MOTS 24
Mourir cela n’est rien
Mourir la belle affaire
Mais vieillir… ô vieillir.
Jacques Brel – Vieillir
Jacques Brel – Vieillir
Flatland, d’Edwin A. Abbott. Un vieux classique de science-fiction qui présente la découverte de la troisième dimension dans un monde où il n’en existe que deux. Un roman qui fait sourire mais qui prête aussi à réflexion.
Bonne lecture !
(Science-fiction / 1884 / Flatland: a romance of many dimensions)
Bienvenue à Flatland, un monde à deux dimensions peuplé de figures géométriques plates ! Le statut social d’un homme est déterminé par son nombre de côtés et sa régularité. Plus le polygone a de côtés, plus l’homme occupe une place de choix dans la société. Les prêtres ont une forme parfaite : un cercle. Les femmes sont des segments de droite. Les Irréguliers incurables sont éliminés.
Un jour, un Carré croise un individu prétendant venir d’une autre dimension, un Cercle qui affirme être en réalité une Sphère. Une fois convaincu de l’existence de la troisième dimension, le Carré tentera d’annoncer cette incroyable nouvelle aux autorités.
« Flatland » est un roman étrange au premier abord. Satire sociale dénonçant l’Angleterre victorienne, rigide et discriminatoire ? Allégorie religieuse ? « Flatland » est les deux à la fois.
Tous les habitants ont l’ambition de grimper dans la hiérarchie de ce système de castes, sauf les femmes condamnées à demeurer éternellement au bas de l’échelle sociale. Les lois de Flatland sont cruelles. Toute tentative de changement est vivement réprimée.
Sous ses airs de gentille fable, « Flatland » se révèle rapidement être une dystopie. Le traitement réservé aux femmes, au trait misogyne volontairement accentué, prête à réfléchir. Celui réservé aux Irréguliers fait froid dans le dos.
Cette œuvre originale d’une autre époque s’est transformée en classique indémodable de la science-fiction. Malheureusement toujours trop d’actualité.
Edwin Abbott Abbott (20 décembre 1838 – 12 octobre 1926) était un professeur et théologien anglais.
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Le gang des rêves, de Lucas Di Fulvio. Un roman palpitant et bouleversant qui vous entraînera dans le New York du vingtième siècle, une ville en construction, une ville rude et impitoyable, une ville où tous les espoirs sont permis.
Bonne lecture !
(Roman / 2008 / La gang dei sogni)
Début du 20e siècle à New York. Des milliers d’Européens débarquent avec en tête le rêve américain, le « tout est possible ». Parmi eux, Cetta Luminata, 16 ans, mère d’un fils, Natale, dont le prénom est transformé à son arrivée en Christmas. Elle aussi croit en un avenir meilleur que ce que la vie lui aurait réservé sur les terres de son ancien maître en Calabre. Elle est prête à payer le prix pour y parvenir et faire en sorte que son Christmas soit un vrai Américain.
Attention chef d’œuvre. Une fresque prenante, bien écrite, émouvante. Des personnages attachants et complexes. Le tout ancré dans l’Histoire. La première génération d’immigrants s’accroche au rêve américain et croit pouvoir monter les marches de la réussite grâce aux vertus du travail. La deuxième génération se rend compte de la supercherie et n’hésite pas à braver la loi pour s’enrichir.
Christmas Luminata est confronté très jeune à la dure réalité de l’existence, à un monde de petites frappes, de prostituées et de grands bandits. Il n’a que son imagination et les valeurs inculquées par sa mère pour tenter d’échapper à sa condition, pour se faire des amis, pour jeter des ponts entre les classes sociales afin de conquérir son amour, pour trouver sa place dans une société dirigée par des gangs rivaux et une haute société qui méprise les pauvres, pour survivre.
Du Scorsese aux mille détails dans un livre. « Le gang des rêves » est un roman exceptionnel. Bouleversant et captivant.
Elle regardait le garçon qui lui avait offert neuf fleurs et qui réinventerait les mathématiques pour les adapter à ses mains : et elle le détesta de tout son cœur parce qu’elle ne parvenait pas à détourner les yeux, elle n’arrivait pas à ne pas le regarder. (p.203)
« M’man… dit-il à voix basse, après de longues minutes.
– Oui ?
– Quand on devient adulte, on trouve que tout est moche ? »
Cetta ne répondit rien. Elle regardait dans le vide. Certaines questions n’appelaient pas de réponses, parce que la réponse serait aussi pénible que la question. (p.299)
« Tu sais ce que c’est, l’amour ? fit-elle. C’est réussir à voir ce que personne d’autre ne peut voir. Et laisser voir ce que tu ne voudrais faire voir à personne d’autre. » (p.387)
« Un fils de putain vaut autant que cent fils à papa, n’oubliez jamais ça ! » lança-t-elle d’un ton agressif. (p.654)
Dramaturge et écrivain, Luca Di Fulvio est né le 13 mai 1957 à Rome. Six autres de ses romans sont à ce jour traduits en français :
L’empailleur (2000 / L’impagliatore)
L’échelle de Dionysos (2006 / La scala di Dioniso)
Les enfants de Venise (2013 / La ragazza che toccava il cielo)
Le soleil des rebelles (2015 / Il bambino che trovò il sole di notte)
Les prisonniers de la liberté (2018 / La figlia della libertà)
Mamma Roma (2021 / La ballata della città eterna)
Je n’ai lu que « Le gang des rêves » de cet auteur pour le moment.
D’autres lectures
Theresa Fernandes – Le mariage maya
Isaac Asimov – Les cavernes d’acier
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Nelson Mandela
La fille du train, de Paula Hawkins. Un thriller/policier haletant avec une (anti-)héroïne qui ne laisse pas indifférent et qui vous apportera une autre vision du pourtant classique voyage en train.
Bonne lecture et meilleurs vœux pour 2022. Que cette nouvelle année vous apporte bonheur et santé !
(Thriller / 2015 / The girl on the train)
Rachel prend le train deux fois par jour, le matin pour se rendre à Londres et le soir pour retourner dans sa banlieue. Sur le trajet, le convoi s’arrête systématiquement à un endroit où elle a loisir d’observer les occupants d’une maison, leur intimité. Elle idéalise ce couple, leur invente une vie. Elle connaît de surcroît bien le quartier : elle y a habité et y a vécu des jours heureux avec Tom.
Mais les apparences sont parfois trompeuses et à force de trop surveiller les gens et s’immiscer dans leur existence, on risque de mauvaises surprises. Rachel l’apprendra à ses dépens.
Un excellent thriller/policier !
En partant d’une situation banale, un aller-retour quotidien en train de la banlieue à la capitale, Paula Hawkins tisse une toile pleine de suspense, riche en rebondissements, avec une analyse fine des caractères et des personnalités des protagonistes.
L’héroïne ou plutôt l’anti-héroïne de ce roman n’attire pas spontanément la sympathie du lecteur. Elle s’adonne à du voyeurisme, ment sans vergogne, et j’en passe. Paula Hawkins réussit néanmoins le tour de force de faire en sorte que le lecteur s’attache au fil des pages à ce personnage affligeant. On a envie d’aider la fille du train, de l’empêcher de s’empêtrer dans des situations vouées à l’échec, de lui hurler de réfléchir avant d’agir. On tremble avec elle. Et finalement, comme elle, on a envie de connaître le fin mot de l’histoire. Les pages défilent et on veut savoir ! Impossible de refermer le livre sereinement avant d’en arriver au bout.
Cette histoire palpitante qui n’oublie pas d’aborder des sujets sérieux (violence domestique, alcoolisme au féminin) est à classer entre « Les lieux sombres » de Gillian Flynn qui présente également une anti-héroïne de premier ordre et « Avant d’aller dormir » de SJ Watson pour le suspense.
A lire absolument pour les amateurs du genre, au risque de ne plus prendre le train de la même manière après cette expérience.
Paula Hawkins est née le 26 août 1972 en Rhodésie. Cette écrivaine britannique a grandi en Rhodésie avant de déménager à Londres à 17 ans. Après ses études, elle exerce en tant que journaliste, écrit un livre de conseils financiers pour femmes en 2006. Puis elle se consacre complètement à l’écriture. De 2008 à 2013, elle écrit cinq romans, des comédies romantiques, sous le pseudonyme d’Amy Silver (romans non traduits en français). Enfin, elle publie son premier roman sous son vrai nom en 2015, La fille du train, qui rencontre un succès considérable et est adapté à l’écran. Son deuxième roman sous son vrai nom paraît en 2017 : Au fond de l’eau (Into the water). Le troisième en 2021 : Celle qui brûle (A slow fire burning).
Je n’ai lu que ce roman de cette auteure pour le moment.
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Anne Perry – Série « Charlotte Ellison et Thomas Pitt »
Éloïse Riera – D’un papillon à une étoile
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Bill Shankly
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