Renaud Rodier – Les échappés ♥

(Roman / 2024)

Couverture du roman Les échappés de Renaud Rodier

Renaud Rodier a écrit un roman parfait. C’est dit.

Des rencontres se font ou non. Dans mon souvenir, une chronique de ce roman choral m’a donné rendez-vous l’an passé. Dithyrambique et pleine de pudeur. Sans en dévoiler trop et en insistant sur l’urgence de cette lecture. J’ai su que je lirais ce livre. C’est fait. Une expérience marquante.

Nous héritons de gènes. Notre vécu et notre sensibilité nous façonnent. Ainsi en est-il des personnages de Renaud Rodier. Qui se rencontrent ou non. Ils ont des rêves et des espoirs, subissent les aléas de l’existence, prennent des décisions. Tout est fragile, éphémère, mouvant. La vie est une suite de choix conscients, d’épisodes subis, de hasards, de promesses, de tentatives, de réussites, d’échecs, de silences, d’actes manqués, de questionnements, de doutes. Chacun poursuit sa quête, fuit ses démons, cherche un sens à donner à tout ça, essaye de définir « tout ça », pour ne pas se perdre ou sombrer. La recherche d’un bonheur fugace ? de la vérité ? de quelle vérité ? d’une âme sœur ? d’une réalité ? d’une planche de salut ?

Renaud Rodier nous fait voyager. Autour de la Terre. En nous. Profondément. Il nous balade aussi. Pour notre plus grand bien. J’ai frissonné tout au long de cette lecture. J’ai retenu mon souffle. J’ai senti mon cœur palpiter. J’ai été touché, ému. J’ai relu des phrases, des paragraphes. En communion avec ces échappés.

Je me suis raccroché aux références familières (Led Zep, Le rayon vert, Hitchcock, l’ambigu Hotel California, etc). J’en ai découvert. Après le prologue, j’ai mis Pink Floyd dont les albums ont accompagné cette lecture, avec une prédilection pour Wish you were here et The final cut. Le groupe est cité page 217. Un autre pont ? Quand musique et mots se rejoignent.

Nous étions faits pour nous rencontrer, Les échappés et moi.

Un roman ultime, absolu, singulier, humain, riche, sans rien de superflu, servi par une plume remarquable.

Ne passez pas à côté de ce chef-d’œuvre littéraire. Je le relirai.

Extraits

Les personnes qui taisent de vrais chagrins ont, peut-être, trop de respect pour les silences coupables. (p.41)

 Les espoirs d’un père sont bien plus lourds à porter que ses attentes. (p.121)

 Le mariage, encore plus que la guerre, m’a enseigné que les mensonges sont parfois plus utiles à la survie que la vérité. (p.161)

 L’existence ne se résume-t-elle pas à cela, un long et pénible procès ? (p.249)

 Je restais convaincu que la clé de tout héros se trouvait dans l’esprit de son créateur. Qu’avait-il voulu dire ? Ou, plus exactement, quel cri avait-il habilement maquillé en murmure ? Car même la plus dramatique des pièces, où les protagonistes se déchirent, s’entretuent, n’est tout compte fait que ceci : un chuchotement. (p.258)

 Les hommes cherchent souvent dans le corps d’une femme le reflet d’une autre. (p.261)

 « Ainsi va la vie, fiston. Le reste, c’est des foutaises. » (p.264)

 J’ai été submergée par l’émotion, un sentiment quasi religieux qui mêlait la surprise, le soulagement et cette certitude que ma folie m’avait menée quelque part, au plus loin de ce que je pouvais. (p.373)

 Qu’on le veuille ou non, la place des morts est au cimetière. (p.449)

L’auteur et son œuvre

Renaud Rodier est un écrivain et humanitaire français. Diplômé de Sciences Po Paris et de l’Université Columbia à New York, il travaille depuis une vingtaine d’années avec les Nations unies et diverses ONG. Il apporte une aide humanitaire aux victimes de guerre dans le monde entier.

En 2020, il publie L’Œil du cyclope, une œuvre hybride mêlant poésie, prose et théâtre. Son premier roman, Les échappés, paraît en 2024.

Mon Renaud Rodier ++

Je n’ai lu que Les échappés de cet auteur pour le moment.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Pat Conroy – Le Prince des Marées
Anne Perry – Série « Charlotte Ellison et Thomas Pitt »

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Bernhard Schlink – Le liseur

(Roman / 1995 / Der Vorleser)

Couverture du roman Le liseur (Der Vorleser) de Bernhard Schlink

Tout a commencé par une jaunisse pour le narrateur. Ça s’est fini en coup de cœur pour moi. Quelle histoire !

J’avais entendu du bien de cet auteur allemand que je n’avais jamais lu et aussi que ce livre était accessible dans sa langue originale. Lorsque je l’ai vu dans une librairie allemande (oui, il m’arrive de me détendre dans des librairies non francophones, pour l’ambiance), je n’ai pas hésité. Cela faisait tellement longtemps que j’avais envie de relire un livre dans la langue de Goethe. Der Vorleser m’a semblé un candidat idéal. Je ne regrette rien !

J’ai adoré me replonger dans cette langue riche, aux sonorités pleines et si différentes du français. J’ai adoré retrouver des mots puissants, qui n’ont pas d’équivalents chez nous au niveau de leur intensité : Sehnsucht nous emmène loin dans la tête, Heimat prend aux tripes, les deux peuvent briser le cœur et la raison.

J’ai adoré l’histoire surtout.

Je n’avais pas lu la quatrième de couverture et j’ignorais dans quoi je m’embarquais. Bernhard Schlink m’a promené, ému, surpris, crispé, bouleversé. Il est même passé par ma chère Alsace, c’est dire. Si vous souhaitez le lire sans rien en connaître, ce qui m’a très bien réussi et que je ne peux que vous conseiller, sautez le prochain paragraphe.

Pour ceux qui veulent savoir, c’est ici. À quinze ans, le narrateur entretient une relation avec une femme plus âgée que lui. Il la perdra de vue, la retrouvera lors d’un procès concernant la deuxième guerre mondiale. Le roman part d’une jaunisse, passe aux premiers émois amoureux et à ses découvertes et interdits, pour arriver à Auschwitz. Et ce n’est pas tout, mais je ne vais pas tout révéler non plus. En revanche, l’art et la manière avec laquelle l’auteur présente la culpabilité et la honte sont tout simplement admirables. Celles du garçon, de l’homme qu’il deviendra, de celles qui ont mal agi dans les camps, de toute une génération, de toute une nation.

En conclusion, un roman formidable, qui prête à réflexion. Lisez-le, ce Le liseur, si vous ne le connaissez pas. Je vous souhaite d’être secoué et retourné comme je l’ai été.

Des livres de cet auteur à conseiller ?

L’auteur et son œuvre

Bernhard Schlink est né le 6 juillet 1944 à Bielefeld en Allemagne. Il a écrit de nombreux romans, nouvelles, essais.

Mon Bernhard Schlink ++

Je n’ai rien lu d’autre de cet auteur pour le moment

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Florence Tholozan – L’écho de nos jours
Daniel Keyes – Des fleurs pour Algernon

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Nguyen Phan Que Mai – Pour que chantent les montagnes ♥

(Roman / 2020 / The mountains sing)

Couverture du roman Pour que chantent les montagnes de Nguyen Phan Que Mai

J’étais trop jeune pendant la guerre du Viêt Nam pour avoir conscience de la tragédie qui se jouait à l’époque dans ce pays lointain.

Puis on nous a présenté une certaine vision du conflit sur grand écran (Voyage au bout de l’enfer, Apocalypse now, Platoon, Full metal jacket), avec les gentils Américains tentant de protéger les gentils Vietnamiens face aux hordes de Vietcongs sauvages, mélangeant allègrement les résistants du sud et les communistes du nord, en omettant la corruption du gouvernement de Saïgon et l’humanité de tout Vietnamien.

Pour que chantent les montagnes présente une famille vietnamienne sur quatre générations, prise dans la folie de l’Histoire. Il s’agit d’une fiction. L’auteure s’est cependant basée sur des faits réellement arrivés à sa famille ou à des connaissances pour élaborer ce récit poignant qui offre une autre vision de l’histoire de ce pays, avec les occupations française, japonaise et américaine, mais aussi avec la Grande Famine et la réforme agraire qui ont fait de nombreuses victimes, la propagande communiste qui a déchiré des familles, le sort des soldats après la guerre et la force et l’ingéniosité nécessaires aux femmes qui avaient perdu provisoirement ou définitivement leur mari, pour s’adapter, survivre et protéger leurs enfants.

Nguyen Phan Que Mai, profondément humaniste, ne dépeint pas les Américains comme un peuple d’envahisseurs sanguinaires. Elle souligne toutefois l’impact dramatique sur la nature et la population de l’utilisation de l’agent orange et des 7,5 millions de tonnes de bombes larguées par les États-Unis.

Les sujets terribles abordés dans ce livre sont adoucis par la plume sensible et poétique de l’auteure, qualité souvent à l’honneur dans les écrits en provenance de cette région du monde.

Un témoignage rare et précieux. Un roman bouleversant et indispensable pour mieux comprendre cette période de l’histoire du Viêt Nam. À ranger à côté de Pachinko de Min Jin Lee qui emmène le lecteur en Corée et au Japon.

Extrait

Je suis retournée à mon feu, pensive. La vie humaine est si courte et vulnérable ! Le temps et la maladie nous consument comme les flammes qui dévoraient ces morceaux de bois. Mais peu importe combien de temps nous vivons. L’essentiel est la lumière que nous projetons sur ceux que nous aimons, et le nombre de personnes que nous touchons de notre compassion. (p.398)

L’auteure et son œuvre

Nguyen Phan Que Mai est née le 12 août 1973 dans un petit village du nord du Viêt Nam. Poétesse et romancière, elle a écrit une douzaine de livres à ce jour, en vietnamien et en anglais, notamment Pour que chantent les montagnes, best-seller international qui a remporté de nombreux prix, et son deuxième roman Là où fleurissent les cendres (2023 / Dust child).

Mon Nguyen Phan Que Mai ++

Je n’ai rien lu d’autre de cette auteure pour le moment.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Laure Gombault – Vis-à-vis
Amandine Bazin-Jama – Les médisantes

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Un instant d’égarement : 10 avis

Célia C.
5 sur 5 étoiles Un vrai tour de force !

Commenté en France le 8 novembre 2024 – Achat vérifié

Un huis-clos tendu et remarquablement ficelé : un homme et une femme qui ont interdiction de se parler se retrouvent coincés ensemble dans un ascenseur du Tribunal… Le lecteur les découvre l’un et l’autre en alternance, entre dialogues acerbes et réflexions intimes au fil des heures, des jours, que durent leur attente, leur supplice. Contrairement à ses personnages, l’auteur, lui, ne s’égare pas et rebondit avec souplesse de l’un à l’autre ; il nous livre 2 portraits sans filtre, 2 écorchés, ni attachants ni vraiment antipathiques, mais résolument humains !
De très belles réflexions sur la vie, les choix, l’Amour avec un grand A ou les mensonges, ceux que l’on sert aux autres mais aussi ceux que l’on s’impose à soi-même.
Un roman brillant et original !
cyrille vincent

Commenté en France le 7 décembre 2024 – Achat vérifié

Quel délice de se plonger dans ce livre ! On pourrait l’engloutir d’un seul trait tellement il est prenant et intense ! Jusqu’au bout on est tenu en haleine..ce huit clos est tout simplement une vraie réussite tant au niveau de l’écriture que du suspense ou encore des rebondissements.
Je le conseille sans hésiter..un beau cadeau de Noël à mettre sous le sapin !
BRAVO Claude GRIESMAR !
Stef’

Commenté en France le 11 novembre 2024Achat vérifié

Un roman qui permet de passer un moment à la fois réjouissant et oppressant dans un ascenseur coincé entre deux étages.
Un roman en huit-clos avec deux personnages qui se détestent (mais pourquoi donc?) et n’ont pas le droit de se retrouver ensemble, suite à une décision de justice (mais pour quelles raisons ??). Pas de chance, ils se retrouvent coincés dans un ascenseur suite à une prise d’otages dans le tribunal (mais par qui? Pourquoi? Pendant combien de temps?).
Le temps passe …, les esprits s’échauffent et s’évadent, poussant chacun à l’introspection.
J’ai beaucoup aimé la façon de plonger dans la vie des personnages sans sortir de l’ascenseur, des personnages parfois antipathiques, parfois fragiles et émouvants. Comme dans la vraie vie, quoi, et c’est tout le talent de l’auteur de nous les dépeindre avec une telle authenticité.
Nous devons tourner les pages pour connaître les réponses aux nombreuses questions qui se posent, et notamment cette question : comment toute cette histoire va-t-elle bien pouvoir se terminer ?! Je ne dirai rien : je vous encourage plutôt à monter dans l’ascenseur!!
REMY T

Commenté en France le 22 novembre 2024 – Achat vérifié

Claustrophobe, je craignais le pire. Avec les romans de Claude Griesmar on peut s’attendre à tout sauf à ce quoi on s’attends… J’ai attaqué le premier chapitre… il est aussi le dernier. J’avais peur de manquer d’air pour arriver au bout, mais une courte cohabitation et une boite de bonbon m’ont apporté une bouffée d’air. Deux esprits à un mètre l’un de l’autre déroulent leurs passés sans se frôler… des textes riches précis, de l’émotion, on a envie de connaitre la suite. Mais quand les deux se croisent chacun motivés par sa propre vision et pulsion… le choc est frontal… la justice décidera.
Ce roman illustre bien les réalités des relations entre générations ,les sexes, les classes sociales…et leurs pratiques.
Beaucoup de faits divers actuels peuvent être analysé par le prisme de ce roman.
SUPER A LIRE ET A MEDITER
Nouvelle chronique lecture aujourd’hui, pour vous parler de @claudegriesmar et de son dernier excellent roman : « Un instant d’égarement »

Raphael

Commenté en France le 16 novembre 2024 – Achat vérifié

Ton nouveau roman est une belle réussite !Tu t’es remarquablement glissé dans la peau d’un homme et d’une femme issus d’un milieu social totalement différent, mais je dirais qu’ils ont une passion, ou plutôt une addiction commune.

Il a suffi comme le dit si bien le titre, d’ « un instant d’égarement » pour que tout bascule.

Ce qui était une première pour lui, a été pour elle une humiliation.

Le destin a voulu qu’au Tribunal ils se retrouvent coincés dans le même ascenseur.

Arrivera-t-il à la convaincre ?

Lui pardonnera – t – elle ?

Mourront – ils ensemble ?

Marie VILLEQUIER
5 sur 5 étoiles Un huis-clos intense dans un ascenseur de tribunal

Commenté en France le 12 décembre 2024 – Achat vérifié

Pas de chapitres mais une tension qui ne redescend jamais. Imaginez : une prise d’otages, un homme et une femme que tout oppose, coincés dans quelques mètres carrés alors que la Justice leur a interdit tout contact…
L’écriture maîtrisée de Claude Griesmar dissèque leurs émotions, leurs silences et leurs vérités inavouables. Les personnages, profonds et complexes, vous embarquent dans un face-à-face saisissant jusqu’à une fin totalement déroutante !
Une expérience littéraire tout à fait originale, où chaque page pèse son poids en suspense ! Bravo !
À lire si vous aimez : les huis-clos, les intrigues psychologiques, les romans qui bousculent les codes.
COCO67

Commenté en France le 26 novembre 2024 – Achat vérifié

Superbe face à face de deux personnes que tout oppose.
Belle analyse des pensées et sentiments des protagonistes.
Ce face à face , coincés dans un ascenseur, va-il changer leur opinion ? les réconcilier ?
Le rythme est soutenu.
Aucune pause possible, il n’y a qu’un seul chapitre dans ce livre.
Le suspense est intense… jusqu’au bout.
Bravo !

Client d’Amazon

Commenté en France le 19 novembre 2024 – Achat vérifié

Encore un chouette roman écrit par Claude ! Cette fois-ci, nous sommes sur un récit sans chapitres (oui, oui, vous avez bien lu. Il n’y a pas de chapitres ! Mais c’est le talent de Claude. Il sait nous faire engloutir ses histoires d’une seule traite !)« Un instant d’égarement » est un huis clos rondement bien mené ! (dans un ascenseur en panne. Là aussi, c’est le talent de Claude, car franchement… Qui sait écrire un livre entier avec pour unique décor un ascenseur ?!)

Nous plongeons dans l’histoire dès les premières lignes et n’avons pas le temps de nous ennuyer. Les questions se bousculent très rapidement : Pourquoi tant de haine entre ces deux protagonistes ? Que s’est-il passé ? Jusqu’où cela va-t-il aller ?

Mais Claude nous offre aussi de très chouettes réflexions sur l’amour, le mensonge, la religion et beaucoup d’autres sujets encore. Mais pour les découvrir, je vous invite à le lire…

Petit plus : merci Claude pour la culture générale. J’ai découvert qui était Sophia Urista et son étonnante attitude sur scène… Lol

R’hic

Commenté en France le 14 novembre 2024

Dès les premières pages, une chose est claire : ces deux là se haïssent. Mais pourquoi ?

C’est LA question qu’on va se poser tout au long de l’intrigue.
Qu’est-ce qui peut faire que deux individus se haïssent autant ?
Le hasard fait qu’ils se retrouvent coincés dans le même ascenseur à la suite d’une explosion.
Au fil de la lecture du roman, on apprend tour à tour à connaître les deux personnages,
leur histoire, leur personnalité et leurs secrets.

Vous ne pourrez pas lâcher le dernier roman de Claude Griesmar avant de savoir comment ils en sont arrivés là !

Merci à vous d’avoir investi dans « Un instant d’égarement » !

Couverture du roman Un instant d'égarement de Claude Griesmar

Si vous ne connaissez pas encore ce livre, vous le trouverez ici :

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Laurent Gaudé – Le soleil des Scorta ♥

(Roman / 2004)

Couverture du roman Le soleil des Scorta de Laurent Gaudé

Le soleil des Scorta a tout pour me plaire. Certainement tout pour plaire.

Commençons par les personnages. Ils ont une personnalité affirmée. Ils expriment une volonté farouche d’aller au bout de leurs idées, même lorsqu’ils se taisent ou n’ont pas idée de ce qu’ils veulent vraiment. Ils affichent du caractère. Ils sont chauds, simples et complexes, droits dans leurs bottes même s’ils sont voleurs ou n’ont pas les moyens de se chausser. Ils sont solidaires, parfois à leur manière. Ils ont le sens de l’honneur. Ils ont le sens de la famille, toujours. Ils sont entiers, surtout. Tous.

Le cadre. Les Pouilles. Le sud de l’Italie. Une région pauvre. Fière. Attachée à sa terre et à ses traditions. Un village de carte postale écrasé sous la chaleur du sud. Un climat qui mène la vie rude à ses habitants. Des villageois qui y naissent et y meurent pour la plupart. Un coin du bout du monde où le curé, représentant de Dieu sur Terre, fait la leçon à ses paroissiens qui écoutent, tête basse. Du moins tant que le curé les comprend et accepte d’être un des leurs. Un lieu hors du temps, qui a toujours été et qui sera toujours. Tant que le soleil y fera pousser des oliviers et que la mer fournira du poisson.

L’histoire. Un amour malheureux qui débouche sur une lignée qu’on méprise, qu’on maltraite, qu’on craint, qu’on aime et qu’on protège quand même, ne font-ils pas partie du village ? Une histoire de famille, d’amour, de transmission. Une histoire universelle.

L’écriture de Laurent Gaudé, enfin. Ciselée, majestueuse, précise, tranchante, émouvante, d’une force évocatrice impressionnante, poétique.

Un roman puissant, bouleversant, inoubliable. Un chef-d’œuvre.

(prix Goncourt, mais c’est si peu important, comparé à la magnificence de ce récit)

Extrait

« Rien ne rassasie les Scorta. » (p.283)

L’auteur et son œuvre

Laurent Gaudé est né le 6 juillet 1972 à Paris. Il y a fréquenté l’École alsacienne. Il a commencé par écrire des pièces de théâtre avant d’écrire des romans en parallèle, notamment Cris, La mort du Roi Tsongor, Le soleil des Scorta, Eldorado, La porte des enfers, Écoutez nos défaites, Salina : les trois exils, Chien 51, Terrasses ou notre long baiser si longtemps retardé. Il a publié de la poésie et des recueils de nouvelles également.

La mort du roi Tsongor

C’était ma première rencontre avec les mots de Laurent Gaudé. Ma première claque.

L’écriture est sublime. Je ne savais pas encore que ce n’était pas un hasard, mais la marque de fabrique de l’auteur.

L’histoire est bouleversante. Une femme, deux hommes, une guerre impitoyable, l’anéantissement d’un empire. Une histoire intemporelle. Un conte ? Une tragédie issue d’une Antiquité parallèle ? Une fable ? Un roman extraordinaire ! La puissance des sentiments et la folie des hommes, poussés par l’amour, la haine, l’honneur, la parole. La femme désirée. Le point de non-retour. Les guerriers héroïques. Le goût du sang. La dévastation. L’amertume de la défaite. La mémoire.

Un livre magnifique, étourdissant, unique. Un chef-d’œuvre, bien sûr.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Célia Costéja – Ab intestat
J.-H. Rosny aîné – Romans préhistoriques

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Joyce Maynard – Où vivaient les gens heureux ♥

(Roman / 2021 / Count the ways)

Couverture du roman Où vivaient les gens heureux de Joyce Maynard

Attention, chef d’œuvre !

Pourquoi un livre parmi tous ceux que nous lisons parvient-il à nous marquer à jamais alors que nous en oublions tant d’autres qui nous ont pourtant également apporté du plaisir ? Grâce à la qualité de la plume de l’auteur ? À cause de ses personnages, héroïques, fragiles, inoubliables ? de la profondeur et des détails de l’histoire ? de l’émotion qu’il procure ? de sa capacité à toucher notre sensibilité ? Pourquoi chercher une explication ? Profitons de ces moments de bonheur intenses, tout simplement. À chacun ses coups de cœur, ses trésors personnels. Certains sont partagés et nous sommes alors heureux d’allumer cette étincelle magique dans un autre regard, signifiant que cet autre a joui à son tour de l’euphorie de la découverte du texte précieux.

J’ai adoré ce Où vivaient les gens heureux, de Joyce Maynard. Ce livre m’a réjoui, bouleversé, fait réfléchir. Il m’a tétanisé. Il m’a marqué.

Quand je lis, je m’identifie complètement aux personnages. Je vis leur vie, je ressens ce qu’ils ressentent, je partage leurs joies et je souffre avec eux.

J’ai traîné mon début de lecture, exprès, parce que Joyce Maynard m’a fait vivre des moments merveilleux dans cette famille où je me sentais chez moi, bien, heureux. Je n’avais pas envie que ça s’arrête. J’ai dégusté.

Mais Joyce Maynard ne nous a pas servi une petite maison dans la prairie revisitée à l’eau de rose. Oh non.

Elle a placé son histoire dans la vie réelle. Avec ses drames, ses personnages imparfaits, ses problèmes de communication, ses décisions aux conséquences positives ou désastreuses. La vraie vie. Terrible. Et là, j’ai encore dégusté, submergé par un sentiment immense d’amertume et d’injustice. J’ai accéléré ma lecture, pour savoir s’il y avait de la lumière au bout du tunnel, au bout du sacrifice d’une culpabilité endossée.

Je suis sorti retourné de ce roman d’une puissance et d’une richesse rares. Avec l’implacable leçon du jour : on ne peut pas protéger ceux qu’on aime contre tout ce qui pourrait leur arriver. Un grand moment de lecture. Je me souviendrai d’Eleanor.

Extraits

Une mère ne pouvait pas plus protéger ses enfants du chagrin et de la tristesse qu’elle ne pouvait empêcher le soleil de se coucher ou de se lever le lendemain. (p.558)

 Eleanor avait appris au fil des années que les pires événements, ceux qui faisaient vraiment mal, n’étaient presque jamais ceux qu’on craignait (p.584)

 Finalement, on survit à beaucoup de choses. On en est transformé. Mais on survit. (p.584)

L’auteure et son œuvre

Joyce Maynard est née le 5 novembre 1953 à Durham au New Hampshire. Cette auteure américaine a écrit de nombreux romans et essais, dont Prête à tout, Long week-end, De si bons amis, Un jour tu raconteras cette histoire, Où vivaient les gens heureux, L’hôtel des oiseaux.

Mon Joyce Maynard ++

Je n’ai lu que Où vivaient les gens heureux de cette auteure pour le moment.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Guy de Maupassant – Romans
Mircea Cartarescu – Solénoïde

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Éloïse Riera – D’un papillon à une étoile

(Roman / 2024)

Couverture du roman D'un papillon à une étoile d'Eloïse Riera

D’un papillon à une étoile, le premier roman d’Éloïse Riera, est une histoire de voyages.

Un voyage vers les étoiles, sans la distance, sans les années-lumière, sans Kourou ni Cap Canaveral. Un voyage en émotion, avec la plume délicate de l’auteure. Un voyage à la découverte de l’Espagne, rêve d’un père à qui on a annoncé qu’il allait mourir sous peu. Un voyage de reconstruction d’une famille, organisé par une fille du père, qui a envie de recoller les morceaux tant qu’il en est encore temps. Un voyage de révélations, faites les uns aux autres, découvertes en chacun, parce qu’un voyage intérieur aussi pour chaque voyageur. Un voyage vers l’espoir parce que si tout voyage a une fin qui arrive trop tôt, programmée ou tragique, chaque voyage laisse des souvenirs impérissables. Un voyage qui nourrit l’âme. Un voyage pour fêter la famille et la vie.

D’un papillon à une étoile est puissant et poétique, intense et éthéré. On sent que pour écrire ce roman presque intime, Éloïse Riera a puisé de la force et de la sérénité dans une étoile qui compte particulièrement pour elle et qui brille plus que jamais de fierté pour sa fille.

Je ne peux que vous conseiller d’entreprendre ce voyage. Et également de profiter de vos proches, le temps file à une vitesse vertigineuse.

Merci Éloïse Riera pour ce voyage.

L’auteure et son œuvre

D’un papillon à une étoile est le premier roman d’Eloïse Riera.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Luca Di Fulvio – Le gang des rêves
Hervé Le Tellier – L’anomalie

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Naomi Spenle – Un petit beurre

(Roman / 2024)

Couverture du roman Le petit beurre de Naomi Spenle

Incursion dans le feel-good, qui n’est pas une de mes destinations de prédilection. Je suis ravi d’avoir entrepris ce voyage et je vous invite à déguster comme moi ce petit gâteau régressif, délicieux et émouvant comme un souvenir d’enfance.

Tout commence par un lapin au restaurant. Mais pas dans l’assiette. Paul subit celui qu’on lui pose. Il n’est pas au bout de ses peines.

Naomi Spenle nous livre avec Un petit beurre un premier roman très réussi. J’ai frémi, haussé les sourcils, souri, soupiré, grimacé, soufflé au fil des surprises et des rebondissements. Les personnages sont attendrissants et imparfaits, les questionnements nombreux et pertinents, les situations réalistes. Loin du chamallow rose sucré, Un petit beurre tient davantage du trompe-l’œil succulent et consistant qu’on déguste avec gourmandise et appétit et dont on se souvient longtemps. La pâtisserie y joue son rôle apaisant et réconfortant. Les drames y côtoient les joies comme dans la vraie vie. Les déceptions et les espoirs s’y invitent à tour de rôle. Le tout dans la très belle Alsace.

Un petit beurre n’est pas un feel-good moralisateur. Il ne dégouline pas de beaux sentiments, n’offre pas la panoplie complète (adaptée à toutes les tailles et tous les âges) de solutions toutes faites pour faire face au méchant monde qui nous entoure.

Un petit beurre est une histoire touchante qui nous montre l’importance de nos choix, de nos décisions et de notre volonté à surmonter les épreuves, la puissance des sentiments, de la famille et des amis, et aussi le temps qui passe et qui fait son œuvre. Et que ça n’arrive pas qu’aux autres, les bons et les moins bons aspects de la vie.

Merci Naomi.

Où est le paquet ? Je reprendrais bien un petit beurre.

L’auteure et son œuvre

Naomi Spenle, une Normande passionnée par les livres et les mystères de l’univers, vit en Alsace. Un petit beurre est son premier roman.

Un petit beurre est son premier roman publié.

À découvrir aussi (clic sur le titre pour en savoir davantage)

D’autres lectures
Jorn Riel – Le jour avant le lendemain
Frédéric Lenoir – L’oracle della Luna

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Marie Villequier – Et nos routes toujours se croisent

(Roman / 2024)

Couverture du roman Et nos routes toujours se croisent de Marie Villequier

Notre société a la manie presque obsessionnelle de classer les romans dans des cases. Les romances, les polars, la fantasy, la littérature blanche, la science-fiction, les thrillers, le feel-good, les romans historiques, parmi les plus connues. Pratique pour les lecteurs de s’y retrouver, de rester confortablement dans leur zone de confort. Pratique pour les auteurs de pouvoir se raccrocher à des codes du genre et ainsi écrire des histoires sur des schémas déjà éprouvés. Pratique pour les éditeurs pour vendre, cibler les lecteurs, proposer jusqu’à plus soif ce qui est attendu, ce qui se vend, ce qui est à la mode.

Tous les auteurs ne jouent pas le jeu des cases. Heureusement.

Et nos routes toujours se croisent

Marie Villequier frappe fort avec son premier roman. Très fort. Elle a déjà tout d’une grande.

Marie Villequier nous prend par la main et nous emmène à l’hôpital. Mais pas n’importe où à l’hôpital. Elle nous lâche dans le Service d’immuno-hémato-oncologie pédiatrique. Là où sont accueillis, diagnostiqués, soignés, accompagnés les enfants souffrant d’un cancer, d’une maladie du sang ou peut-être d’une autre cochonnerie apparentée que les non-spécialistes du domaine ne souhaitent surtout jamais connaître.

Marie Villequier s’y connaît. Elle a travaillé dans ce milieu particulier et nous fait profiter de son expérience.

Je me suis pris deux claques.

La claque sur la forme. J’ai cru lire le roman d’une auteure qui a de la bouteille. Le style est précis, incisif, parfait. Marie Villequier a eu l’excellente idée d’utiliser le présent. Elle ne nous raconte pas une histoire autour d’un feu de camp, elle place le lecteur en situation dans le service, ici et maintenant et sans intermédiaire. Le lecteur s’identifie à chacun des personnages, bénéficiant de l’empathie et des connaissances de Marie Villequier qui a l’intelligence et la pudeur de s’effacer.

La claque sur le fond ensuite. Marie Villequier maîtrise totalement tous les aspects du problème et est parvenue à me vendre ce sujet tellement difficile, au point que je n’étais pas soulagé de quitter l’hôpital à la fin du livre (contrairement à ce que je pensais en commençant la lecture), mais que je suis reparti sur la pointe des pieds, un peu sonné, riche d’un nouveau savoir, avec l’impression d’avoir vécu au milieu de gens formidables.

L’expérience et l’empathie de Marie Villequier se ressentent dans la construction de l’histoire, dans les descriptions du fonctionnement de l’hôpital, dans les personnages (enfants, parents, soignants), leur ressenti, leurs peurs, leurs espoirs, dans le fait que ces personnages n’ont pas uniquement l’une des trois étiquettes enfant, parent, soignant, mais sont aussi des humains avec l’ensemble des soucis du quotidien que chacun doit gérer en plus de son étiquette. J’ai souffert avec chacun d’eux, j’ai espéré aussi, et parfois j’ai ri avec eux.

Merci Marie Villequier d’avoir levé le voile sur ce beau drame continu du monde réel.

Et nos routes toujours se croisent est déjà un livre référence dans son domaine.

L’auteure et son œuvre

Née en 1989, Marie Villequier est originaire du Havre et vit en Lorraine. Férue d’écriture et de littérature depuis l’enfance, elle s’est tournée vers des études de médecine. Après plusieurs années en onco-hématologie et soins palliatifs pédiatriques, elle quitte l’hôpital pour s’engager dans le secteur médico-social. Une épreuve tragique dans sa vie personnelle la pousse à reprendre la plume en 2001. Et si nos routes toujours se croisent est son premier roman publié.

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