(Roman / 2018 / Where the crawdads sing)
En 1952, des descendants de renégats et d’esclaves en fuite et des laissés-pour-compte qui ont tout perdu ou presque vivent éparpillés dans les marais près de Barkley Cove, en Caroline du Nord. Parmi eux, Kya, 6 ans, et sa famille que les gens de la petite ville considèrent comme des racailles. Celle qui sera vite surnommée « La Fille des marais » se retrouve seule à 10 ans et doit apprendre à se débrouiller pour survivre au milieu de cette nature qu’elle aime tant.
En 1969, le corps d’un jeune homme est retrouvé dans les marécages.
Commentaire
« Là où chantent les écrevisses » est un livre exceptionnel. Hymne à la nature et à la tolérance, ce roman décrit avec beaucoup de réalisme l’abandon et la solitude, l’amour déçu et ses blessures, la mise à l’écart des plus démunis et le racisme.
Autour de ces thèmes forts et bien menés, Delia Owens partage avec le lecteur ses connaissances sur les plantes et les animaux. Cerise sur le gâteau, elle parvient à ajouter un meurtre et une enquête au récit, sans rompre ni son charme, ni son équilibre poétique.
Kya est une héroïne attachante, forte et fragile à la fois. Les autres personnages sont également marquants, faciles à imaginer, autant les discrets gentils que les vrais méchants.
« Là où chantent les écrevisses » est un livre magnifiquement écrit, habilement construit, plein d’humanité, violent parfois, émouvant toujours, sensuel, pudique, qui prête à réfléchir. Un de ces livres qu’on dévore parce qu’on a hâte d’en connaître la fin, alors qu’en même temps on est triste, arrivé aux dernières pages, de devoir quitter ce monde des marais et cette aventure, chagriné de devoir dire adieu à des personnes courageuses et imparfaites qui auront partagé leur vie, leurs mésaventures et leurs bonheurs avec nous.
À ranger sur la même étagère que Betty et que Ainsi a-t-il été, l’étagère des beaux romans, des belles histoires, des femmes courageuses et des livres bouleversants.
À lire absolument pour les amateurs du genre.
Extraits
Un marais n’est pas un marécage. Le marais, c’est un espace de lumière, où l’herbe pousse dans l’eau, et l’eau se déverse dans le ciel. Des ruisseaux paresseux charrient le disque du soleil jusqu’à la mer, et des échassiers s’en envolent avec une grâce inattendue – comme s’ils n’étaient pas faits pour rejoindre les airs – dans le vacarme d’un millier d’oies des neiges.
Puis, à l’intérieur du marais, çà et là, de vrais marécages se forment dans les tourbières peu profondes, enfouis dans la chaleur moite des forêts. Parce qu’elle a absorbé toute la lumière dans sa gorge fangeuse, l’eau des marécages est sombre et stagnante. Même l’activité des vers de terre paraît moins nocturne dans ces lieux reculés. On entend quelques bruits, bien sûr, mais comparé au marais, le marécage est silencieux parce que c’est au cœur des cellules que se produit le travail de désagrégation. La vie se décompose, elle se putréfie, et elle redevient humus : une saisissante tourbière de mort qui engendre la vie. (deux premiers paragraphes du roman)
Quand il est acculé, désespéré ou isolé, l’homme se replie sur son instinct de survie. (p.18)
Peut-être allaient-ils tous la quitter, s’en aller par ce chemin l’un après l’autre. (p.57)
Son père lui avait dit de nombreuses fois que la définition d’un homme, un vrai, c’était qu’il savait pleurer sans honte, qu’il pouvait lire de la poésie avec son cœur, que l’opéra touchait son âme, et qu’il savait faire ce qu’il fallait pour défendre une femme. (p.68)
Elle n’avait jamais eu d’ami, mais elle ressentait le besoin d’en avoir un. Comme un élan. (p.71)
Quelqu’un qui aimait les oiseaux ne pouvait tout simplement pas être mauvais. (p.126)
Allongée à leurs côtés, Ma avait déclaré : « Écoutez bien, il y a une belle leçon à tirer de tout ça. D’accord, on s’est enlisées, mais nous, les filles, qu’est-ce-qu’on a fait ? On l’a pris à la légère et on a bien ri. C’est comme ça que font les sœurs et les filles. Elles s’entraident, même quand elles pataugent, surtout quand elles pataugent. » (p.128)
« Certains peuvent vivre loin de la nature, d’autres ne peuvent pas. » Oh, s’exclama-t-elle. Oh !
– Tu sais lire, Kya. Et tu sais pour toujours.
– C’est pas seulement ça, expliqua-t-elle en murmurant presque. Je savais pas que des mots pouvaient vouloir dire des choses si graves Je savais pas qu’une phrase pouvait être si importante. » (p.137)
Le temps fait que les enfants ne connaissent jamais leurs parents jeunes. (p.140)
Kya se rappela que sa mère l’encourageait toujours à explorer le marais : « Va aussi loin que tu peux. Tout là-bas, où on entend le chant des écrevisses. »
Ça veut dire aussi loin que tu peux dans la nature, là où les animaux sont encore sauvages, où ils se comportent comme de vrais animaux. (p.146)
Quand on a besoin des autres, on finit par souffrir. (p.187)
Combien faut-il être prêt à donner pour vaincre sa propre solitude ? (p.209)
Elle riait pour lui faire plaisir, ce qu’elle n’avait jamais fait pour personne. Renonçant à une partie d’elle-même rien que pour ne pas perdre sa compagnie. (p.226)
Kya regardait le bout de ses pieds. Pourquoi celui qu’on a abandonné, celui qui saigne encore, devrait-il assumer la charge du pardon ? (p.252)
Si quelqu’un devait jamais comprendre la solitude, c’était bien la lune.
Retournant vers le cycle immuable de la vie des têtards et le ballet des lucioles, Kya s’enfonça plus profondément encore dans un monde sauvage où les mots n’avaient pas cours. La nature semblait le seul galet qui ne se déroberait plus sous ses pas quand elle traverserait un ruisseau. (p.271)
Les visages changent avec les épreuves de la vie, mais les yeux demeurent une fenêtre ouverte sur le passé. (p.293)
Dûment formée par ces millions d’heures passées sans la moindre compagnie, Kya pensait qu’elle savait ce que « solitude » voulait dire. Une vie à fixer la vieille table de la cuisine, à fouiller du regard des chambres vides, et des étendues infinies de vagues et d’herbes. Personne avec qui partager la joie de la découverte d’une plume ou de la dernière touche apportée à une aquarelle. À réciter des poèmes aux mouettes et aux goélands. (p. 431)
L’auteure et son œuvre
Delia Owens est une écrivaine et zoologiste, née en 1949 en Géorgie, aux Etats-Unis. Elle a vécu plus de vingt ans en Afrique. Avant d’écrire « Là où chantent les écrevisses », best-seller international, elle a publié trois livres consacrés à la nature et aux animaux, grands succès aux Etats-Unis également.
Mon Delia Owens ++
Je n’ai rien lu d’autre de cette auteure.
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39 hommes en galère
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cyrille vincent
5 sur 5 étoiles. Un vrai régal !
Commenté en France le 8 octobre 2022
Achat vérifié
Une fois encore, Claude GRIESMAR nous étonne avec son roman l’R de rien. Raymond, le personnage principal nous tient en haleine tout au long du livre, toujours plus mystérieux, toujours plus inquiétant …on s’attend au pire…Le décalage entre un quotidien plutôt banal et la violence brutale des pensées de Raymond envers certaines personnes de son entourage nous fascine et nous déstabilise à la fois. Ce livre nous renvoie aussi à notre propre existence, il nous amène à nous poser des questions sur les gens qui nous entourent, sur leurs sentiments, il pourrait même nous faire douter ou devenir plus méfiant. Bref, la plume de Claude GRIESMAR m’a une fois de plus emportée, le récit est bien ficelé, l’histoire bien menée, on se laisse porter jusqu’au bout et on en redemande !
9 personnes ont trouvé cela utile
L.lpx
5 sur 5 étoiles. Ne laisse pas indifférent
Commenté en France le 6 octobre 2022
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C’est un livre qui ne laisse pas indifférent, mêlant un protagoniste que j’ai trouvé à certains moments profondément abject (en dépit de ses nobles idées, paradoxal !) dans un univers plus vrai que nature. Certaines juxtapositions sont géniales, le style est fluide, ça se lit tout seul. Je regrette un peu le sentiment d’oppression que j’ai pu ressentir face à la noirceur du personnage, j’aurais aimé plus petites touches de soleil pour respirer.
Amateurs d’humour noir, vous allez passer un super moment de lecture !
9 personnes ont trouvé cela utile
Annette
5 sur 5 étoiles. Très intéressant
Commenté en France le 9 octobre 2022
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Suite à la lecture du roman de Claude, je me pose la question :
« Est-ce que je connais vraiment mes proches et mon entourage ? »
L’apparence est souvent trompeuse !
Je retiens que l’être humain est complexe, ses réactions imprévisibles et surprenantes.
Je vous recommande de découvrir cette histoire.
5 personnes ont trouvé cela utile
R’hic
5 sur 5 étoiles. Livre à conseiller !
Commenté en France le 8 octobre 2022
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J’ai passé un très bon moment de lecture avec cette galerie de personnages hauts en couleur (mention spéciale à l’un d’eux en particulier qui m’a fait beaucoup rire !! ).
Je l’ai dévoré en quelques jours, vivement le suivant !
7 personnes ont trouvé cela utile
Béa
5 sur 5 étoiles. une histoire qui ne laisse pas indifférent…
Commenté en France le 9 octobre 2022
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Romain alias Robert alias R2-D2 alias Ryan alias Rémi… et si tous ces personnages n’en formaient qu’un seul ? Raoul…
Une histoire pleine de rebondissements et des événements aux dénouements totalement inattendus.
L’auteur aborde avec une pointe d’humour la capacité de l’être humain à s’adapter avec maestria à une flopée de situations nouvelles, tout en conservant au plus profond de soi sa surprenante et déconcertante personnalité.
Un roman plein d’intrigues dévoré en 1 journée avec une seule hâte : connaître l’épilogue de la vie trépidante du protagoniste. A quand le tome 2 ???
Une très belle découverte, à conseiller les yeux fermés.
4 personnes ont trouvé cela utile
Marie-Eve
5 sur 5 étoiles. Un très bon moment de lecture !
Commenté en France le 9 octobre 2022
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Roman qui se lit facilement. Les personnages sont bien choisis et le récit surprend par une fin inattendue et nous apprend à nous méfier d’un prochain un peu trop sympathique.
Les nombreux rebondissements nous tiennent en haleine du début à la fin.
Suspense, humour, légèreté et noirceur donne à ce roman une saveur particulière. Lisez le vite !
7 personnes ont trouvé cela utile
Bruno
5 sur 5 étoiles. Vous ne regardez plus les personnes que vous côtoyez de la même manière…
Commenté en France le 8 octobre 2022
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…après avoir lu ce roman. Nous croisons régulièrement des personnes que nous croyons connaître : voisins, commerçants, etc. Mais, « l’air de rien », la réalité peut être bien différente…
A quand la suite ?
9 personnes ont trouvé cela utile
Amazon Customer
5 sur 5 étoiles. Un livre qui bouscule son lecteur
Commenté en France le 8 octobre 2022
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Belle découverte !
J’ai beaucoup apprécié la cohérence et la finesse des détails, l’ingénieuse construction des personnages et les nombreux rebondissements allant crescendo vers un final des plus surprenants.
7 personnes ont trouvé cela utile
Client d’Amazon
5 sur 5 étoiles. J’ai dévoré ce roman en une soirée
Commenté en France le 8 octobre 2022
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Ce roman nous offre l’opportunité d’un excellent moment de lecture : une galerie de personnages plus croustillants les uns que les autres et un suspense qui monte crescendo jusqu’à un final totalement inattendu. Ce roman nous interpelle car en y réfléchissant bien on a tous dans notre entourage un « Raymond » qui pourrait ressembler au personnage principal … mais pourvu qu’ils n’aient pas trop de points communs !
Bref on attend avec impatience le prochain roman de Claude Griesmar.
9 personnes ont trouvé cela utile
Florence ENDT
5 sur 5 étoiles. très bon livre
Commenté en France le 11 octobre 2022
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J’adore les livres de Claude Griesmar. lecture fluide et agréable, histoires prenantes, bref tout est réuni pour passer un très bon moment de lecture. Après avoir lu l’R de rien vous ne verrez plus jamais vos voisins du même œil!
je recommande sans modération.
Merci à vous !
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