsi que « La maison des damnés », « Échos » et des nouvelles. Je n’ai jamais été déçu par un écrit de Richard Matheson. Une valeur sûre.

Je suis une légende

Une pandémie transforme les humains en hordes de vampires. Robert Neville, immunisé accidentellement, résiste à la nouvelle espèce dominante. Mais pour combien de temps ?

L’homme qui rétrécit

Scott Carey voit sa vie se transformer en cauchemar lorsqu’il se rend compte qu’il rétrécit petit à petit, inéluctablement.

La maison des damnés

Le richissime Deustch, sur le point de mourir, paye une fortune quatre personnes pour déterminer en une semaine si une vie existe après la mort. Une semaine à passer dans une demeure hantée qui a décimé les deux dernières expéditions ayant cherché à percer son mystère trente ans plus tôt. La science va s’opposer au monde des esprits pour expliquer les phénomènes paranormaux et dangereux qui se produisent dans l’inquiétante maison des damnés.

Échos

Après avoir été hypnotisé lors d’une soirée entre amis, Tom Wallace voit un fantôme. A-t-il acquis des pouvoirs extraordinaires ou est-il en train de perdre la tête ?

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Agatha Christie – La nuit qui ne finit pas

(Policier / 1967 / Endless night)

Couverture du roman La nuit qui ne finit pas d'Agatha Christie

Le narrateur, Michael Rogers, 22 ans, vit de petits boulots. Issu d’un milieu modeste, débrouillard, il n’arrive pas à se fixer, cherche sa voie. Il rencontre par hasard la jeune, riche et belle Ellie. Ils tombent amoureux l’un de l’autre. Comme dans un conte de fées. Mais une malédiction pèse sur l’Arpent du Gitan. Les broiera-t-elle ou parviendront-ils à saisir le bonheur qui leur tend les bras ?

Commentaire

Ici, ni crime, ni enquête policière, ni énigme, ni recherche de coupable, de mobile ou d’opportunité en début de roman. Dans « La nuit qui ne finit pas », c’est l’ambiance qui prime. On sent qu’il peut à tout moment arriver l’inéluctable. On sent le mal rôder. On ignore comment il frappera et qui, mais on se doute bien qu’un couperet tombera quelque part. Et puis on espère se tromper, on espère que tout finira par s’arranger, que le fragile équilibre en place ne sera pas détruit par un impitoyable cataclysme. Les pages défilent. Le lecteur retient son souffle, respire doucement, pour ne pas rajouter au trouble ambiant, aux menaces proférées par la vieille gitane.

« La nuit qui ne finit pas » est un roman particulier dans l’œuvre d’Agatha Christie. Noir, glauque, étrange, unique. J’ai adoré.

L’auteure et son œuvre

Agatha Christie, née Agatha Mary Clarissa Miller le 15 septembre 1890 à Torquay et morte le 12 janvier 1976 à Wallingfordest, était une femme de lettres britannique. Surnommée la reine du crime, elle a excellé dans le roman policier. Auteure parmi les plus lues et traduites de la planète, elle est notamment connue pour son roman « Dix petits nègres » et pour deux de ses personnages récurrents : Hercule Poirot et Miss Marple, plusieurs fois adaptés au cinéma ou à la télévision, tout comme de nombreuses autres de ses œuvres.

D’autres héros récurrents apparaissent dans les écrits d’Agatha Christie : le Superintendant Battle, Tommy et Tuppence Beresford, Parker Pyne, Harley Quinn et Mr. Satterthwaite ainsi que différents personnages gravitant autour d’Hercule Poirot.

Agatha Christie a écrit 66 romans, 154 nouvelles, une vingtaine de pièces de théâtre, trois recueils de poésie, deux autobiographies, ainsi que six romans non policiers sous le pseudonyme de Mary Westmacott.

Comment aborder l’œuvre d’Agatha Christie ?

Soit vous êtes curieux, vous avez du temps et l’envie de connaître un maximum de livres écrits par la reine du crime, tous ceux d’un personnage en particulier ou carrément la totale. Dans ce cas, je vous souhaite une agréable lecture. La suite de l’article vous guidera à travers l’univers d’Agatha Christie.

Soit vous cherchez une porte d’entrée, un échantillon des différentes facettes de cette auteure hors-normes, avant de vous décider d’attaquer l’intégrale ou une catégorie de livres en particulier. Je vous propose une courte liste de romans qui vous permettra d’avoir un premier aperçu des talents d’Agatha Christie :

Dix petits nègres : le classique, l’incontournable.
Le crime de l’Orient-Express : roman policier mettant en scène le héros récurrent le plus célèbre, Hercule Poirot.
Rendez-vous à Bagdad : roman d’aventures et d’espionnage.
La nuit qui ne finit pas : roman noir.
La mort n’est pas une fin : roman policier atypique, se déroulant en Égypte antique.
Loin de vous ce printemps : roman non policier, écrit sous le pseudonyme de Mary Westmacott
Une autobiographie : en bonus, si la vie de l’auteure vous intéresse.

Si vous avez envie d’en connaître davantage que six romans et une autobiographie sur l’œuvre d’Agatha Christie, je vous invite à lire l’analyse détaillée qui suit.

Personnages récurrents principaux d’Agatha Christie

Hercule Poirot et son petit monde

Détective belge aux moustaches aussi soignées que ridicules (selon certains), Hercule Poirot a une très haute opinion de lui-même et de sa matière grise qui lui permet de résoudre de nombreux crimes en réfléchissant, en assemblant les différents éléments à sa disposition comme un puzzle. À la fin de chaque enquête, il lui plaît de rassembler les différents protagonistes de l’affaire et de présenter ses géniales déductions qui l’ont amené à la solution et au coupable. Fier, il aime qu’on flatte ses capacités intellectuelles personnelles.

Hercule Poirot vit à Londres avec son valet George. Sa secrétaire presque infaillible, Miss Felicity Lemon, figure dans quatre romans et six nouvelles.

Le capitaine Arthur Hastings, fidèle ami de Poirot, apparaît dans huit romans dans lesquels il fait en général office de narrateur et dans de nombreuses nouvelles. Hercule Poirot critique sa lenteur d’esprit et ne lui confie jamais l’identité du coupable avant la mise en scène finale.

Ariadne Oliver compte aussi parmi les amis du détective belge. Cette auteure de romans policiers à succès se retrouve dans six romans et une nouvelle aux côtés de Poirot. Elle enquête sans le détective belge dans le roman Le cheval pâle. Un peu tête en l’air, elle aime mettre l’intuition féminine en avant, en opposition à la rationalité des hommes.

Hercule Poirot croise la route du Superintendant Battle à une reprise, dans Cartes sur table. Il a plus souvent affaire à l’inspecteur Japp avec qui il collabore dans sept romans et plusieurs nouvelles.

Miss Marple

Miss Marple est une vieille dame inoffensive vivant à la campagne, dans le village imaginaire de St. Mary Mead. Partant du principe que « La nature humaine est partout la même », elle résout énigmes et crimes grâce à son intuition et sa connaissance de l’humain. Elle compare le problème posé à des situations analogues ou proches qu’elle a vécues par le passé et en déduit le fin mot de l’histoire. So delicious.

Anecdote concernant Hercule Poirot et Miss Marple

À noter que les dernières enquêtes du détective belge et de Miss Marple ont été écrites au début de la Deuxième Guerre mondiale. Agatha Christie en parle ainsi dans « Une autobiographie » :

« Outre les romans dont j’ai déjà parlé, j’en avais écrit deux autres au cours des premières années de la guerre. Et ce, pour le cas où je viendrais à disparaître durant un raid aérien, éventualité à laquelle on ne pouvait s’empêcher de songer lorsqu’on travaillait à Londres. Le premier était destiné à Rosalind – c’était un « Poirot » -, l’autre à Max : un « Marple ». Sitôt terminés, ces deux manuscrits, fortement assurés, je crois bien, contre tout risque de destruction, furent déposés dans un coffre en banque et officiellement cédés à titre de donation à Rosalind et Max. » (Rosalind sa fille et Max son deuxième mari)

Agatha Christie mettait ainsi les siens à l’abri du besoin avec de potentielles rentrées d’argent, en cas de malheur. Par la même occasion, elle terminait les carrières respectives de ses deux héros les plus fameux.

Avec l’accord de l’auteure, « Poirot quitte la scène » fut publié en 1975, quelques mois avant le décès d’Agatha Christie. « La dernière énigme » (de Miss Marple) est sorti fin 1976, à titre posthume.

Ce décalage entre l’écriture et la publication explique l’excellente qualité de ces deux romans, écrits dans une période fertile et créative d’Agatha Christie.

Superintendant Battle

Le Superintendant Battle appartient à Scotland Yard. Flegmatique, discret et efficace, son bon sens lui est une aide précieuse pour tirer les affaires au clair.

Tommy et Tuppence Beresford

Les Beresford forment un sympathique couple de détectives amateurs qui apparaît dans quatre romans et quinze nouvelles.

Parker Pyne

Parker Pyne est un ancien statisticien pour le gouvernement. Retraité, il entame une nouvelle carrière d’enquêteur au cours de laquelle il souhaite apporter du bonheur à ses clients. Il publie cette annonce dans The Times :

Êtes-vous heureux ?
Dans le cas contraire consultez
Mr Parker Pyne, 17, Richmond Street.

Harley Quinn et Mr. Satterthwaite

Mr. Satterthwaite, parfait gentleman accusant une petite soixantaine, est une figure incontournable des dîners mondains. Il croise par deux fois la route d’Hercule Poirot. Il tient le devant de la scène dans quatorze nouvelles, enquêteur aidé par le mystérieux Harley Quinn.

Détail des romans et nouvelles parues sous le nom d’Agatha Christie

Romans « Hercule Poirot »

La mystérieuse affaire de Styles (1920 / The mysterious affair at Styles)
Le crime du golf (1923 / Murder on the links)
Le meurtre de Roger Ackroyd (1926 / The murder of Roger Ackroyd)
Les Quatre (1927 / The Big Four)
Le train bleu (1928 / The mystery of the Blue Train)
La maison du péril (1932 / Peril at End House)
Le couteau sur la nuque (1933 / Lord Edgware dies)
Le crime de l’Orient-Express (1934 / Murder on the Orient Express)
Drame en trois actes (1935 / Three act tragedy)
La mort dans les nuages (1935 / Death in the clouds)
A.B.C. contre Poirot (1935 / The A.B.C. murders)
Cartes sur tables (1936 / Cards on the table) (dans lequel apparaît également le superintendant Battle)
Meurtre en Mésopotamie (1936 / Murder in Mesopotamia)
Mort sur le Nil (1937 / Death on the Nile)
Témoin muet (1937 / Dumb witness)
Rendez-vous avec la mort (1938 / Appointment with death)
Le Noël d’Hercule Poirot (1938 / Hercule Poirot’s Christmas)
Je ne suis pas coupable (1940 / Sad cypress)
Un, deux, trois (1940 / One, two, buckle my shoe)
Les vacances d’Hercule Poirot (1941 / Evil under the sun)
Cinq petits cochons (1942 / Five little pigs)
Le vallon (1946 / The hollow)
Le flux et le reflux (1948 / Taken at the flood)
Mrs. McGinty est morte (1952 / Mrs McGinty’s dead)
Les indiscrétions d’Hercule Poirot (1953 / After the funeral)
Pension Vanilos (1955 / Hickory Dickory Dock)
Poirot joue le jeu (1956 / Dead man’s folly)
Le chat et les pigeons (1959 / Cat among the pigeons)
Les pendules (1963 / The clocks)
La troisième fille (1966 / Third girl)
Le crime d’Halloween (1969 / Hallowe’en party)
Une mémoire d’éléphant (1972 / Elephants can remember)
Poirot quitte la scène (1975 / Curtain: Poirot’s last case)

Recueils de nouvelles « Hercule Poirot »

Les enquêtes d’Hercule Poirot (1924 / Poirot investigates)
Le miroir du mort (1937 / Murder in the mews)
Les travaux d’Hercule (1947 / The labours of Hercules)
Christmas pudding (1962 / The adventure of the Christmas pudding and a selection of entrées) (comporte également une nouvelle avec Miss Marple)
Témoin à charge (1969 / Witness for the prosecution and other stories)
Le bal de la victoire (1979 / Poirot’s early cases)
Le second coup de gong (1991 / Problem at Pollensa Bay and other stories) (huit nouvelles dont deux avec Hercule Poirot, deux avec Parker Pyne et deux avec Harley Quinn)
Tant que brillera le jour (1997 / While the light lasts and other stories) (deux nouvelles sur les neuf mettent en scène Hercule Poirot)

Avec les ouvrages édités à titre posthume, certaines nouvelles se sont retrouvées dans plusieurs recueils à la fois. Toujours frustrant de se rendre compte qu’on débute la lecture d’un doublon.

Romans « Miss Marple »

L’affaire Protheroe (1930 / The murder at the vicarage)
Un cadavre dans la bibliothèque (1942 / The body in the library)
La plume empoisonnée (1942 / The moving finger)
Un meurtre sera commis le… (1950 / A murder is announced)
Jeux de glaces (1952 / They do it with mirrors)
Une poignée de seigle (1953 / A pocket full of rye)
Le train de 16h50 (1957 / 4:50 from Paddington)
Le miroir se brisa (1962 / The mirror crack’d from side to side)
Le major parlait trop (1964 / A caribbean mystery)
À l’hôtel Bertram (1965 / At Bertram’s Hotel)
Némésis (1971 / Nemesis)
La dernière énigme (1976 / Sleeping murder: Miss Marple’s last case)

Recueils de nouvelles « Miss Marple »

Miss Marple au club du mardi (1932 / The thirteen problems) (comporte 13 nouvelles)
Miss Marple tire sa révérence (1979 / Miss Marple’s Final Cases and Two Other Stories) (six nouvelles avec Miss Marple et deux nouvelles fantastiques)

Romans « Superintendant Battle »

Le secret de Chimneys (1925 / The secret of Chimneys)
Les sept cadrans (1929 / The seven dials mystery)
Un meurtre est-il facile ? (1939 / Murder is easy)
L’heure zéro (1944 / Towards zero)

Romans « Tommy et Tuppence Beresford »

Mr Brown (1922 / The secret adversary)
N ou M ? (1941 / N or M?)
Mon petit doigt m’a dit (1968 / By the pricking of my thumbs)
Le cheval à bascule (1973 / Postern of fate)

Recueil de nouvelles « Tommy et Tuppence Beresford »

Le crime est notre affaire (1929 / Partners in crime)

Recueil de nouvelles « Harley Quinn »

Le mystérieux Mr. Quinn (1930 / The mysterious Mr Quin) (nouvelles policières et fantastiques)

Recueil de nouvelles « Parker Pyne »

Mr. Parker Pyne (1934 / Parker Pyne investigates)

Romans indépendants

L’homme au complet marron (1924 / The man in the brown suit)
Cinq heures vingt-cinq (1931 / The Sittaford mystery)
Pourquoi pas Evans ? (1934 / Why didn’t they ask Evans?)
Dix petits nègres (1939 / Ten little niggers)
La mort n’est pas une fin (1945 / Death comes as the end)
Meurtre au champagne (1945 / Sparkling cyanide)
La maison biscornue (1949 / Crooked house)
Rendez-vous à Bagdad (1951 / They came to Baghdad)
Destination inconnue (1954 / Destination unknown)
Témoin indésirable (1958 / Ordeal by innocence)
Le cheval pâle (1961 / The Pale Horse)
La nuit qui ne finit pas (1967 / Endless night)
Passager pour Francfort (1970 / Passenger to Frankfurt: an extravaganza)

Recueils de nouvelles indépendantes

Le mystère de Listerdale (1934 / The Listerdale mystery and other stories)
Le flambeau (1981 / The hound of death and other stories) (nouvelles fantastiques)
Trois souris… (1985) (recueil composé d’une nouvelle inédite en France, Trois souris (1948 / Three blind mice), et de cinq nouvelles déjà parues dans d’autres recueils mettant en scène Miss Marple ou Hercule Poirot)

Pièces de théâtre

Black coffee (1930), adaptée au cinéma, Charles Osborne en a écrit un roman en 1998.
Akhenaton (1937 / Akhnaton), publiée seulement en 1973, considérée par l’auteure comme un des sommets de son œuvre.
La souricière (1952 / The mousetrap), adaptation de sa nouvelle « Trois souris », le plus gros succès d’Agatha Christie au théâtre.
La toile d’araignée (1954 / Spider’s web), Charles Osborne en a écrit un roman en 2000.
Verdict (1958)
Le visiteur inattendu (1958 / The unexpected guest), Charles Osborne en a écrit un roman en 1999.
Règle de trois (1962 / Rule of three), trois pièces d’un acte (The rats, Afternoon at the seaside, The patient).
Fiddlers three (1971)

Et d’autres pièces, adaptations de romans ou de nouvelles de l’auteure.

Recueils de poèmes

The road of dreams (1925)
Star over Bethlehem (1965), recueil de poèmes et de nouvelles
Poems (1973)

Autobiographies

Dis-moi comment tu vis (1946 / Come, tell me how you live)
Une autobiographie (1977 / An autobiography)

Romans non policiers publiés sous le pseudonyme de Mary Westmacott

Musique barbare (1930 / Giant’s bread)
Portrait inachevé (1934 / Unfinished portrait)
Loin de vous ce printemps (1944 / Absent in the spring)
L’if et la rose (1948 / The rose and the yew tree)
Ainsi vont les filles (1952 / A daughter’s a daughter)
Le poids de l’amour (1956 / The burden)

Mon Agatha Christie ++

Un livre d’Agatha Christie se déguste en automne ou en hiver, au coin de la cheminée, confortablement installé dans son fauteuil préféré, pantoufles aux pieds, un plaid sur les genoux, une boisson chaude à portée de main et le chat roulé en boule dans le canapé voisin, sur son coussin attitré qui épouse parfaitement sa forme.

Ou alors par grand soleil, couché dans son transat à l’ombre d’un parasol, les orteils en éventail, un jus de fruit frais à ses côtés, caressé par une douce brise rendant supportable la chaleur ambiante et la montée de température provoquée par la tension de l’histoire.

Plongé dans l’intrigue du jour, on savoure les aventures des personnages de la romancière, les ambiances cosy et so old british, les déductions élaborées, les fausses pistes, l’humour caustique et l’écriture fluide de celle qui nous fait oublier soucis et mauvais temps. Et puis il y a ce petit jeu au début de chaque enquête : vais-je découvrir le coupable avant la révélation finale ? la manière dont il s’y est pris ? le mobile ? Et quelle satisfaction lorsqu’une des questions trouve une réponse positive au fil des pages !

J’ai lu tous les romans et nouvelles signés Agatha Christie (hormis la nouvelle « Trois souris »), ainsi que sa deuxième autobiographie et les six romans parus sous Mary Westmacott.

Je ne vais pas détailler toute l’œuvre de la reine du crime, mais vous donner mon ressenti, personnage par personnage, de ce qui me paraît essentiel ou non.

J’indique les romans que je déconseille, non pour dénigrer l’auteure ou son œuvre, mais pour éviter à un lecteur novice de démarrer sa découverte d’Agatha Christie par une mauvaise porte d’entrée ou pour aider dans ses choix le lecteur qui n’a pas envie de lire l’intégrale. Les fans de la reine du crime liront tout ou auront déjà tout lu.

Hercule Poirot

J’ai beaucoup apprécié les romans relatant les aventures du détective belge imbu de lui-même. À l’exception de :

Les Quatre : Hercule Poirot traque un quatuor de criminels assoiffés de pouvoir et de richesses. Histoire décousue parce qu’au départ il s’agissait de quatre nouvelles rassemblées ultérieurement par Agatha Christie. La fin n’est pas des plus brillantes non plus.

Un, deux, trois : Hercule Poirot est paniqué à l’idée d’aller chez le dentiste. Après ce début prometteur, ça se gâte malheureusement. Le roman glisse vers l’espionnage et perd de la saveur des enquêtes traditionnelles du détective belge.

Le chat et les pigeons : L’histoire débute au Moyen-Orient. Espionnage et enquête s’entremêlent. Hercule Poirot apparaît fort tard. Moyen. Intéressant à la limite pour l’ambiance dans le pensionnat huppé pour jeunes filles.

Une mémoire d’éléphant : Agatha Christie insiste trop lourdement sur les pertes de mémoire de ses personnages et sur la mémoire d’éléphant. Ce roman de 1972 fait partie de ses dernières œuvres, très dispensables.

Les nouvelles mettant en scène Hercule Poirot sont agréables, sans plus. Je préfère de loin les romans. Le format de la nouvelle ne permet pas au détective belge de donner la pleine mesure de ses talents d’enquêteur, ni aux histoires le temps se mettre en place.

Quatre romans particuliers avec Hercule Poirot :

La mystérieuse affaire de Styles

Premier roman d’Agatha Christie et première enquête d’Hercule Poirot. Le lecteur découvre le détective aux moustaches bien soignées à travers la narration du colonel Hastings. Une entrée en matière réussie pour l’ancien inspecteur de police belge, présent au village de Styles Saint-Mary où un meurtre a été commis.

Le Meurtre de Roger Ackroyd

Un des romans les plus célèbres mettant en scène Hercule Poirot. Roger Ackroyd est assassiné dans son bureau. Le détective belge enquête dans le village où a eu lieu le crime, aidé par ses voisins, le docteur Sheppard, le narrateur de l’histoire, et sa sœur Caroline.

Le crime de l’Orient-Express

Dans le mythique Orient-Express, un passager est assassiné de douze coups de couteau. Le train de luxe est bloqué par la neige en Yougoslavie, le coupable se trouve donc forcément encore à bord. Un autre passager, Hercule Poirot, va enquêter et tenter de démasquer le criminel.

Poirot quitte la scène

Magnifique dernière enquête d’Hercule Poirot qui se déroule à Styles Court, lieu de sa première enquête. Le détective belge bénéficie, comme pour sa première enquête, de l’aide d’Arthur Hastings, son fidèle ami revenu d’Argentine.

Miss Marple

J’ai beaucoup aimé les romans et les nouvelles mettant en scène la vieille dame, à l’exception de deux romans : « À l’hôtel Bertram » qui pourrait être sauvé pour sa très jolie description d’un hôtel vieillot et d’une Angleterre en voie de disparition et « Némésis » qui présente une Miss Marple qui radote et une Agatha Christie qui s’essouffle elle aussi. Pour le reste, que du très bon, du même niveau que les enquêtes du détective belge !

Superintendant Battle

Les quatre romans mettant en scène ce limier du Yard sont excellents. À noter que même si les deux enquêtes sont indépendantes, certains personnages de « Le secret de Chimneys » se retrouvent dans « Les sept cadrans ».

Tommy et Tuppence Beresford

J’ai adoré et détesté. Cela peut sembler paradoxal, mais c’est pourtant la réalité. J’ai adoré les deux premiers romans mettant en scène Tommy et Tuppence (« Mr Brown », « N. ou M. ? »). Et je me réjouissais à l’idée qu’il en existait deux autres présentant les exploits de ce sympathique couple d’enquêteurs. Ma déception a été grande avec « Mon petit doigt m’a dit » et surtout avec « Le cheval à bascule », un des deux pires romans d’Agatha Christie (l’autre sera mentionné dans les romans indépendants). Dans « Mon petit doigt m’a dit », les Beresford vieillissent (mal), l’écriture de la romancière aussi. Les sempiternels « je suis vieux, j’ai oublié… » fatiguent et le scénario est trop mince. « Le cheval à bascule » est pourtant pire. L’histoire commence bien, puis radote, tourne en rond. Dommage de terminer ainsi avec les Beresford qui n’ont pas bénéficié d’une belle dernière aventure écrite, comme pour Hercule Poirot ou Miss Marple, avant qu’Agatha Christie ne décline.

Le recueil de nouvelles « Le crime est notre affaire » est un bonus agréable.

Harley Quinn / Parker Pyne

Je regroupe ces deux personnages récurrents dans le même paragraphe, même s’ils n’ont rien à voir l’un avec l’autre, parce que j’ai autant apprécié l’un que l’autre dans leurs nouvelles respectives. De petits moments de lecture délicieuse dont il ne faudrait pas se priver si on aime la plume d’Agatha Christie.

Romans et nouvelles indépendants

Ces œuvres qui ne mettent aucun personnage récurrent principal en scène sont également excellentes et méritent d’être connues, autant les romans que les nouvelles.

Deux exceptions toutefois en ce qui me concerne :

Destination inconnue : roman d’espionnage dispensable, à réserver aux inconditionnels d’Agatha Christie.

Passager pour Francfort : le pire roman d’Agatha Christie à mon sens. Un roman d’espionnage qui débute bien mais perd rapidement de sa crédibilité et de son intérêt en s’enlisant dans une pénible confusion et des rebondissements tirés par les cheveux.

Une courte présentation des 10 romans indépendants non évoqués encore, par ordre chronologique de parution :

L’homme au complet marron

Ce quatrième roman d’Agatha Christie mêle avec réussite espionnage, aventure et enquête policière. Le colonel Race y fait sa première apparition. La romancière réutilisera ce personnage dans trois autres romans : « Cartes sur table », « Mort sur le Nil » et « Meurtre au champagne ».

Cinq heures vingt-cinq

Lors d’une séance de spiritisme, un esprit informe les participants du décès d’une de leurs connaissances.

Un roman policier très réussi, sans les enquêteurs traditionnels d’Agatha Christie.

Pourquoi pas Evans ?

– Et pourquoi pas Evans ? articula-t-il.
Puis il fut parcouru d’un étrange frisson, ses paupières se refermèrent et sa mâchoire retomba…
Il avait cessé de vivre.

De superbes personnages, un beau suspense, des méchants à la hauteur, un très bon cru d’Agatha Christie !

Dix petits nègres

La référence. L’incontournable. LE classique d’Agatha Christie. Le roman le plus vendu de cette auteure. À lire absolument, bien sûr, pour les amateurs du genre. Je ne vais rien dévoiler de l’histoire pour laisser à d’éventuels lecteurs qui n’en connaîtraient rien le plaisir de l’entière découverte.

Mon premier Agatha Christie, prêté il y a fort fort longtemps par ma grande sœur. Souvenirs.

À noter que les bien-pensants de notre époque (en 2020 précisément) ont fait renommer ce livre en « Ils étaient dix » pour qu’il soit politiquement correct. Le ridicule ne tue pas.

La mort n’est pas une fin

En 2000 avant Jésus-Christ, en Égypte, Renisenb retourne auprès de sa famille après la mort de son mari. Elle découvre très vite que le crime rôde.

Un policier qui se déroule en Égypte antique. Encore un roman exceptionnel et un autre incontournable d’Agatha Christie.

Meurtre au champagne

Une histoire d’empoisonnement et un autre excellent roman policier livrée par la reine du crime. Avec des passages qui sonnent toujours très « vrais » aujourd’hui.

La maison biscornue

Charles est amoureux de Sophia et compte l’épouser. Mais un meurtre va compliquer ses plans.

Excellent roman policier. Prenant, sombre, bien écrit, avec des personnages travaillés. Du grand Agatha Christie. Une des œuvres préférées de la romancière.

Rendez-vous à Bagdad

Inspiré d’un voyage effectué par Agatha Christie à Bagdad, cet excellent roman d’aventures et d’espionnage nous offre des personnages succulents et une intrigue palpitante. Incontournable.

Témoin indésirable

Deux ans après la condamnation de Jack Argyle pour meurtre, un témoin tombe du ciel et le disculpe. Mais alors, qui est le vrai coupable ?

Ce roman fait également partie des préférés d’Agatha Christie. Un roman policier noir qui propose de beaux personnages, des rebondissements et une étude poussée de la nature humaine.

Le cheval pâle

Unique apparition d’Ariadne Oliver sans Hercule Poirot.

Excellent roman policier que j’ai eu beaucoup de mal à refermer avant d’arriver à la dernière page. Suspense garanti.

Autres œuvres d’Agatha Christie

J’ai lu « Une autobiographie ». Je conseille vivement cette autobiographie pour qui veut connaître la vie d’Agatha Christie, de son enfance à fin 1965. Une lecture agréable et instructive.

Je n’ai pas lu « Dis-moi comment tu vis » qui à l’époque a été publié sous Agatha Christie Mallowan. L’auteure y a retranscrit ses souvenirs des fouilles effectuées sur les chantiers en Syrie et en Irak dans les années 30 avec son mari archéologue Max Mallowan.

Je n’ai ni vu ni lu ses pièces de théâtre, ni lu ses recueils de poésie.

Mary Westmacott

J’ai été intrigué par les écrits d’Agatha Christie qu’elle a cru nécessaire de publier sous un pseudonyme. Je les ai donc lus avec curiosité. J’ai bien fait ! Un chef d’œuvre et du très bon dans les quatre premiers. Les deux derniers m’ont par contre laissé sur ma faim.

Musique barbare

Vernon Deyre grandit dans une somptueuse propriété anglaise au début du siècle dernier, entre sa nurse, Dieu, ses amis imaginaires, une mère exubérante et superficielle et un père que les femmes ne laissent pas indifférent. Il exècre la musique. Bientôt, il se lie d’amitié avec sa cousine et deux enfants du voisinage…

Des amours impossibles, parasités par le génie artistique, l’attrait du matériel, des causes à défendre ou des grands principes. Les prix à payer sont lourds et gangrènent la force des sentiments.

Agatha Christie nous livre une fois de plus des personnages attachants, avec leurs blessures et leurs défauts, leurs aspirations, leurs désillusions, leurs bonheurs et les réalités et écueils qui les entravent dans un quotidien pas aussi rose qu’espéré. Loin des romans policiers, mais très plaisant pour les amateurs du genre.

Extraits

Il y a toujours deux façons de voir les choses. (p.16)

 Il pense amèrement : « Il y aura toujours une femme pour vous sortir d’un trou, mais personne ne viendra vous tenir compagnie au sommet d’une montagne où, pourtant, on peut se retrouver terriblement seul. » (p.251)

Portrait inachevé

Début du 20e siècle. Récit de l’enfance heureuse de Celia, fille insouciante à l’imagination débordante. Le temps passe et la jeune femme se retrouve soudain adulte, épouse et mère, sans trop disposer du mode d’emploi de cette nouvelle vie. Celia s’épanouit dans son propre monde, empli de bienveillance et de sentiments, pas dans un univers réaliste et calculé. Elle ne perçoit pas l’intérêt des soucis bassement matériels. Elle a du mal à comprendre les gens et son bonheur en pâtit.

Portrait touchant d’un personnage féminin perdu dans le monde réel, confrontée aux problèmes du quotidien, au contact de gens de peu d’imagination. À quel point Agatha Christie s’est-elle inspirée de sa propre vie pour créer Celia ? Elle seule avait la réponse, mais nous sommes en droit de supposer que Celia n’est pas entièrement le fruit de son imagination.

Bien écrit, émouvant, agréable pour qui est sensible à ce genre de récit. Pas essentiel pour les lecteurs qui recherchent avant tout l’art du suspense distillé par la reine du crime (parce ce que ni crime, ni beaucoup de suspense dans ce roman).

Extrait

Être jeune. Vieillir. Quel mystère effrayant ! Existait-il un moment particulier où vous étiez plus vous-même qu’à un autre ? (p.272)

Loin de vous ce printemps

Années 30. Joan Scudamore a une haute opinion d’elle-même et vit dans l’illusion d’un bonheur parfait. Bloquée seule en plein désert dans un Relais près de la frontière turque lors d’un retour de voyage perturbé par les conditions météorologiques, elle n’a d’autre activité pendant plusieurs jours que de penser à son existence, à son passé. Elle découvre peu à peu des vérités désagréables sur elle et sa famille.

Dans « Une autobiographie », Agatha Christie parle ainsi de ce roman :

Peu de temps après, j’ai écrit le seul ouvrage qui m’ait entièrement satisfaite. C’était un nouveau Mary Westmacott, le livre que j’avais toujours eu envie d’écrire, qui était toujours apparu clairement dans mon esprit. Le portrait d’une femme qui avait une image bien définie d’elle-même, de ce qu’elle était, mais qui se trompait du tout au tout.
[…2 pages…]
J’ai écrit ce roman en trois jours exactement.
[…1 page…]
Je redoutais tellement tout ce qui pourrait m’interrompre, couper le fil de mes pensées, que, après avoir écrit le premier chapitre dans un état de grande surexcitation, je passai directement au dernier, car je savais si bien où j’allais qu’il fallait que je le jette tout de suite sur le papier. Pour le reste, je n’eus pas à m’arrêter et fis tout d’un seul trait.
Je ne me rappelle pas avoir jamais été aussi fatiguée. Quand j’eus terminé, et que je vis qu’il n’y avait pas à changer un seul mot du chapitre que j’avais écrit auparavant, je m’affalai sur mon lit et, si je me souviens bien, dormis près de vingt-quatre heures d’affilée.

Un roman passionnant : une introspection progressive et précise, une analyse fine des protagonistes de l’histoire, des propos justes et un suspense maintenu jusqu’au bout, sans crime, ni enquête policière. Le tout pourrait aisément être transposé à notre époque, alors que le contexte date d’il y a près d’un siècle. Un petit chef-d’œuvre supplémentaire, totalement inattendu pour moi qui découvrais Mary Westmacott avec ce roman. Mon préféré de l’auteure sous ce pseudonyme.

L’if et la rose

Peu avant la fin de la deuxième guerre mondiale, dans une petite ville des Cornouailles, Hugh Norreys assiste en observateur à la campagne électorale de l’opportuniste John Gabriel. Ce candidat des conservateurs issu du peuple, au profil guère traditionnel pour ce parti, ne recule devant rien pour servir ses propres intérêts. Des intrigues amoureuses complexifient la situation et contribuent à maintenir l’issue du vote et surtout le dénouement de l’histoire incertains.

Agatha Christie met en scène une intéressante galerie de portraits et décrit les rouages complexes de la nature humaine avec minutie, talent, une jolie plume et un brin d’humour cynique. Cette histoire qui n’a rien de policier parvient néanmoins à garder le lecteur en haleine jusqu’au bout et livre une belle analyse de la psychologie et des traits de caractère des personnages, des différences de classes et de la quête du bonheur qui revêt diverses formes suivant les aspirations de chacun.

Un des romans préférés de l’auteure (elle a toujours pris plaisir à le relire) et de sa fille Rosalind. J’ai beaucoup apprécié également.

Ainsi vont les filles

Ann, 41 ans, veuve et mère d’une fille de 19 ans, Sarah, rencontre Richard, veuf lui aussi, avec qui elle pourrait envisager de refaire sa vie. Mais Richard et Sarah s’entendent comme chien et chat.

Celui-là, je le qualifie volontiers de roman sentimental. Mais il ne s’agit pas d’une réussite à mon sens. Agatha Christie s’évertue à analyser les relations orageuses entre mère et fille, ainsi que les conséquences potentielles de l’ingérence dans la vie d’autrui. Je n’ai pas été convaincu par les personnages, trop inconstants pour certains, trop caricaturaux pour d’autres, et l’intrigue ne m’a pas passionné plus que ça. Les goûts et les couleurs.

Extrait

Comme c’était injuste, se dit Dame Laura, que les femmes amoureuses soient transfigurées, alors que les hommes amoureux ont l’air de chiens battus. (p.71)

Le poids de l’amour

Portraits de personnes qui aiment trop, l’une sa sœur, l’autre son mari, un mari sa femme. Comme dans « Ainsi vont les filles », Agatha Christie analyse les sentiments et l’ingérence qui part pourtant de très bons sentiments. Comme pour « Ainsi vont les filles », je ne suis ni conquis, ni convaincu. Comme « Ainsi vont les filles », à réserver aux amateurs du genre et à ceux qui souhaitent un aperçu complet de l’œuvre de la reine du crime et de son autre facette non policière.

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Val McDermid – Série « Tony Hill & Carol Jordan »
Jack London – Martin Eden

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MON RECUEIL DE NOUVELLES « 39 HOMMES EN GALÈRE » EST DISPONIBLE !

Et de trois ! La Collection du Chat Noir ajoute un troisième tome à son catalogue.

Après le un et le deux, voici le trois.
Après le vert et le rouge, voici le violet.
Après Ainsi a-t-il été et Mieux vaut très tard que jamais, voici 39 hommes en galère.
Après les aventures mouvementées des Flanagan et de Tom Doe dans l’Amérique du 19e siècle, celles plus calmes de Joseph à Strasbourg à la fin du 20e, voici une ribambelle d’histoires courtes à Balançon ou ailleurs.

Une fois de plus, je change de registre. Après les romans, voici les nouvelles !

Un autre exercice, une autre dimension, d’autres contraintes, mais un même plaisir d’écriture.

« 39 hommes en galère » regroupe des nouvelles écrites durant ces vingt dernières années, sur une thématique commune : des hommes en galère (oui, tout était dans le titre ! ).

Des galères en tous genres touchent n’importe qui à n’importe quel âge. À Balançon ou ailleurs. Parfois elles prêtent à sourire, parfois elles émeuvent.

Nous avons tous connu des galères. J’espère que celles de « 39 hommes en galère » vous surprendront et que vous prendrez autant de plaisir à les lire que j’ai eu à les écrire et que j’ai aujourd’hui à les partager avec vous.

Pour davantage de détails, cliquez sur la couverture.

Couverture de 39 hommes en galère, de Claude Griesmar

Merci pour votre soutien, votre confiance, vos messages d’encouragement.

Bonne lecture à ceux qui butineront dans ce recueil.

Si vous appréciez « 39 hommes en galère », « Mieux vaut très tard que jamais », « Ainsi-a-t-il été », mon site ou les quatre, faites-le savoir autour de vous à d’autres amateurs de littérature. Vous êtes ma meilleure carte de visite !

N’hésitez pas à indiquer vos nouvelles préférées sur la page des 39 hommes en galère ou sur Amazon, à partir de votre commande ou d’ici.

MON TROISIÈME LIVRE BIENTÔT DISPONIBLE !

J’ai le plaisir de vous annoncer que mon troisième livre sera disponible courant mai. L’aventure continue toujours ! En partie grâce à vous qui me soutenez et m’encouragez depuis plus d’un an. Merci à vous. Merci pour vos retours qui font chaud au cœur.

Après mes romans « Ainsi a-t-il été » et « Mieux vaut très tard que jamais », très différents l’un de l’autre, je vais encore changer de registre. Au programme, un recueil de nouvelles : « 39 hommes en galère ».

Les aventures des Flanagan, de Tom Doe et de Joseph Malzer vous ont enthousiasmés. J’espère que  les histoires émouvantes, drôles et surprenantes que je vous ai concoctées vous plairont tout autant.

Je vous communiquerai la date de publication de « 39 hommes en galère » dès qu’elle sera effective.

En attendant de vous présenter mes histoires de 2021, je vous souhaite de bonnes lectures.

Rachel Joyce – La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry

(Roman / 2012 / The unlikely pilgrimage of Harold Fry)

Couverture du roman La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry, de Rachel Joyce

Harold Fry, retraité, vit avec sa femme Maureen dans une petite ville près du littoral sud de l’Angleterre. Le couple ne partage plus grand-chose. Leurs échanges sont mécaniques, dépourvus d’intérêt. Un matin, une lettre adressée à Harold par Queenie Hennessy, une ancienne collègue d’Harold, va bouleverser leur vie. Queenie se meurt d’un cancer dans un hôpital sur le littoral nord du pays. Harold part la rejoindre à pied, sur un coup de tête, persuadé que sa marche aidera son amie à guérir.

 Commentaire

Un roman étonnant, d’une force émotionnelle rare. Un de ces romans tristes et beaux, qui font pourtant du bien au moral. À ranger dans une bibliothèque quelque part entre « Changer l’eau des fleurs » de Valérie Perrin, « Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates » de Mary Ann Shaffer et Annie Barows, et « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » de Jonas Jonasson. Des histoires d’individus ordinaires vivant des moments extraordinaires leur prouvant qu’ils sont eux aussi uniques et dignes d’intérêt.

Harold Fry, insignifiant et effacé tout au long de son existence, trouve dans sa quête la mission de sa vie, l’occasion de racheter ses erreurs et errances passées. Sa marche pour Queenie lui donne l’occasion de replonger dans le passé, souvent douloureux. Elle lui offre une forme de rédemption.

Sa femme Maureen, malheureuse et aigrie, suit un cheminement mental équivalent après le départ de son mari.

Harold et Maureen ont toujours eu du mal à exprimer ce qu’ils ressentaient, ce qu’ils ont traversé, ce qu’ils ont raté, dans l’éducation de leur fils David notamment. Ils se sont murés dans une routine dominée par l’indifférence. L’incroyable coup de tête d’Harold va débloquer les souvenirs et des épisodes qu’ils pensaient irrémédiablement enfouis au fond de leur mémoire.

L’écriture de Rachel Joyce est fluide et agréable. La construction du roman suit le voyage d’Harold au fil des étapes et des rencontres, ainsi que les interrogations de Maureen. L’ensemble est saupoudré d’un humour bienvenu qui évite au roman de devenir déprimant.

Une réussite, pour les amateurs du genre.

À noter que ce roman a eu comme premier titre français : « La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry arriva le mardi… ».

Extraits

Si l’on ne pète pas les plombs une fois dans sa vie, c’est sans espoir. (p.49)

 Ce devait être pareil partout en Angleterre. Les gens achetaient du lait, ou bien faisaient le plein d’essence, ou même postaient des lettres. Et ce que les autres ignoraient, c’était à quel point ce qu’ils portaient en eux était lourd. L’effort surhumain qu’il fallait faire parfois pour être normal et participer à la vie ordinaire. La solitude que cela représentait. (p.116)

 Si elle était restée avec Harold durant toutes ces années, ce n’était pas à cause de David. Ce n’était même pas parce qu’elle était désolée pour son mari. Elle était restée parce que, même si elle se sentait seule à ses côtés, le monde aurait été encore plus désolé sans lui. (p.148)

 Une vie sans amour n’était pas une vie. (p.190)

 Désormais, Harold ne pouvait plus croiser un inconnu sans reconnaître que tous étaient pareils et que chacun était unique ; et que c’était cela le dilemme de la condition humaine. (p.203)

 Il avait appris que recevoir était tout autant un don que donner, car cela nécessitait à la fois du courage et de l’humilité. (p.256)

 Nous sommes bien peu de chose, pensa-t-il, et il éprouva tout le désespoir de cette constatation. (p.339)

L’auteure et son œuvre

Rachel Joyce est née à Londres en 1962. Pendant plus de vingt ans, elle a été scénariste pour la radio, le théâtre et la télévision. Elle a été comédienne de théâtre également.

« La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry » est son premier roman. Elle en a écrit d’autres que je n’ai pas lus.

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