Claude Griesmar – Un instant d’égarement

Roman – Huis clos / Couple / Mensonges / Révélations – Scandaleux !

Couverture du roman Un instant d'égarement de Claude Griesmar

Quatrième de couverture

La Justice a tranché. Un homme et une femme que tout oppose n’ont plus le droit de s’adresser la parole jusqu’au verdict. Le hasard s’en mêle et les enferme dans un ascenseur.

Entre duperies et dialogues de sourds, la cohabitation forcée s’avère compliquée. Une réconciliation semble improbable, un étripage contreproductif mais prévisible. Dans l’espace exigu, le danger porte différents masques. Qui sera le plus à craindre ? L’autre ? De mystérieux terroristes ? Ou de vieux démons qui s’invitent dans les têtes fatiguées ?

Un huis clos éprouvant qui pourrait se terminer en une ultime farce cruelle : mourir en compagnie de son meilleur ennemi.

Extraits

Se bercer d’illusions guérit bien des maux. Un temps.

L’amour, en-dehors de l’aspect physique, animal, guidé par l’instinct millénaire de la survie de l’espèce, n’est-il donc qu’un concept, une idée à laquelle on s’accroche pour trouver un apaisement, une forme de sérénité, un refuge, des repères, un rôle à jouer au milieu de ces millions d’autres individus lancés dans la même course insensée de l’existence ?

Elle fonce dans les couloirs, les yeux baissés. Elle n’a pas envie de croiser des regards. Des regards condescendants qui se posent sur cette moins que rien. Des regards compatissants qui la prennent en pitié. Des regards où perce le doute. Des regards emplis de haine. Des regards méprisants. Des regards indifférents. Des regards envieux de gros porcs qui rêvent de la sauter. Des regards solidaires de féministes combattantes. Des regards de compréhension ou d’incompréhension. Des regards qui la transpercent, qui la mettent mal à l’aise.

Les secondes s’égrenèrent. Les minutes. Il imaginait de minuscules grains s’écoulant dans le sablier géant du temps. Chaque seconde passée était perdue. Aucune ne reviendrait. Le temps se fichait des avatars des uns et des autres, des siens. Il avançait, avec une régularité effrayante. Il broyait tout sur son passage. Il accueillait les naissances, vieillissait les êtres, les transformait en poussière. Dans un cycle sans fin. En maître de l’infiniment petit, des roches, des plantes, des créatures, des planètes, des étoiles, des galaxies. En maître de l’univers. Dans un but connu de lui seul.

Comédie balançonnaise

Ce roman est estampillé Comédie balançonnaise, comme l’avaient été quinze nouvelles du recueil 39 hommes en galère, et aussi les romans l’R de rien et J’ai couché. Toujours en hommage à la Comédie humaine de Balzac et à la cité inventée par Maupassant dans sa nouvelle Le Docteur Héraclius Gloss.

Il n’est pas nécessaire d’avoir lu au préalable un autre de mes livres pour apprécier Un instant d’égarement. Toutes mes parutions peuvent se lire de manière indépendante.

Secrets de fabrication

J’ai encore expérimenté en écrivant ce roman. Je vous en laisse la surprise.

Un huis clos est une première aussi dans la Collection du Chat Noir.

J’ai construit Un instant d’égarement autour d’un fait divers évoqué dans le livre, avec la dernière phrase du roman en point de mire.

J’aime marcher. Ce roman est né lors d’une marche en solitaire. En partant de chez moi, j’avais juste envie de me vider la tête. En revenant à la maison, j’avais toute l’histoire en tête. J’ai vite pris des notes pour un vague plan et pour ne pas perdre les anecdotes qui s’étaient accrochées au récit au fil de mon éruption créative. J’ai bien sûr ajouté de la matière par la suite, mais le plus gros était apparu lors de cette marche fructueuse.

La première phrase que j’ai écrite en attaquant le premier jet de ce Un instant d’égarement est la dernière du roman. Il s’agit d’une phrase prononcée lors d’une soirée lecture Maupassant organisée à la librairie Au bonheur des livres à Strasbourg par L., une habituée qui se reconnaîtra. Un excellent souvenir. J’avais noté la phrase, convaincu qu’elle me dévoilerait un jour des horizons insoupçonnés, au-delà de la discussion à la librairie. Un fragment d’inspiration sur un bout de papier qui a pris tout son sens lors de cette marche créative où tous les éléments d’un puzzle se sont imbriqués pour me montrer l’image. Pour me montrer Un instant d’égarement. Une belle découverte.