Claude Griesmar – l’R de rien

Roman – Humour noir / Sociétal / Tranches de vie / Comédie balançonnaise – Dérangeant !

Couverture du roman l'R de rien de Claude Griesmar

Quatrième de couverture

C’est l’histoire de ce type, souriant, aimable, serviable, taiseux, timide. Ce mec qui fait partie du décor, présent sans vraiment l’être, presque transparent.

Vous voyez le personnage ? Ce collègue poli et discret qui ne parle pas de lui. Ou votre voisin, oui. Celui qui vit seul et qui ne semble recevoir ni famille, ni amis. Ce brave gars que vous croisez le matin, parfois le soir, à qui vous adressez un bref signe de la tête. Peut-être même échangez-vous des banalités avec lui à propos de la météo. Obligeant, il ne refuse jamais de donner un coup de main lorsque vous le lui demandez. Vous le connaissez sans le connaître. En toute honnêteté, vous ne savez pas grand-chose de lui. Vous lui prêtez peut-être un métier, des loisirs, des envies.

Mais croyez-moi, vous n’avez pas la moindre idée de ce qu’il pense. De ce qu’il pense de la vie, des gens, de vous. De vous en particulier. Et, surtout, vous êtes à mille lieues d’imaginer de quoi il est capable.

Extraits

« Je crois que je lui ai appris des trucs aujourd’hui. Il en tirera des leçons ! » se dit Xavier Macart, fier de son savoir, de sa bonne action et de sa démonstration concise et précise.
Raymond était un type réglo, mais il n’avait pas toujours l’air de bien comprendre ce qui se tramait en ce bas monde. Heureusement qu’il pouvait compter sur quelqu’un comme lui pour l’éclairer.

La vieille dame se dandina vers le salon en ahanant. Elle était petite et grosse, un tonnelet sur pieds autour duquel deux bras courts et gras brassaient de l’air pour conserver un équilibre précaire.
Il ferma la porte d’entrée – qu’elle ne refermait jamais d’elle-même, à croire qu’elle avait été dispensée de cette tâche par de hautes instances décisionnelles – et suivit à contrecœur madame Bertholot et son odeur caractéristique qu’elle diffusait autour d’elle dans l’appartement. Elle sentait un curieux mélange de lavande, de transpiration et de naphtaline.

Le robinet des confidences s’ouvrait parfois sans crier gare. C’était comme si les gens se sentaient obligés de partager leurs secrets séance tenante. Ils lui racontaient alors sur un ton déterminé et avec force détails ce qui les chagrinait ou leur pesait. Il devenait leur dépositaire sans avoir rien demandé. Puis, ils se taisaient, l’observaient, en quête d’un regard approbateur ou d’une confirmation orale qu’ils avaient eu raison.

Comédie balançonnaise

Ce roman est estampillé Comédie balançonnaise, comme l’avaient été quinze nouvelles du recueil 39 hommes en galère.

Je poursuis ainsi mon hommage, humble et personnel, à deux immenses auteurs français du 19^e siècle, Balzac et Maupassant.

Le premier par la Comédie, rappel à la Comédie humaine qui a emporté Balzac tout en le propulsant dans la postérité.

Le second par Balançon, cité inventée par Maupassant dans sa nouvelle « Le Docteur Héraclius Gloss ».

La Comédie balançonnaise se déroule dans la ville fictive de Balançon et ses environs.

Secrets de fabrication

J’ai écrit le premier jet de ce roman en quatre mois, ce qui est très rapide pour moi. J’ai bien entendu retravaillé cette version initiale avant d’aboutir au résultat final.

J’ai souvent ri en écrivant ce roman.

Martin Eden, mentionné dans « l’R de rien », fait partie de mes romans préférés.

L’histoire de la petite Chinoise relatée dans « l’R de rien » est réelle.

« l’R de rien » n’est pas lié à mes romans précédents. Toutes mes parutions se lisent de manière indépendante.

Lu dans la presse

« l’R de rien », troisième roman de Claude Griesmar, n’a l’air de rien mais laisse perplexe. Comment en parler lorsque l’occasion s’y prête ? Convient-il de louer l’acuité et la perspicacité de l’auteur, son œil acéré dans l’analyse sans concession de notre société ? Ou de pointer du doigt ses personnages qui ne sauraient nous ressembler ? Est-il de bon ton de déplorer ou d’applaudir son cynisme ? Ce livre n’est-il qu’une farce ? Un exutoire ? Ou l’auteur a-t-il poussé le vice à utiliser cette histoire douteuse pour régler ses comptes avec le genre humain ? Bien malin qui s’estimera capable de répondre en connaissance de cause à ces questions.

L’Étoile de Balançon