Tracy Chevalier – La jeune fille à la perle ♥

(Roman / 1999 / Girl with a pearl earring)

Couverture du roman La jeune fille à la perle de Tracy Chevalier

Début de la quatrième de couverture

La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Nous sommes à Delft, au dix-septième siècle, l’âge d’or de la peinture hollandaise. Griet s’occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s’efforçant d’amadouer l’épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives.
Au fil du temps, la douceur, la sensibilité et la vivacité de la jeune fille émeuvent le maître qui l’introduit dans son univers.

Commentaire

J’ai une tendresse particulière pour ce roman, découvert par hasard en 2007. Profitant de l’effet euphorisant qu’une librairie procure sur mon humble personne, je me promenais nonchalamment entre des étagères remplies de livres lorsque soudain, au détour d’un rayon, je me suis retrouvé nez-à-nez avec cette jeune fille au visage envoûtant. J’en ai eu la respiration coupée. Comme d’autres, j’étais tombé sous le charme de ce tableau de Vermeer depuis bien longtemps déjà. J’y avais fait référence peu de temps auparavant. Et voilà qu’il me regardait, imprimé sur un support qui me plaît tant, un livre.

J’ai acheté le roman illico et je l’ai lu avec délectation.

Tracy Chevalier a inventé l’histoire de ce tableau, « La jeune fille à la perle », en se basant sur les éléments historiques dont elle disposait. Rien que le fait d’avoir eu l’idée d’imaginer l’histoire de cette œuvre m’a enthousiasmé. Le résultat m’a enchanté.

Ce roman est une réussite, un sans-faute. Tout y est : le sujet, le style, l’histoire, les personnages. Et tout y est bon.

Tracy Chevalier nous dépeint avec minutie la société hollandaise du dix-septième siècle, dans un style riche et fluide, très agréable à lire. Elle décortique les relations entre les classes sociales, la cohabitation entre les religions, la place de la femme dans la société et son combat permanent pour exister, la vie de l’artiste, son côté créatif, avec des explications bienvenues sur les couleurs et la lumière notamment, mais aussi ses aspects commerciaux et ses contraintes bassement matérielles, incontournables pour subvenir aux besoins de la famille. Sans oublier la relation ambiguë qui s’installe peu à peu entre le peintre et son modèle. Pour parvenir à ses fins, l’auteure utilise une panoplie de personnages fouillés, décrits avec soin. Un magnifique exercice !

Après avoir lu ce roman, on ne voit plus le tableau tout à fait de la même manière.

Film

« La jeune fille à la perle » a été adapté au cinéma par Peter Webber en 2003. Ce film, aux couleurs exceptionnellement travaillées, offre l’un de ses plus beaux rôles à Scarlett Johansson.

Même si, comme très souvent, l’adaptation cinématographique ne rend pas complètement justice à la complexité et à la richesse du roman, en omettant de nombreux événements détaillés dans le livre et en se concentrant sur la relation entre Vermeer et Griet, le film est très beau et vaut le coup d’être vu.

Extraits

Mon père me tendit un petit paquet enveloppé dans un mouchoir. « Ça te rappellera la maison et nous tous », dit-il. (p.23)

Elle pouvait être drôle et espiègle un moment, puis agressive quelques instants plus tard, comme le chat qui ronronne mord quelquefois la main qui le caresse. (p.79)

J’avais le temps de penser, je pensais trop. J’étais comme le chien qui, à force de lécher ses plaies pour les nettoyer, les avive. (p.121)

« Dites-moi Griet, pourquoi avez-vous déplacé la nappe? » Sa voix avait le même ton que lorsqu’il m’avait questionné au sujet des légumes, dans la cuisine de mes parents.
Je réfléchis. « Il faut un peu de désordre dans la composition pour faire ressortir la sérénité du modèle, expliquai-je. Il faut quelque chose qui dérange l’œil tout en lui étant agréable, et ça l’est parce que l’étoffe et son bras sont dans une position similaire. »
Un long silence s’ensuivit. Mon maître contemplait la table. J’attendis, m’essuyant les mains à mon tablier.
« Je n’aurais pas cru que je pouvais apprendre quelque chose d’une servante », finit-il par dire. (p.187)

« Maintenant, regardez-moi. »
Je tournai la tête et le regardai par-dessus mon épaule droite.
Ses yeux s’immobilisèrent dans les miens et tout ce qui me vint à l’esprit ce fut que leur gris me rappelait l’intérieur d’une coquille d’huître.
Il semblait attendre quelque chose. Mon visage commença à refléter ma crainte de ne pouvoir le satisfaire.
« Griet », reprit-il avec douceur. Il n’eut point besoin d’en dire davantage, mes yeux s’emplirent de larmes. Je les retins, je savais faire maintenant.
« Oui. Ne bougez pas. »
Il allait peindre mon portrait. (p.232)

L’auteure et son œuvre

Tracy Chevalier, née le 19 octobre 1962 à Washington, est spécialisée dans les romans historiques. Elle vit à Londres avec son mari et son fils.

A ce jour, Tracy Chevalier a écrit dix romans.

J’ai toujours l’impression de lire du classique quand je lis du Tracy Chevalier. Outre ses thématiques historiques pointues, bien trouvées et bien documentées, Tracy Chevalier a le chic, ou plutôt le talent, de conter ses histoires de fort agréable manière. Son style soutenu et fluide à la fois, une association parfaite qui paraît si simple mais qui pourtant est en réalité tellement compliquée, rend ses livres plaisants et addictifs.

Certains protagonistes de ses romans sont des personnages ayant réellement existé.

A recommander aux lecteurs amateurs de belles écritures et de romans dont l’action se déroule à d’autres époques.

Mon Tracy Chevalier ++

J’ai lu six romans de Tracy Chevalier à ce jour, tous très recommandables.

La dame à la licorne

(2003 / The lady and the unicorn)

Désireux d’orner les murs de sa nouvelle demeure parisienne, le noble Jean Le Viste commande une série de six tapisseries à Nicolas des Innocents, miniaturiste renommé à la cour du roi de France, Charles VIII. Surpris d’avoir été choisi pour un travail si éloigné de sa spécialité, l’artiste accepte néanmoins après avoir entrevu la fille de Jean Le Viste dont il s’éprend.
La passion entraînera Nicolas dans le labyrinthe de relations délicates entre maris et femmes, parents et enfants, amants et servantes.
En élucidant le mystère d’un chef-d’œuvre magique, Tracy Chevalier ressuscite un univers de passion et de désirs dans une France où le Moyen Age s’apprête à épouser la Renaissance.
(quatrième de couverture)

L’origine de La Dame à la Licorne, tenture célèbre composée de six tapisseries, reste un mystère. Nul ne sait qui a réalisé ce chef d’œuvre, ni qui l’a commandité.
Après avoir procédé à des recherches pour savoir ce qu’il était possible de trouver à ce sujet, l’auteure a imaginé l’histoire de cette œuvre d’art. Avec brio.
Tracy Chevalier nous emmène en 1490 et nous entraîne dans des aventures rocambolesques, de Paris à Bruxelles. Avec toujours le sens du détail. Et de l’humour !
Le roman de Tracy Chevalier que je préfère, après « La jeune fille à la perle ».

La Vierge en bleu

(1997 / The Virgin blue)

Récemment arrivée des Etats-Unis avec son mari, Ella Turner a du mal à trouver sa place dans cette bourgade de province du sud-ouest de la France. S’y sentant seule et indésirable, elle entreprend des recherches sur ses ancêtres protestants qui eurent à fuir les persécutions. (début de la quatrième de couverture)

Premier roman de Tracy Chevalier. Au programme, la guerre de religions entre catholiques et protestants il y a quatre siècles. Et le destin de deux femmes séparées par ce même laps de temps. Délicieux.

Prodigieuses créatures

(2009 / Remarkable creatures)

Dans les années 1810, à Lyme Regis, sur la côte du Dorset battue par les vents, Mary Anning découvre ses premiers fossiles et se passionne pour ces prodigieuses créatures qui remettent en question les théories sur la création du monde. Très vite, la jeune fille issue d’un milieu modeste se heurte à la communauté scientifique, exclusivement composée d’hommes. (début de la quatrième de couverture)

Biographie romancée de Mary Anning et de son amie Elizabeth Philpot, chasseuses de fossiles à Lyme, à une époque où la science était réservée aux hommes d’une certaine condition sociale.
L’histoire est à la fois captivante et instructive. L’écriture, comme d’habitude chez Tracy Chevalier, est remarquable, voire prodigieuse. La quatrième de couverture mentionne « une finesse qui rappelle Jane Austen ». Le style est avant tout celui de Tracy Chevalier, et c’est mine de rien un beau compliment.

La dernière fugitive

(2013 / The last runaway)

1850. Après un échec sentimental, Honor Bright, quaker anglaise, embarque pour l’Amérique en compagnie de sa sœur, partie rejoindre son fiancé. Très vite, elle doit apprendre à survivre et à se reconstruire dans un nouveau pays aux coutumes étranges.

Un autre très bon roman de Tracy Chevalier. L’auteure raconte la vie des quakers et celle des femmes dans un pays encore sauvage. Par ailleurs, elle décrit le chemin de fer clandestin, ce réseau de routes et de contacts secrets emprunté par les esclaves en fuite, dans ce même pays soumis aux lois esclavagistes. Prenant.

A l’orée du verger

(2016 / At the edge of the orchard)

En 1838, la famille Goodenough s’installe sur les terres marécageuses du Black Swamp, dans l’Ohio. Le père est obsédé par son verger. La mère déteste ces pommiers. Chaque hiver, la fièvre emporte un de leurs enfants.

Roman plus sombre que les précédents. Toujours aussi bien écrit.

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Gillian Flynn – Les lieux sombres

(Thriller / 2009 / Dark places)

Couverture du roman Les lieux sombres de Gillian Flynn

Quatrième de couverture

Début des années 1980. Libby Day a sept ans lorsque sa mère et ses deux sœurs sont assassinées dans la ferme familiale. La petite fille, qui a échappé au massacre, désigne le meurtrier à la police, son frère Ben, âgé de quinze ans. Vingt-cinq ans plus tard, alors que son frère est toujours derrière les barreaux, Libby souffre de dépression chronique. Encouragée par une association, elle accepte de retourner pour la première fois sur les lieux du drame. Et c’est là, dans un Middle West dévasté par la crise économique, qu’une vérité inimaginable commence à émerger…

Commentaire

Mon premier Gillian Flynn. Et ce « Les lieux sombres » a été une excellente surprise !

Tout est bon dans ce roman sombre, très sombre.

Le contexte tout d’abord. Gillian Flynn nous dépeint avec minutie une crise sociale dans une Amérique très éloignée de l’American dream et de ses success stories. Elle nous plonge au cœur de la misère rurale, violente, dans un monde où les dettes étouffent ceux qui s’escriment à garder la tête hors de l’eau.

L’écriture. Dans un style fluide et précis, le roman navigue entre passé et présent, entre différents points de vue, offrant un rythme haletant et prenant. S’ajoute à cet exercice de style particulièrement réussi, un ton général comportant une certaine dose d’humour constamment mise à mal par la sinistrose et la détresse ambiantes. Du grand art.

Les personnages ensuite, complexes, fouillés, torturés. Gillian Flynn les met à nu, avec leurs forces et leurs faiblesses, avec leur envie de s’en sortir et leurs bassesses. Elle parvient à les rendre attachants malgré leurs défauts. Le meilleur exemple est l’héroïne, Libby Day. Voleuse, menteuse, paresseuse, convaincue que tout lui est dû suite à son expérience traumatisante, elle n’a au début du roman rien pour plaire. Et pourtant, on comprend qu’elle n’est pas aussi superficielle qu’il n’y paraît, on finit par l’apprécier, par souhaiter qu’elle s’en sorte. Elle réussit à nous toucher.

Le scénario est diabolique, l’intrigue habilement menée, les rebondissements palpitants, les révélations distillées au compte-goutte, le suspense permanent. À chaque page, je n’avais qu’une hâte : connaître la suite, sachant en même temps pertinemment que je regretterais d’atteindre la fin du livre, tellement je prenais plaisir à le lire.

Passionnant. Jubilatoire.

L’auteure et son œuvre

Gillian Flynn est née en 1971 à Kansas City, dans le Missouri.

Journaliste, scénariste et romancière, elle a écrit à ce jour trois romans et une nouvelle.

Son premier roman a fait l’objet d’une mini-série. Les deux suivants ont été adaptés au cinéma.

Gillian Flynn ne fait pas dans la quantité, mais la qualité est incontestablement au rendez-vous dans chacune de ses œuvres. Ses personnages sont touffus, travaillés, jamais parfaits, loin de là. Ses intrigues sont finement élaborées et truffées de surprises. L’atmosphère de ses romans suinte le mal-être, l’imperfection, mais l’espoir aussi dans la galère ambiante.

Je conseille vivement cette romancière aux amateurs du genre.

Mon Gillian Flynn ++

J’ai lu et énormément apprécié les 2 autres romans de cette auteure.

Les apparences

(2012 / Gone girl)

Missouri. Amy et Nick forment un couple modèle, en apparence du moins. Un jour Amy disparaît, leur maison est saccagée, des traces de sang laissent imaginer le pire. Nick devient très vite le suspect idéal.

Gros succès international, « Les apparences » m’a presqu’autant plu que « Les lieux sombres ». La découverte de la romancière et de son style en moins. Du thriller haut de gamme. Machiavélique et étonnant à souhait. Exceptionnel, tout simplement.

Sur ma peau

(2006 / Sharp objects)

La ville de Wind Gap dans le Missouri est sous le choc : une petite fille a disparu. Déjà l’été dernier, une enfant avait été sauvagement assassinée… Une jeune journaliste, Camille Preak, se rend sur place pour couvrir l’affaire. Elle-même a grandi à Wind Gap. Mais pour Camille, retourner à Wind Gap, c’est réveiller de douloureux souvenirs. (début de la quatrième de couverture)

Le premier thriller de Gillian Flynn. Et comme les autres : époustouflant !

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MOTS 4

Respirer, dormir, boire, manger, travailler, rêver, tout ce que nous faisons, c’est mourir.
Vivre enfin, c’est mourir !

                                                            Maupassant – Bel-Ami

Jack London – Martin Eden ♥

(Roman / 1909)

Couverture du roman Martin Eden de Jack London

Martin Eden est un jeune marin issu des bas-fonds d’Oakland. Un jour, il est admis par hasard chez des bourgeois et tombe amoureux de la jeune fille de la maison, Ruth. Il a envie de la conquérir mais comprend rapidement qu’il traîne deux gros handicaps pour arriver à ses fins. D’une, Ruth et lui n’appartiennent pas à la même classe sociale. De deux, son ignorance et son manque de culture paraissent rédhibitoires pour intégrer ce monde qu’il découvre à peine et conquérir la belle. Il n’abandonne pas pour autant et commence par s’instruire. Il projette de devenir écrivain.

Commentaire

Attention chef d’œuvre !

Jack London évoque souvent de grands espaces blancs, des chiens de traîneau, la nature sauvage. Ces thématiques, notamment développées dans « L’appel de la forêt » et « Croc-Blanc », ne sont pas à l’ordre du jour dans ce roman.

« Martin Eden », en partie autobiographique, dépeint une certaine société américaine du début du 20e siècle, le gouffre séparant les classes sociales, les conditions de travail déplorables des classes ouvrières, l’ascension sociale méritée grâce à un travail acharné, la passion amoureuse, l’écriture, les éditeurs, les illusions, les désillusions, le paraître, l’étroitesse d’esprit de ceux qui pensent savoir, l’hypocrisie, la solitude. Un roman exceptionnel, d’une grande richesse au niveau des sujets abordés et d’une extrême lucidité quant à leur traitement. En plus, il est très bien écrit. Un de mes préférés, tous styles confondus.

Extraits

Ils avaient appris la vie dans les livres, et lui l’avait vécue. (p.48)

Jamais elle n’aurait deviné qu’à ces moments-là, cet homme venu d’un milieu inférieur la dépassait par la grandeur et la profondeur de ses conceptions. Comme tous les esprits limités qui ne savent reconnaître de limites que chez les autres, elle jugea que ses propres conceptions de la vie étaient vraiment très vastes, que les divergences de vues qui les séparaient l’un de l’autre marquaient les limites de l’horizon de Martin et rêva de l’aider à voir comme elle, d’agrandir son esprit à la mesure du sien. (p.99)

Autrefois, il s’imaginait naïvement que tout ce qui n’appartenait pas à la classe ouvrière, tous les gens bien mis avaient une intelligence supérieure et le goût de la beauté ; la culture et l’élégance lui semblaient devoir marcher forcément de pair et il avait commis l’erreur insigne de confondre éducation et intelligence. (p.306)

Ils ont essayé d’écrire et ils n’ont pas pu. Et voilà justement le paradoxe idiot de la chose : toutes les portes de la littérature sont gardées par des cerbères : les ratés de la littérature. Éditeurs, rédacteurs, directeurs des services littéraires des revues et librairies, tous, ou presque tous, ont voulu écrire et n’ont pas réussi. (p.318)

Ce n’est pas dans le succès d’une œuvre qu’on trouve sa joie, mais dans le fait de l’écrire. (p.341)

J’étais le même alors, le même qu’aujourd’hui. Et vous ne m’avez pas reconnu. Pourquoi me reconnaissez-vous aujourd’hui ? (p.445)

Il y eut un long grondement et il lui sembla glisser sur une interminable pente. Et, tout au fond, il sombra dans la nuit. Ça, il le sut encore : il avait sombré dans la nuit.
Et au moment même où il le sut, il cessa de le savoir. (p.478)

Ailleurs sur la toile

Direction le Québec. Mamaki sur sa chaîne Youtube Sous le ciel nous livre des mots très justes dans son analyse de « Martin Eden » :

L’auteur et son œuvre

John naît le 12 janvier 1876. Sa mère est abandonnée par son père biologique. Elle se marie quelques mois plus tard avec John London, un veuf, père de deux enfants. Le futur écrivain est appelé Jack à partir de ce moment-là, pour ne pas le confondre avec son père adoptif.

La famille s’installe à Oakland en 1886. Il fréquente la bibliothèque publique de la ville, donnant peut-être naissance à une future vocation. Il effectue des petits boulots. À partir de 1890, il devient ouvrier, puis pilleur d’huîtres. Il côtoie des voyous, découvre l’alcool et les filles.

En 1893, il s’engage sur une goélette qui l’emmènera jusqu’au Japon. À son retour, il gagne un concours de rédaction en prose et fait publier le récit d’une de ses expériences en mer dans le quotidien « San Francisco Morning Call ».

Il occupe des boulots harassants. Il subit ensuite la panique de la crise de l’emploi de cette année-là et se retrouve sans travail.

Engagement politique

En 1894, il adhère au parti socialiste. Il vit dans la misère, est emprisonné 30 jours pour vagabondage.

Jack London intègre le lycée en 1895, puis l’université en 1896. Il continue de militer pour le parti, est condamné à un mois de prison pour agitation. Il étudie intensément mais doit abandonner l’université de Berkeley par manque de moyens financiers.

En 1897, il participe à la ruée vers l’or au Klondike. Atteint du scorbut, il est rapatrié en 1898.

Ses expériences et ses voyages constitueront une riche source d’inspiration.

Il continue d’écrire et, en 1900, parvient à faire publier un premier recueil de nouvelles « Le fils du loup », un premier pas vers le succès. Il se marie la même année avec Bessie Maddern qui lui donnera deux filles.

En 1902, il vit à Londres. Son expérience anglaise lui sert pour l’écriture d’un essai : « Le peuple de l’abîme ».

Succès

Il obtient succès et célébrité en 1903, avec la publication de son roman « L’appel de la forêt ». Il enfoncera le clou en 1906 avec « Croc-Blanc ». Entretemps, il aura divorcé, couvert le conflit russo-japonais au Japon et en Corée en 1904 et se sera remarié en 1905 avec Charmian Kittredge.

Jack London construit un ranch en 1905, puis un bateau en 1907. Il embarque pour un tour du monde qui s’arrête en Australie : il est malade et doit être soigné.

Il enchaîne les romans à succès : « Le talon de fer » en 1908, son grand roman politique et la première dystopie moderne, puis « Martin Eden » en 1909 qu’il présentera lui-même comme une dénonciation de l’individualisme souvent mal comprise par le public.

Jack London meurt le 22 novembre 1916, d’une urémie, alors qu’il prend de la morphine, souffrant aussi de dysenterie et d’alcoolisme.

Il aura écrit plus d’une vingtaine de romans, des essais, plus de 200 nouvelles, des récits d’aventures, d’autres à couleur socialiste, parfois autobiographiques, certains s’apparentant même à de la science-fiction. Il aura été un des premiers écrivains américains capitalisant fortune et célébrité grâce à la littérature.

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Mon premier roman, « Ainsi a-t-il été », est enfin disponible !

. . .  en format papier et en format numérique !

Partage en direct d’un grand moment de bonheur

Un vieux rêve se réalise. Je tiens mon roman dans mes mains. Je le feuillette. Je le couve d’un regard attendri. Je le hume. J’en frissonne.

Je suis heureux. Tout simplement. Totalement. Comme un gamin qui vient de déballer un jouet ardemment espéré.

Le bonheur revêt parfois des habits ordinaires. Un livre.

Merci à ceux qui m’ont aidé dans cette entreprise.

Anna, Tom et les autres naissent aux yeux du monde. Je leur souhaite de partager leurs aventures avec des lecteurs de tous horizons. De faire de belles rencontres. De vous toucher. De vous divertir. De vous enrichir. De vous émouvoir autant qu’ils m’ont ému.

Pour les détails du livre, cliquez sur sa couverture :

Couverture du roman Ainsi a-t-il été de Claude Griesmar

Bonne lecture à ceux qui se lanceront dans cette expérience !

Enfin !

… ou explications détaillées de ce titre potentiellement pompeux !

Combien de fois n’ai-je entendu cette publicité dans les médias ? L’album de Marcel Chinchon ou d’Aurora Lovinston est enfin disponible ! Un slogan qui m’a toujours interpellé. Parce que, en vérité, je n’attendais pas spécialement les dernières œuvres musicales de ces artistes. En général pas du tout, pour être complètement honnête. Surtout lorsque je ne connaissais pas les artistes en question.

Depuis quelques jours, cette phrase choc a pris une toute nouvelle dimension dans mon esprit. Je l’avais peut-être toujours mal interprétée.

C’est l’ajout du mot « enfin » qui apporte une forme d’adrénaline à une phrase au départ simplement factuelle. Mon premier roman est disponible. Mon premier roman est enfin disponible. « Enfin » fait toute la différence.

Enfin. Le Larousse en ligne liste quatre définitions pour ce mot. Dans mon interprétation initiale et dans ma nouvelle vision de la chose, c’est la troisième définition qui s’applique : « Indique qu’un événement se produit, après avoir été attendu longtemps et avec impatience ».

La subtilité de compréhension ne réside pas dans le sens du mot « enfin », mais au niveau de son destinataire.

J’ai toujours naïvement imaginé que « enfin » s’adressait à la cible commerciale, aux clients potentiels. Que les maisons de disques tentaient d’imprimer sournoisement dans l’esprit des consommateurs que ceux-ci surveillaient depuis des lustres les bacs ou leurs sites de ventes en ligne préférés, impatients d’y trouver le nouvel album de la star louée. Que le « enfin » ne représentait ainsi qu’une incitation supplémentaire à la consommation. Je n’avais peut-être pas tort.

Je donne toutefois une signification différente à ce « enfin » aujourd’hui. Du moins pour celui de mon titre, celui concernant mon roman. J’ai les pieds sur terre. Je sais bien que vous n’étiez pas nombreux à attendre « Ainsi a-t-il été ».

Ce « enfin » me concerne, moi. Parce que je peux vous assurer que je l’attendais, ce moment. Mon premier roman est enfin disponible ! Enfin. Après tant de travail. Tant de temps. Tant d’efforts déployés. Songez à un de vos propres projets de très longue haleine qui a finalement abouti et vous comprendrez la teneur et la force émotionnelle de ce « enfin ».

Si vous appréciez « Ainsi-a-t-il été », mon site ou les deux, n’hésitez pas à le faire savoir autour de vous à d’autres amateurs de littérature. Vous êtes ma meilleure carte de visite !

MOTS 2

La vie est un recueil
d’amours et d’amitiés,
de petits bonheurs partagés,
de plaisirs offerts et de mains tendues,
de rencontres, de découvertes et d’expériences,
de connaissances acquises,
de valeurs et de savoirs transmis,
de satisfactions personnelles,
d’épreuves à traverser,
et d’une ribambelle de choses sans importance.

                   Claude Griesmar